07/10/2013 (Brève 271) ALERTE ROUGE : Statut quo à Sanaa. Contre toutes les règles de droit et en dépit de l’engagement du Président de libérer Mohamed Aloumékani, ce dernier est toujours séquestré illégalement dans la prison centrale de Sanaa.

Qu’attentent donc les autorités yéménites responsables de la séquestration illégale de Mohamed Alhoumékani, en laissant « pourrir » ainsi la situation
?

Cel fait six semaines que Mohamed Alhoumékani est séquestré dans la prison centrale de Sanaa, sans aucune inculpation pour un délit qu’il aurait pu avoir commis au Yémen, donc la mesure est totalement illégale au regard du droit.

Les motivations de Guelleh sont claires
On sait que c’est Guelleh qui avait demandé l’extradition de Mohamed Alhoumékani et qui a provoqué son arrestation à l’aéroport le 24 août à sa descente d’avion. Les motivations de Guelleh ont le mérite d’être claires. Plus il s’acharne sur Alhoumékani, plus il montre qu’il a besoin de le récupérer ! Et pour quelles raisons voudrait-il le récupérer à Djibouti, si ce n’est pour obtenir le reniement du témoignage (par tous moyens) qui le met en cause dans l’assassinat du Juge Borrel….

Plus Guelleh met de moyens pour récupérer Alhoumékani, plus il prouve son implication dans l’assassinat.

Mais pour quelles raisons, les autorités yéménites maintiennent-elles Alhoumékani dans la prison de Sanaa ? C’est une demie mesure entre la libération inconditionnelle et l’extradition : les yéménites se réservent ainsi les deux possibilités : le relâcher ou le livrer à Guelleh pieds et poings liés.

Il est évident que Guelleh dispose de moyens de pression efficaces :

  • d’abord sur les commerces et agences financières yéménites installées à Djibouti, qui pourraient connaître de sérieux ennuis si Alhoumékani était relâché à Sanaa. On sait que sous la férule du sanguinaire Guelleh, Djibouti n’est pas un état de droit et que différentes administrations (fisc, police, gendarmerie) peuvent, sur un simple ordre du Palais de l’Escale, rendre la vie impossible aux commerçants ou responsables d’agences bancaires ou financières : contrôles fiscaux, taxation d’office, interdiction d’exercer, fermeture administrative, arrestation, séquestration de tous les avoirs, et d’autres encore …!
  • ensuite sur les autorités judiciaires et politiques au Yémen, en promettant de verser « une rançon » conséquente à ceux qui l’auront aider à récupérer Alhoumékani et à le pousser dans un avion en route pour Djibouti.

Certes la mobilisation en Europe d’abord dans les média et sur les réseaux sociaux et aussi dans la rue, a fait prendre conscience aux Yéménites, du fait que des regards vigilants et très critiques étaient braqués sur cette affaire et qu’ils devaient être très prudents dans leurs décisions et dans leur communication. Peut-on supposer, même s’ils s’en défendent officiellement, que les diplomaties françaises et belges aient fait part de leur « préoccupation » dans ce dossier, comme l’on dit dans le jargon spécifique des ambassades …

Mais le temps passe et rien ne se produit : la routine est très dangereuse.
Le Yémen, en maintenant Alhoumékani en détention, joue-t-il la montre, en espérant que les observateurs se lassent et qu’ils pourront ensuite « vendre » discrètement Alhoumékani à Guelleh, en échange de la rançon convenue …

C’est à craindre, d’autant plus qu’en l’absence d’une intervention diplomatique (officielle et médiatisée cette fois) de la Belgique et/ou de la France, le Yémen a tout son temps. Les européens ont pris acte et ont accepté « de facto » la séquestration arbitraire et illégale et sa durée sans n’émettre aucune protestation officielle. Donc rien ne contraint les responsables yéménites à prendre des décisions rapides.

L’avenir est inquiétant. C’est le moment de tous les dangers.
Même protégé par sa tribu, (qui est puissante dans le pays et qui n’a pas caché dans la presse, qu’elle se réservait d’obtenir la libération de Mohamed par tous les moyens, puisqu’elle avait le droit pour elle), Mohamed pourrait perdre la vie dans la prison de Sanaa, qui n’est pas réputée comme un lieu calme et tranquille ou bien il pourrait être transféré vers le tarmac de l’aéroport où l’attendrait un vol direct pour Djibouti.

Il est donc important de poursuivre la mobilisation par tous les moyens. Demain, mardi, il y aura la conférence de presse du député belge, puis il faudra poursuivre les manifestations devant les Ambassade du Yémen et il faudra alerter les média dans la mesure du possible et interpeller pour ceux qui le peuvent, les autorités de leurs pays de résidence.

La guerre n’est pas gagnée. Maintenant l’adversaire est au pied du mur : c’est à ce moment là que Guelleh devient le plus féroce : il a horreur de perdre la face et en plus il tient par dessus tout à se dédouaner « officiellement » d’une accusation précise dans l’assassinat du Juge Borrel, même s’il n’obtenait qu’un « reniement de comédie » au prix, ensuite, du meurtre programmé
de celui qui a révélé la Vérité et par là-même sa responsabilité pénale personnelle..