ARHIBA : Entre injustice et mauvaise gestion.

Ce qui s’est passé aujourd’hui, lundi 28 mai 2018 à ARHIBA, était prévisible, eu égard à la gestion catastrophique de la situation, après le passage du cyclone tropical SAGAR, et aux discriminations dont avait été victime ARHIBA, ce célèbre quartier de la capitale.

ARHIBA n’avait pas bénéficié de la distribution des motopompes de la part de la mairie de Djibouti alors que c’était le quartier le plus inondé et le plus sinistré. ARHIBA n’avait pas non plus bénéficié de l’assistance et de la distribution des aides d’urgence alors que le quartier était resté inondé pendant 3 jours et 3 nuits. Personne n’a jugé utile de s’enquérir de la situation de la cité d’ARHIBA et mobiliser aides d’urgence et assistances. Décidément la solidarité nationale a toujours du mal à se manifester en faveur d’ARHIBA.

Aujourd’hui encore, après plusieurs jours d’inertie et pour parer aux dénonciations et critiques, les autorités et la mairie ont décidé de réagir en distribuant des vivres. Mais là encore ce qui est navrant, c’est ce que même la distribution des vivres était discriminatoire parce qu’on a voulu distribuer les vivres qu’uniquement à une infime partie de la population d’Arhiba que l’on avait au préalable inscrite sur une liste établie par la mairie ( sur quels critères ? ), au détriment de la majorité de la population d’Arhiba vraiment sinistrée et sans assistance et le tout sans tenir compte du contexte et de la situation dans ce quartier. Quel amateurisme et quelle incompétence ?

A la mauvaise gestion de la catastrophe s’ajoutait l’injustice des autorités et des élus locaux.L’injustice et la mauvaise gestion ne pouvaient qu’engendrer des protestations et des manifestations et c’est ce qui s’est passé aujourd’hui à Arhiba. La population a protesté et a manifesté son mécontentement et le pouvoir, au lieu de comprendre et de privilégier le dialogue, a préféré opter pour la répression et a réprimé en mobilisant un important dispositif policier.

Le Résultat de la répression policière s’est soldé par 36 arrestations dont 25 femmes et 11 jeunes hommes.

C’est une répression inutile destinée uniquement à intimider et à prévenir toutes formes de manifestations. Inutile parce que c’est une constance de l’histoire qui ne s’est jamais démentie, en 50 ans d’existence, ARHIBA ne s’est jamais laissé intimider ni se laisser impressionner et ne s’est jamais laissé faire aussi., malgré les répressions. Cependant si le dialogue et la justice sont impossibles pour ARHIBA, ARHIBA saura s’organiser en conséquence sans se laisser intimider et sans se soumettre.

Dans un premier temps, il convient d’exiger, la libération immédiate et sans condition des toutes les personnes arrêtées. Ensuite, il conviendrait de mettre fin une bonne fois pour toute, à la discrimination dont est victime ARHIBA. On doit exiger justice et dialogue pour ARHIBA à l’instar des autres quartiers de Djibouti. C’est vraiment dommage de constater que parmi les autorités de notre pays, personne n’ose défendre la juste cause d’ARHIBA. ARHIBA s’en souviendra !

Moi personnellement je suis ARHIBA et je resterai ARHIBA. Je défendrai toujours ARHIBA, cette cité résistante et mythique de Djibouti. Vigilance donc pour ARHIBA.

BOLOCK MOHAMED ABDOU.