16/04/2012 (B652) Lutte contre toutes les corruptions. La Géorgie donne l’exemple avec la notice d’emploi et la marche à suivre.










Retrouvez l’intégralité des chroniques

de Bouh Warsama : lien

Qu’en est-il à Djibouti sous l’ère Bobard /

Qabyo-Qaylo ?






Par Bouh Warsama

La révolution des roses et la lutte anti-corruption en Géorgie et ailleurs.



Depuis la « Révolution des roses » du mois de novembre 2003, sur laquelle beaucoup a été dit et surtout écrit dans la presse occidentale, la Géorgie est entrée dans une nouvelle ère essentiellement caractérisée par une démocratisation effective du régime et certes pas dans celle des promesses emportées par le vent de Russie.



A ceci s’est ajouté un changement de méthode de ses nouveaux et jeunes dirigeants  s’appuyant  notamment sur ce qui fut  l’un des ferments de ladite révolution, à savoir : « la lutte contre la corruption ». Alors que depuis 2008, on observe une nécessaire clarification des objectifs de l’Etat géorgien en terme de politique étrangère avec la recherche de partenaires ainsi que la diversification et l’élargissement des relations entre Etats ; tout en se rapprochant de l’Europe de Bruxelles.



Le premier grand chantier, non des moindres, sur lequel s’était engagée la révolution géorgienne fut et demeure encore de nos jours  la lutte contre la corruption et le crime organisé.



Lutte pour laquelle bon nombre de pays occidentaux ont désigné moult commissions ad hoc qui passent par des procédures préliminaires d’auto-évaluation qui le plus souvent restent dans les tiroirs bien que monopolisant une multitude de hauts fonctionnaires flânant de réunion en réunion, au cours de séances de réflexions dont le but prioritaire est, avant tout, de déterminer l’objet de la prochaine réunion, les lieux et les horaires…



Remarquons tout de même, qu’au royaume bananier de Qabyo-Qaylo et de Bobard the first, nous n’en sommes pas encore là car nul n’aurait l’outrecuidance d’oser parler, écrire ou débattre dans les mabrazes sur la corruption et ses désastreux effets sur l’économie et le social.



Encore bien moins sur la lutte à mener dans ce domaine.



Il est des sujets tabous pour lesquels il n’existe pas de définition dans le dictionnaire du royaume bananier, si ce n’est juste un synonyme qui est : « Ferme-la ! »



– Mystifier, jouer, trahir ; tels sont les secrets d’une bonne « tyrannie éclairée »



Djibouti est devenu un pays sous la coupe réglée de familles politico-mafieuses plus ou moins organisées et dirigées par les Guelleh-Haïd.



Familles auxquelles chacun et chacune doit payer un tribut plus ou moins lourd compte tenu de l’appétit gargantuesque et toujours autant insatiable de leurs majestueuses Majestés ; tout particulièrement celui de la reine Qabyo-Qaylo.



Quoi que vous fassiez ou souhaitiez faire, il vous faudra mettre la main à la poche.



C’est ainsi qu’au fil du temps, la monnaie d’échange à Djibouti est passée du Franc local à la corruption dans n’importe quelle monnaie.



Corruption devenue véritable discipline sportive de haut niveau dans laquelle certains excellent au point que l’on devrait, peut être, se poser la question de savoir s’il ne serait pas judicieux de créer un diplôme universitaire dans ce domaine, intitulé « Corruption of State », avec cérémonie de remise officielle des titres et insignes de docteurs honoris causa à leurs majestueuses Majestés Bobard the first et Qabyo-Qaylo : tant leurs compétences sont grandes dans ce domaine.



– Géorgie ! L’ère du changement !



Selon le Géorgien de la rue qui a connu la période d’avant 2003, le pays était très vraisemblablement l’un des pays les plus corrompus du monde. Chacun semble s’en souvenir et ne pas hésiter à en parler comme si c’était hier, par ce que c’était effectivement hier et que depuis les « choses ont bien changé. »



Selon nos interlocuteurs, il y a dix ans encore, nul ne pouvait faire deux pas dans la rue sans qu’un policier ne vienne l’aborder pour lui réclamer son tribut quotidien.



Bakchich sans contrepartie d’aucune sorte qu’il fallait immédiatement payer puis se taire sinon on pouvait se faire « tabasser ou pire que cela encore. »



« Toute la journée il fallait passer à la caisse car nos policiers n’étaient plus des policiers chargés de faire respecter l’ordre public mais des bandits qui agissaient le plus souvent en toute impunité.»



