13/09/2013 (Brève 233) Le Soir (Belgique) L’opposition djiboutienne se mobilise à Bruxelles à l’occasion de la venue du président

L’opposition djiboutienne mènera une action lundi devant le palais de justice de Bruxelles, à l’occasion de la visite du président Ismael Omar Guelleh, annoncent vendredi les organisateurs, l’Union pour le Salut National (USN) et le Front pour la Restauration de l’Unité et la Démocratie (FRUD). Ceux-ci réclament le « respect des droits de l’Homme et la fin de la terreur à Djibouti ».

Le président Guelleh, qui restera trois jours en Belgique, participera lundi à une conférence sur la restructuration de la Somalie au sein des institutions européennes. « La délégation est composée de 27 personnes, parmi lesquelles la quasi-totalité du gouvernement », précise Dimitri Verdonck de l’Association Culture et Progrès (ACP). « Le président va en profiter pour se donner une image positive auprès de la communauté internationale. Il entend également obtenir des financements dans le cadre de la reconstruction de la Somalie. »

De nombreux opposants au régime, au premier rang desquels le représentant de l’USN auprès de l’Union européenne Ali Deberkaleh, se plaignent d’être depuis une dizaine de jours la cible de menaces de la part de personnes proches des autorités djiboutiennes, rapporte le président d’ACP. « Il s’agit de menaces par téléphone, mais aussi de menaces directes de représailles à Djibouti envers les familles des personnes qui participeraient au rassemblement de lundi », précise M. Verdonck. « Deux d’entre elles ont déjà porté plainte et d’autres vont suivre. »

ACP demande au ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, qui rencontrera M. Guelleh durant son séjour en Belgique, de soulever le problème de Daher Ahmed Farah, le président belgo-djiboutien du Mouvement pour le Renouveau démocratique et le Développement (MRD), « qui est actuellement en liberté surveillée et toujours harcelé par les autorités, après avoir fait l’objet de nombreuses arrestations arbitraires ». L’association espère également que les « violations des droits de l’Homme en général à Djibouti » seront évoquées, ainsi que le cas du Belgo-Yéménite Mohamed Saleh Alhoumekani, qui est détenu dans son pays d’origine et dont Djibouti espérait obtenir l’extradition dans le cadre de l’affaire Borrel.

Le rassemblement de lundi, qui débutera à 11h place Poelaert à Bruxelles, est une occasion pour l’opposition de se faire entendre et ainsi sortir de son isolement, insiste M. Verdonck.