27/07/2016 (Brève 825) Mon parrain ROGER PICON n’est plus ! (par Houssein Ibrahim Houmed)

Mon parrain Roger Albert PICON est décédé… d’une crise cardiaque dans les bouches du Rhône. C’est sa sœur Nicole Nilleville qui vient de me l’annoncer par téléphone. Dans les rues d’Amsterdam, au milieu de mes amis, je refuse de croire.

Soudain, mon sang est comme figé dans mes veines. Tout devient amer.

Je suis comme dévasté par cette nouvelle. Je suis atomisé sur le champ.

L’enterrement est prévu pour samedi poursuit sa sœur qui continue de me parler. Un flot des larmes inonde mes yeux !

Né le 28 juillet 1946, Roger PICON aurait du fêter son anniversaire demain. Je devais l’appeler ce soir…et le voir ce mois d’août en Alsace où il s’était retiré depuis un certain temps. Nos contacts étaient permanents, il m’avait soutenu dans toutes les circonstances et surtout lors de mon dépôt de plainte contre le dictateur Ismaël Omar Guelleh à la Cour Pénale Internationale. Il soutenait mes initiatives…même les plus délirantes à juste titre d’ailleurs.

Roger PICON était un amoureux de l’Afrique. Et le conseiller du défunt Président du PRD, Mohamed Djama Elabeh. Ancien cadre de l’aviation de notre armée de l’air, il était aussi un brillant caricaturiste et un intellectuel de poids. Compagnon de route de Jean-Loup SCHAAL avec lequel il avait fondé l’ARDHD, Roger Picon faisait partie de ces grands hommes qui luttaient pour la liberté et pour la justice, fustigeant les régimes sanguinaires d’Afrique.

Nous formions ensemble un binôme comme l’osmose qui l’unissait à l’ensemble des Djiboutiens et des Africains en général. Oui, Roger était à la fois mon père adoptif, mon ami, mon conseiller. Que de temps passés à rire avec lui et des heures au téléphone pour repenser un monde où l’humain aurait plus de place. Tout cela disparaît soudain…comme par effraction!

La mort de Roger ne constitue pas un vide pour moi mais LE vide.

Houssein IBRAHIM HOUMED