31/10/2012 (Bréve 044) Communiqué conjoint d’ASF et de RSF pour demander la libération de Houssein Ahmed Farah

Reporters sans frontières (http://www.rsf.org)
Réseau Avocats Sans Frontières

Communiqué de presse

31 octobre 2012 – DJIBOUTI : RSF et ASF demandent la remise en liberté de Houssein Ahmed Farah

Reporters sans frontières et le réseau Avocats Sans Frontières demandent à la magistrate Kadidja Abeba, présidente de la Cour suprême djiboutienne, d’ordonner enfin la libération de Houssein Ahmed Farah, correspondant du site d’informations La Voix de Djibouti.

Le journaliste, arrêté le 8 août 2012 et détenu depuis le 11 août à la prison centrale de Gabode, a introduit un recours contre le refus de sa demande de liberté provisoire par la chambre d’accusation de la Cour d’appel. La Cour suprême djiboutienne a étudié ce recours le 30 octobre et a mis sa décision en délibéré pour le 5 novembre prochain.

« Voici 84 jours que notre confrère croupit en prison sur la base d’accusations douteuses. Cette situation est à la fois anormale et choquante. Nous demandons que Houssein Ahmed Farah soit remis en liberté provisoire pour qu’il puisse retrouver les siens et comparaître libre », a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières.

« L’état de santé de Houssein Ahmed Farah demeure précaire et ses conditions de détention l’aggravent encore. C’est pourquoi, aux côtés de Maître Zakaria Abdillahi, nous demandons sa remise en liberté », a pour sa part affirmé François Cantier, Président d’Honneur d’ASF France et Responsable du projet Réseau Avocats Sans Frontières.

Après avoir écrit aux autorités de Djibouti, Reporters sans frontières a saisi, le 18 septembre dernier, le groupe de travail sur la détention arbitraire du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Compte tenu de l’état de santé inquiétant du journaliste, l’organisation avait insisté auprès de l’institution onusienne sur la nécessité d’intervenir en urgence.

La situation de Houssein Ahmed Farah a également été citée par Reporters sans frontières dans sa contribution au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, dans le cadre de l’examen périodique universel de Djibouti.

Le journaliste est accusé de s’être soustrait au contrôle judiciaire auquel il était soumis depuis le 23 juin 2011, suite à une accusation non établie de « participation à un mouvement insurrectionnel » qui lui avait valu plus de quatre mois de détention préventive à Gabode, et d’avoir distribué de fausses cartes d’électeurs (sic) d’un parti politique dissout par décret présidentiel, ce qui a été qualifié de « faux et usage de faux ».

Or, cette seconde accusation n’est pas plus établie que la première. D’ailleurs, deux personnes arrêtées dans le cadre d’une information ouverte le 15 septembre 2012 par le procureur de la République pour charger le journaliste ont témoigné en sa faveur devant la juge d’instruction. Ils ont déclaré avoir été forcés à signer un document préparé à l‘avance par les enquêteurs de police. Ces deux personnes ont été libérées depuis lors.

Plus d’informations sur le cas de Houssein Ahmed Farah : http://fr.rsf.org/djibouti-houssein-ahmed-farah-detenu-a-la-14-08-2012,43218.html.

__________________________________________________

REPORTERS SANS FRONTIÈRES
Ambroise PIERRE
Bureau Afrique / Africa Desk, Reporters W/o Borders
47 rue Vivienne, 75002 Paris – France
Tel : (33) 1 44 83 84 76 – Fax : (33) 1 45 23 11 51