30/05/2014 (Brève 392) Conférence de presse de l’USN à Paris, avec en particulier la participation de Maître Zakaria Abdillahi Ali et de l’écrivain Abdourahman Waberi.(ARDHD)

Après un bref rappel de la situation à Djibouti, Maki Houmed Gaba représentant de l’USN en France et organisateur de la conférence de presse a passé la parole :

à Me Zakaria Abdillahi Ali, en sa double qualité de Président de la LDDH et d’avocat des détenus politiques. Il a brossé un tableau sombre de la situation des libertés, des Droits de l’Homme et du respect des procédures judiciaires. A l’aide de plusiuers exemples précis et concrets, il a montré comment les juges pouvaient prendre et faire appliquer des décisions en parfaite contradiction avec le code civil et les garanties décrites dans la constitution.

Parmi les exemples, citons le cas d’un prévenu défféré en comparution immédiate. La juge a reconnu qu’elle ne disposait d’aucune plainte contre lui pour le motif invoqué. Au lieu de prononcer sa libération immédiate, elle a maintenu la mise en détention .. et le détenu a été reconduit à Gabode. Exemple parmi tant d’autres.

Abdourahman Waberi a expliqué sa position d’opposant déterminé, même s’il n’est membre d’aucun parti. Il a expliqué comment la diaspora vivant aux USA avait su s’organiser pour manifester à l’occasion de la venue de Guelleh et pour montrer que derrière l’écran de fumée qui est soutenu par la communication de la Présidence, la réalité était bien différente dans le pays. Il a appelé toutes les Djiboutiennes et tous les Djiboutiens à se mettre au travail pour contribuer à la fin de la dictature.

Dimitri Verdonck, Président de l’Association Culture et Progrès a expliqué les actions de communication qui sont conduites au niveau des différentes instances européennes, pour obtenir la condamnation du régime et que les différents états dont la France, en première ligne, cesse d’accorder un soutien sans critique à l’égard du régime. Il a insisté sur le fait que les opposants ne devaient pas limiter leur communication à la dénonciation des crimes commis par le régime, mais qu’ils devaient agir en dynamique pour proposer des alternatives ou des solutions.

Jean-Loup Schaal, Président de l’ARDHD, a été invité à s’exprimer à la tribune. Reprenant les propos de Dimitri Verdonck et d’Abdourahman Waberi, il a insisté sur le fait que l’opposition devait s’organiser pour construire un programme de gestion de l’alternance et pour montrer aux nations présentes à Djibouti, qu’elle avait la capacité à assurer la conduite du pays dans un cadre démocratique et de restaurer les libertés individuelles et la saine gestion des finances publiques. Il a appellé tous les Djiboutiens qui le souhaitent à participer à ce travail. L’ARDHD continuera à soutenir toutes les actions en faveur de la restauration des Droits de l’Homme.

En sa qualité de collaboratrice du bureau Afrique de la FIDH, Assatou BA a rappelé que la FIDH suivait avec une grande attention la situation des DH à Djibouti et qu’une mission d’information allait être programmée très prochainement dans ce pays.

Après les questions des participants, Maki Houmed Gaba a conclu en rappellant le rôle de l’USN, la structure de l’opposition qui rassemble, au-delà des partis politiques, tous les opposants djiboutiens et tous les défenseurs des Droits de l’homme des différents pays surtout européens et nord-américains. Il a fait état de la demande de négociation qui a été adressée au régime et à l’union africaine pour établir les conditions d’élections démocratiques et transparentes dans l’avnir. Au final il a appelé à participer à un grand rassemblement à Bruxelles le 27 juin pour dénoncer la dictature et interpeller les instances européennes. Il a été longuement remercié pour l’organisation de cette conférence de presse

L’ARDHD souhaite un bon retour à Djibouti à Me Zakaria et elle rappelle qu’elle suivra avec attention toutes les tentatives d’intimidation à son encontre.