06/06/2014 (Brève 397) Zakaria Ibrahim, maître de Djibouti par intérim ? (ARDHD)

Depuis plusieurs semaines, des rumeurs évoquent une possible dégradation de la santé du dictateur Guelleh. Malheureusement les informations fiables sont difficiles à obtenir et à vérifier : au sein des hauts dignitaires et des proches, c’est la Loi du silence qui prévaut. Les subalternes sont contraints de se taire ou de faire circuler des fausses informations pour éviter que la vérité ne soit connue.

Dans le passé, à plusieurs reprises et en particulier à l’occasion des élections présidentielles, de fausses informations sur l’état de santé de Guelleh avaient été diffusées par ses proches et aussi par des obligés comme l’avocat félon Aref. Il s’agissait de faire croire que l’on pouvait voter en faveur de la dictature, puisque les jours du tenant du titre étaient comptés. Propagande et désinformation ….

Qu’en est-il aujourd’hui ?
Nous n’avons aucune information recoupée à notre disposition, mais les différents messages que nous recevons, semblent confirmer que le dictateur est gravement souffrant. Le secret médical nous interdit de toutes les façons, de faire état de l’affection dont il souffrirait, selon ces rumeurs …

Il semble, comme nous l’avions déjà écrit, il y a plusieurs semaines, que le Général Zakaria, ancien sous-officier de l’armée française, promu chef d’état-major, après la mise en retraite du général Fathi, ait reçu la charge de commander le pays, non plus uniquement sur le plan militaire, mais aussi civil. Qui, mieux qu’un général, pourrait faire perdurer un état de dictature et garantir l’enrichissement continuel des familles et des clans dominants ?

Un général, dont le niveau de culture n’a jamais été évalué, mais qui sait faire appliquer des décisions brutales et sans recours, est-il le meilleur garant de la sécurité et de la cohésion du pays ? C’est certainement ce que doivent penser les responsables des pays qui ont des bases implantées localement … USA, France, Chine, Japon et les autres : Allemagne, Italie, Espagne et Corée (?).

Face à cela, l’opposition qui a enfin réussi à afficher une certaine unité, doit se trouver rapidement un leader capable d’assurer un contre-pouvoir et de proposer un programme crédible pour assurer l’alternance et une inévitable période de transition vers la démocratie.

Malheureusement pour les Djiboutiens qui sont au pays et qui souffrent, nous sommes encore loin de cela.

1°) Progamme politique : toujours en cours de rédaction depuis les années 2000 … ? Mais en dépit de nos appels, nous n’avons toujours rien lu …

2°) Feuille de route pour la transition : là aussi, rien …. ! Pourtant c’est essentiel.

3°) Leader reconnu, capable de rassembler l’opposition : plusieurs noms circulent, mais chaque parti, chaque clan, chaque tribu a son champion … Tant qu’il n’y aura pas une personnalité ayant les qualités pour assumer cette lourde tâche et en particulier une vision politique, économique et sociale, l’opposition va tourner en rond et elle n’aura pas la force suffisante pour présenter une alternative crédible.

Le moment est venu pour l’opposition, qui a fait des progrès d’unité durant ces dernières années, de se mettre au travail, car s’il y a actuellement une fenêtre entre-ouverte qui pourrait permettre de provoquer la fin de la dictature, elle pourrait se refermer rapidement, avec la prise en main du pays par une équipe de haut-gradés sans aucun scrupule. Ils poursuivront sans état d’âme, l’oeuvre de destruction du pays, de son économie et de sa société civile, qui a été conduite par Hassan Gouled puis amplifiée par Guelleh, ancien petit flic….

Au travail, le succès sera à ce prix !!

Jean-Loup Schaal
Président de l’ARDHD