26/09/2018 (Brève 1206) Appel de détresse de l’intersyndicale UDT/UGTD victimes de différentes manoeuvres visant à les condamner au silence.

L’INTERSYNDICALE UDT / UGTD

++ Union Djiboutienne du Travail
B.P : 2431
Tél : 253 82 39 79 / 35 65 32 Fax : 253 35 50 84 / 35 65 32
E-mail : udt_djibouti@yahoo.fr
Site web : www.udt-dj.org Pays :
République de Djibouti Région : Est Afrique

++ Union Générale des Travailleurs Djiboutiens
B.P : 3886
Tél : 253 83 22 22 Fax : 253 42 21 93
E-mail : ugtd_djibouti@yahoo.fr
Pays : République de Djibouti Région : Est Afrique

Djibouti, le 23/9/2018

C’était entre le 12 et le 16 septembre 1995 que plusieurs dizaines des syndicalistes dont les dirigeants de l’ intersyndicale UDT/UGTD ont été licenciés pour faits de grèves, engagement et activités syndicales suite à une grève générale déclenchée par les deux centrales syndicales qui entendaient protester contre le programme d’ajustement structurel initié par les institutions de Brettons Woods.

Mesures d’austérité aussitôt appliquées à la lettre par le gouvernement djiboutien sans aucune mesure d’accompagnement. Alertées, les organisations syndicales internationales dont la CISL en premier, l’OUSA, la CISA ont vite réagi chacune à leur niveau et ont envoyé des protestations puis des missions de bons offices comme d’ailleurs l’ont faites l’OIT voire le BIT ainsi que l’OAT pour leur part.

Ni les protestations ni les missions de bons offices et encore moins les résolutions ou les recommandations du BIT réitérées chaque année suite à la CIT de juin 1997 n’ont pu raisonner le gouvernement djiboutien qui continue d’ignorer les recommandations des institutions internationale. Et d’ailleurs le ministre actuel de l’emploi a durant la législature précédente proféré des menaces à l’ encontre des organisations internationales dont l’OIT affirmant que le gouvernement faisait fi de leurs résolutions et que ces dernières ne pouvaient dicter la marche à suivre à son pays.

Comme le régime djiboutien ne respecte aucun des engagements souscrits depuis 23 années que dure ce conflit collectif et ni d’ailleurs les accords conclus sous l’égide du BIT lors des missions de contact direct dont la dernière date de janvier 2008. Il faut savoir également que les dirigeants syndicaux demeurent non seulement licenciés mais aussi interdit de travail même dans le secteur privé forcé de respecter ces mesures de discriminations et d’interdictions par peur des représailles jusqu’à présent. Le pouvoir Djiboutien s’est même permis de fermer et de s’approprier les sièges de nos centrales syndicales respectives voire notre bourse du travail qui était la propriété de Force Ouvrière (FO) qui l’ avait construite à l’ époque coloniale et cédée au syndicat libre et indépendant de Djibouti après l’indépendance.

La cession que FO avait confirmé en 1996, après que l’UDT ait été expropriée une première fois et s’était plaint auprès d’elle, en se manifestant 2 par le biais du ministre des affaires étrangères de la France de l’époque, Alain Juppé, qui avait été saisi à cet effet par FO, avait adressé un courrier au président de la république de Djibouti, Hassan Gouled Aptidon, qui après cette intervention avait ordonné la restitution du siège.

++ Le gouvernement avait de nouveau confisqué peu de temps après et il le détient jusqu’à présent.

Tous ces abus pour démontrer l’impunité dont pense bénéficier aussi bien au niveau national qu’international et le peu de cas qu’il fait des recommandations et des observations de l’OIT ou du BIT. De plus à chaque CIT de l’OIT à Genève il présente sur la liste de la délégation des alibis syndicaux du gouvernement en lieu et place des véritables dirigeants légaux et légitimes après avoir cloné les deux centrales syndicales de L’UDT et de l’UGTD.

Nous pensons que cette impunité envers le gouvernement djiboutien résulte du fait que jusqu’à présent le BIT s’est contenté que des recommandations systématiquement sans suite et s’est scrupuleusement abstenu de prendre des mesures coercitives à l’encontre du pouvoir djiboutien qui considère cet état de fait comme une victoire sur le syndicalisme libre et indépendant tant au niveau national qu’ international. Pire encore il se permet, encouragé de la sorte, de manifester sa volonté de vouloir manipuler et influencer certains représentants des organisations syndicales comme du BIT pour tenter de les utiliser, parfois à notre grand dam, en leur faveur.

Et cela risque de marcher avec l’usure, les déceptions, le désoeuvrement et temps que le gouvernement exploite également pour nous faire plier. Il apparait à la longue à Djibouti que les syndicalistes semblent être perçus comme un détail encombrant et insoluble. L’OIT ne doit pas se désintéresser de Djibouti et continuer à mettre la pression sur ce gouvernement liberticide pour mettre fin à cette situation d’impunité qui n’a que trop duré en prenant en compte sérieusement la souffrance des syndicalistes djiboutiens doublement victimes.

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Ceci est un ultime SOS que nous lançons au nom des travailleurs en détresse.

Nous espérons que ce message de détresse sera entendu et provoquera une prompte réaction tangible de la part de l’OIT et de la CSI comme de ses affiliés en faveur de l’éternelle victime que nous sommes.

Mieux vaut tard que jamais.