02/07/2012 (Brèves 006) Alerte à Tadjourah. Ah, ces indignés naïfs ! Il faut comprendre la réalité et se préparer à de nouveaux sacrifices ou s’engager dans le combat pour l’instauration de la démocratie … (Lecteur)

Les Tadjouriens se déclarent indignés parce qu’on n’a pas pensé à eux dans le recrutement des cadres, employés, voir agents de sécurité au port de Tadjourah. On se demande vraiment sur quelle planète vivent ces éternels oubliés ? Ignorent-ils que l’exclusion tribale est la seule politique qui a réussie à Djibouti depuis l’indépendance ?

Espèrent-ils encore obtenir quelques miettes de la part de l’oppresseur fût-il à l’occasion de la mise en valeur des potentialités de leur région Afar ? Ceux qui nourrissent un tel rêve sont vraiment des ingénus qui n’ont toujours pas compris que la politique d’exclusion tribale et de substitution de population est la raison d’être du régime institué le 16 décembre 1977, date de la démission d’Ahmed Dini du gouvernement en guise de protestation contre la dérive tribale et dictatoriale du régime de Hassan Gouled.

Non, chers Tadjouriens vous ne serez pas embauchés, ni à l’usine d’Ali- Sabieh, ni au port de Doralé, ni même à Tadjourah , car le régime ne saurait vous reconnaitre des tels droits sans se renier. Et pour l’heure rien n’oblige le dictateur Guelleh à changer de cap loin s’en faut.

Contrairement à ce que laissait entendre le dictateur pendant sa campagne électorale, ce n’est pas le souci de donner à manger aux afar (appauvri par sa politique) qui a motivé la construction du port de Tadjourah.

L’enjeu est de taille.

Le projet du port comme celui de la route Tadjourah-Ethiopie sont ceux des compagnies minières internationales (Sud-africaine, Canadienne, Chinoise et indienne) qui s’apprêtent à démarrer en 2014, l’exploitation à grande échelle de Dalloll, immense gisement de potassium situé au cœur du Désert de Danakil en Ethiopie.

Le dictateur Guelleh, pour ce qui le concerne a d’abord fait la sourde oreille à l’égard de ce projet qu’il a encaissé comme un véritable défit à sa politique de développement régionale sensée refléter l’exclusion ethnique au plan géographique.

Puis face à l’insistance de Meles Zenawi pressé par les compagnies minières il n’aura finalement donné son accord au projet que dans l’esprit d’en servir exclusivement les intérêts des Issas :

  • En Ethiopie le dictateur Guelleh a demandé en contrepartie à Meles Zenawi de créer une circonscription territoriale autonome (Adaytu, Unda-Fao et Gadmaytu) pour les Issas au cœur de la région Afar.
  • A Djibouti, il jure de transformer le projet en tête de pont de la conquête du nord par les Issas. Ainsi, la tribu régnante sera installée de force chez les exclus sans jamais sans jamais daigner partager la moindre parcelle du pouvoir avec ces derniers.

Ô qu’ils sont naïfs ces Afar qui n’ont toujours pas compris qu’en 1977 le colonialisme tribal s’est substitué au colonialisme Français.


Que penser de certains Afar qui rêvent encore d’un partage équitable du gâteau tout en demeurant dans une posture de colonisés.

Chers Tadjouriens ouvrez les yeux, car le pire est à craindre. Préparer vous à consentir encore plus des sacrifices pour retrouver votre dignité humaine bafouée.

Engagez vous à fond dans le combat pour un Etat démocratique garantissant un partage équitable des pouvoirs et des richesses entre les différentes communautés nationales et l’égalité entre tous les citoyens.