Aujourd’hui, toujours selon mes interlocuteurs : « On ne se fait plus rançonner et l’on peut circuler en toute liberté. Pour vous c’est normal, mais pour nous c’est quelque chose de nouveau et d’incroyable. »



« Du policier de base qui trouvait dans ces rackets de quoi survivre jusqu’au chef à qui il reversait partie de l’argent jusqu’aux mafieux qui brassaient des millions et avaient leurs entrées dans tous les ministères, tout le monde en croquait. »



Il y a encore huit années, selon les statistiques de l’Union européenne, la Géorgie était le pays de l’ex-URSS le plus touché par la criminalité et toutes les corruptions.



Un Etat parallèle s’était mis en place et la corruption était la seule norme en vigueur. Être un criminel était devenu, au fil du temps, un mode de vie très tendance tout en inspirant la crainte car les armes sortaient facilement de leurs étuis, le plus souvent en toute impunité.



Selon la vice-ministre de l’intérieur, madame Eka Zguladze, qui a géré dès 2004 la radicale réforme de la police, réforme qui, selon le dernier rapport de la Banque mondiale, pourrait être montrée en exemple dans tous les pays confrontés au même problème, après la « révolution des roses » le grand dilemme fut de savoir par quoi commencer.



Les frontières de la Géorgie n’étaient pas clairement définies, une partie des régions étaient sous la coupe directe de caïds locaux ou de milices surarmées.



L’économie était dirigée par des bandes criminelles alors que l’Etat de droit n’existait pas.



A l’époque les policiers étaient pour la plupart des quasi-bandits de grands chemins et, de plus, ils en avaient l’apparence.



Les citoyens et les touristes de passage avaient autant à craindre d’eux que des criminels, sans foi ni loi.



– Pour réussir, il fallait frapper vite et fort !



Frapper vite et fort de manière spectaculaire afin de rassurer la population et qu’elle se rende compte du changement qui s’opérait.



C’est ainsi qu’en quelques jours les effectifs de la police sont passés de 95 000 policiers à 25 000.



70 000 policiers étant licenciés avec deux mois de salaire en poche.



Des centaines de policiers, juges, procureurs, fonctionnaires voire même vice-ministres corrompus se sont retrouvés en prison en quelques jours alors que la nouvelle police sortait les « dossiers nauséabonds » qu’elle posait sur les bureaux d’une justice intègre qui n’avait pas été en mesure de faire son travail par le passé en respectant les lois de la République.



Cette grande réforme fit l’effet d’une bombe car c’était la preuve que le nouvel Etat respectait ses engagements : très vite, il s’est attaqué aux grandes familles mafieuses qui régnaient en maitre absolu sur la Géorgie et qui opéraient en toute impunité.



Compte tenu du fait que la nouvelle police était en pleine réorganisation, le nouvel Etat géorgien considéra être dans l’impossibilité d’affronter directement les grandes familles mafieuses et leurs ramifications.



Il a donc décidé et fait voter des lois, applicables immédiatement dés parution, comme cela se fait en Italie, aux USA et en Angleterre, permettant de confisquer les biens des chefs mafieux et des corrupteurs les plus influents.



Ce fut une véritable hécatombe, le “chasseur étant devenu le gibier” en quelques heures pour se trouver au final dépouillé de tout.



Une partie de la mafia locale, qui courait vite, déménagea illico presto et trouva refuge en Russie.



Le fait d’appartenir à un gang a été criminalisé, avec de lourdes peines de prison.



Le nouvel Etat a frappé très fort, tout à la fois sur leur portefeuille et sur leurs réseaux avec une tolérance zéro.



De même, en transformant les palais des mafieux, saisis par la Justice, en Tribunaux et Commissariats de police pour le symbole, les autorités géorgiennes ont confirmé auprès du peuple leur crédibilité.



Les résultats ne se sont pas fait attendre.



En 6 années, la délinquance violente à été réduite de 64 %, celle dite de rue et « hooliganisme » a diminué de 95 %. Les vols de véhicules sont passés de 25 par jour à Tbilissi à 3 dans tout le pays pour l’année.



Aujourd’hui, la capitale Tbilissi affiche un taux de criminalité comparable en tous points à celui de la capitale de la Norvège, Oslo.



L’un des plus bas de l’Union européenne !!!



Le tyran ne peut comprendre l’intégrité de la Justice de la république par ce qu’il est lui-même bien trop peu capable de justice républicaine.