27/12/2015 (Brève 573) RFI / Violences à Djibouti: les familles des victimes veulent voir les corps

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Par RFI Publié le 27-12-2015 Modifié le 27-12-2015 à 05:07

Après les affrontements entre des civils et des policiers en marge d’une cérémonie religieuse à Balbala, lundi dernier, près de Djibouti-ville, le bilan des affrontements demeure incertain : sept morts selon le gouvernement, une trentaine selon La ligue djiboutienne des droits humains. Par ailleurs, certaines familles de victimes n’ont toujours pas eu accès aux corps de leur proche.

Lundi dernier, lorsque les tirs ont commencé à l’aube, Mohammed Abbi se trouvait dans un quartier voisin du lieu des affrontements. Aujourd’hui, il pense que l’Etat cherche à camoufler les preuves d’une répression sanglante qui a coûté la vie à son cousin, Souleymane Saïd.

Comme l’assurent les responsables de la Ligue djiboutienne des droits humains, il croit lui aussi que les corps des victimes auraient déjà été enterrés par le gouvernement. « Le fait de ne pas avoir accès aux corps de nos victimes nous fait très mal. C’est l’Etat qui a enterré les gens et de ses propres mains, assure-t-il. L’Etat ne veut pas qu’on voie son visage ou son corps, ce qu’il a eu. Ce n’est pas seulement Souleymane Saïd, mais beaucoup de familles n’ont pas eu accès à leur victime. »

Les militaires auraient procédé à un ratissage pour faire disparaître les corps, renchérit le porte-parole de l’Union pour le salut national (USN), la principale coalition d’opposition.

Boycott de l’élection

Dans ce contexte, le parti prévoit de boycotter la présidentielle en avril 2016, selon Daher Ahmed Farah. « La candidature de l’USN sera annoncée le moment venu si évidemment l’élection est libre et transparente. Il y a une telle chape de plomb en ce moment à Djibouti. Désigner à ce moment précis un candidat à une élection que rien ne garantit libre et démocratique, c’est quelque part cautionner une mascarade annoncée », souligne-t-il.

L’USN réclame d’abord la création d’une commission électorale nationale indépendante. Mais aussi des réformes démocratiques immédiates, conformément à l’accord-cadre signé avec le gouvernement il y a un an.

Le président Ismaïl Omar Guelleh s’est déclaré candidat pour un quatrième mandat.