10/01/2016 (Brève 620) Communiqué de presse de l’ARDHD (En FR et en Anglais) Violations des droits de l’Homme à Djibouti, 9 janvier 2016 : la défense s’organise sous le pilotage de Me Emmanuel Daoud

Lien avec le communiqué en Français et en Anglais https://old.ardhd.org/r0109_com_pre/r0109_press_release_djibouti_ARDHD_Fr-Eng.html

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Un ténor du barreau parisien au secours du Président
de la Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme :
Me Emmanuel Daoud, grand pénaliste, membre du Conseil de l’ordre et par ailleurs avocat pour la FIDH ,
va piloter la défense d’Omar Ali Ewado

C’est pour avoir publié  le 28 décembre 2015 la liste nominative des victimes du massacre policier de Buldhuqo  le 21 décembre, – massacre perpétré par la police du régime djiboutien lors d’une cérémonie commémorative dans une banlieue de Djibouti-,  qu’Omar Ali Ewado, Président de la Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme a été arrêté le 29 décembre 2015, incarcéré et mis au secret.

C’est Maitre Emmanuel Daoud, membre du groupe d’action judiciaire de la FIDH (Fédération Internationale  des Droits de l’Homme), avocat au barreau de Paris,  membre du Conseil de l’Ordre du barreau de Paris, inscrit sur la liste des Conseils de la Cour pénale internationale(CPI), et pénaliste de renom, qui va piloter la défense de M. Omar Ali Ewado, Président de LDDH.On se souvient ainsi  qu’au début 2014 Me Emmanuel Daoud avait co-plaidé – et contribué à  gagner – pour  la FIDH, le premier procès d’un génocidaire rwandais jugé en France, où d’autres ONG étaient parties prenantes comme la LICRA (Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme).

Circonstance aggravante : M. Omar Ali Ewado a été arrêté alors même qu’il venait assister M. Said Houssein Robleh, député de l’opposition à l’Assemblée Nationale de Djibouti, lui-même gravement blessé par balles de la police l’après-midi du 21/12/15, dans un coup de force opéré au domicile privé d’un opposant au régime djiboutien. Ce député avait été opéré et soigné par les chirurgiens de l’hôpital militaire français (Bouffard), mais brutalement ‘expulsé’ alors qu’il était encore en pleine convalescence le 29 décembre sous la pression du représentant du gouvernement français à Djibouti.

A cette occasion, le 29 décembre, Omar Ali Ewado a été arrêté au barrage filtrant organisé par la police djiboutienne qui encerclait l’hôpital militaire français. L’ensemble de ses dossiers et des documents de la LDDH (Ligue Djiboutienne des Droits Humains) qu’il avait avec lui ont été saisis, et le lendemain une perquisition musclée au siège de la LDDH a saisi et/ou détruit d’autres dossiers de même que l’équipement informatique de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains.

Après une première comparution le 31 décembre et une première audience devant le tribunal le 3 janvier 2016 au cours de laquelle il a été fait état d’une demande de report émise par Avocat Sans Frontières,
Omar Ali Ewado a été interné au secret à  la prison centrale de Gabode, sans qu’aucun membre de sa famille ne soit autorisé à lui rendre visite jusqu’à ce jour.

Omar Ali Ewado doit être jugé ce dimanche 10 janvier 2016 par le tribunal correctionnel de Djibouti pour « diffusion de fausses nouvelles et diffamations publiques », charges auxquelles le Procureur aurait fait ajouter la « tentative d’entrave à la Justice ».

Maître Emmanuel Daoud a adressé deux courriers, l’un au Procureur pour lui confirmer qu’il allait piloter la défense de Monsieur Omar Ali Ewado et un autre au bâtonnier du Barreau de Djibouti, pour lui demander quelles décisions il comptait prendre pour que Monsieur Ewado soit défendu par un avocat en application de toutes les conventions internationales régissant les droits de la défense et du fait que l’accusé, placé au secret, n’avait pas la possibilité de solliciter la nomination d’office d’un avocat du barreau de Djibouti.