01/06/2014 (Breves 393) LDDH : Situation catastrophique à Djibouti et risque d’un conflit armé.


Le Président
Bref Rapport sur la situation des droits de l’Homme à Djibouti

Djibouti, 30 mai 2014

Situation catastrophique à Djibouti et risque d’un conflit armé

Depuis le début du mois de mai 2014, la crise politique postélectorale s’enlise davantage avec une répression policière sans précédente dans la République. Arrestations massives et détentions arbitraires des militants , violence physique des militants et leaders de l’USN (groupement des partis politiques de l’opposition), torture et tirs des balles réelles sur les militants de l’opposition , saccage, destruction et fermeture des sièges des partis politiques d’opposition sont devenus le lot quotidien de l’opposition politique djiboutienne.

D’autre part, les conditions de détentions sont inhumaines et horribles où les militants de l’opposition quelque soit leur âge ou leur sexe sont jetés dans des locaux à la puanteur et l’insalubrité épouvantables à tel point que les militants USN ayant des maladies sérieuses (asthme, diabète, etc) décompensent sur place sans soins de secours ni d’évacuation vers les urgences des hôpitaux de la capitale.

S’y ajoute, les interrogatoires musclés, les mesures coercitives, le déshabillement en public des femmes, les gardes à vue longues et incompatibles avec l’état de santé des militants, le refus de l’assistance des avocats par la police et la justice, les menaces de toutes formes sont utilisées pour punir les militants d’opposition.
Aussi, la société civile et les syndicats sont muselés, les défenseurs des droits de l’homme harcelés et traqués par les services de sécurité, des médias libres quasi inexistants car il y a un seul radio gouvernemental, une seule chaîne de télévision gouvernementale (RTD) et un seul journal gouvernemental (La Nation). 

Cette crise multidimensionnelle plonge le pays dans un désastre à la somalienne qui est à nos portes mais dont les djiboutiens et les djiboutiennes évitent toujours au péril de leurs vies et de leurs biens pour préserver la République de ces irresponsables au pouvoir.

Par ailleurs, nous déplorons la situation socio-économique catastrophique dont traverse la Nation avec le manque d’électricité et d’eau courant, les prix des denrées alimentaires exorbitantes, l’extrême pauvreté de la population, l’absence des services sociaux de basse, une santé devenue le cimetière des nos citoyens, une éducation en détresse.

Face à cela, le Peuple djiboutien continue sa lutte pour arracher sa liberté et faire valoir ces droits confisqués avec l’absence des cameras du monde et sous le silence des puissances occidentales (France, USA,..) présentes à Djibouti qui ont choisit un homme au détriment d’un peuple et d’un pays.

Bref, tous les maux de  la mal gouvernance sont réunis et risquent de provoquer un conflit armé ou du moins un soulèvement populaire qui échapperait à tout
contrôle.

Par conséquent, nous lançons un appel solennel à toutes les organisations internationales de défense des droits de l’homme et les pays amis de Djibouti pour que les droits de l’homme et les libertés fondamentales soient respectées à Djibouti et de traduire les auteurs de ces crimes et tortures et d’autres violations des droits de l’homme devant les juridictions internationales.

Said Houssein Robleh,
Défenseur des droits de l’homme et Secrétaire de la LDDH
Tél : +253 77717396
Email : saidhoussein2020@gmail.com