29/08/2013 (Brève 183) ALERTE ROUGE Appel urgent de Mme Alhoumékani aux autorités françaises et belges et aux associations pour l’aider dans ses actions pour la libération de son mari.

Abdelkaddous Asmae
Royaume de Belgique

Bruxelles, le 29 août 2013

APPEL URGENT aux AUTORITÉS BELGES et FRANÇAISES
pour LA LIBÉRATION DE MON MARI,
ILLÉGALEMENT INCARCÉRÉ
au YÉMEN à la DEMANDE des AUTORITÉS DJIBOUTIENNES
EN RAISON DE SON TÉMOIGNAGE
dans le CADRE DE L’INSTRUCTION
pour L’ASSASSINAT du JUGE BERNARD BORREL à DJIBOUTI en 1995.

C’est en ma qualité d’épouse de Mohamed Alhoumekani et de mère de nos enfants que je lance cet appel urgent aux autorités belges et françaises.

Mon mari Mohamed Alhoumekani, le père de nos enfants, est actuellement en état d’arrestation au Yèmen. C’est sur la demande du Gouvernement djiboutien, qui a fait état d’une condamnation prononcée, en son absence, par un tribunal djiboutien, connu pour ses condamnations systématiques de tous les opposants au régime

Inutile de dire que les accusations de Djibouti ne sont pas fondées, surtout lorsque l’on sait que c’est le témoignage de mon mari dès 2001, recueillis par des magistrats français, qui a permis de réorienter l’instruction judiciaire. Cela a abouti en 2007 à la requalification du suicide en assassinat.

Actuellement, mon mari est détenu depuis samedi 24 août 2013, dans les locaux d’Interpol du Yemen, détenu illégalement car tous les faits qui pourraient lui être reprochés sont le fruit d’un « montage » réalisé sur mesure par le Gouvernement djiboutien.

C’est pour cela que je demande officiellement aux autorités belges et françaises et aux ONG, en particulier celles qui interviennent en faveur des Droits de l’Homme (LDH, FIDH, Amnesty international, ASF) de soutenir les actions de ma famille pour obtenir la libération immédiate et sans condition de mon mari, afin qu’il puisse revenir sur le territoire belge.

L’extradition de mon mari Mohamed Alhoumekani signifierait sa condamnation à mort. Je pèse mes mots, mais compte-tenu de l’importance de son témoignage, le régime djiboutien n’aura aucun état d’âme et il le fera disparaître comme tant d’autres opposants dans son pays, en général après leur avoir fait subir les pires tortures.

Notre famille s’est parfaitement intégrée au sein de la communauté belge et mon mari assume un travail régulier. Nous sommes totalement désemparés pour gérer une telle situation qui a des incidences diplomatiques et judiciaires, qui nous dépassent. Nous avons besoin d’être aidés et soutenus par des gouvernements qui prennent leurs responsabilités et par des Associations qui ont les ressources juridiques et relationnelles nécessaires, ce dont nous sommes totalement dépourvus.

Chacun sait que mon mari est innocent. S’il lui arrivait malheur, la responsabilité retomberait inévitablement sur le Gouvernement français qui est bien au courant de la situation, qui a les moyens d’intervenir dans la région et plus spécifiquement à Djibouti où il dispose d’une forte présence et qui a l’obligation d’assurer la sécurité d’un témoin essentiel dans l’instruction pour l’assassinat en terre étrangère d’un magistrat français en exercice.

Avant de terminer, je tiens à remercier tout spécialement Madame Borrel et ses avocats pour leurs interventions, les associations qui nous soutiennent depuis le début et toutes les personnes qui se sont mobilisées pour la libération de mon mari.