26/02/2019 (Brève 1304) Message du Comité de Soutien à Mohamed Kadamy

COMITE DE SOUTIEN A MOHAMED KADAMY
Information N°01 du 26 février 2019
Résistant djiboutien sous la menace d’une lourde peine
sur la base d’une commission rogatoire djiboutienne

Chers Amis,
Chers membres du Comité de soutien à M. Mohamed Kadamy,

Merci pour votre soutien apporté à M. Mohamed Kadamy, exilé djiboutien et réfugié politique en France, dirigeant du FRUD (Front pour la restauration de l’Unité et de la Démocratie), et figure emblématique de la résistance démocratique au régime dictatorial djiboutien.
Le comité de soutien rassemble désormais plus de 750 soutiens.

Lors de la réunion du 25 février 2019, Mme Marie-Christine Vergiat, députée européenne qui a toujours soutenu nos actions de résistance et de vérité face aux exactions, tortures, emprisonnements et menaces du régime djiboutien en place (classé 173e sur 180 pays en 2018 par Reporters sans frontières), a accepté de prendre la présidence du Comité de Soutien.

  1. Les faits
  • M. Mohamed Kadamy a été convoqué, puis mis en examen par un juge d’instruction français le 13 février dernier, sur commission rogatoire de la justice djiboutienne … pour l’incendie de trois véhicules à Marwaleh en septembre 2015, alors même qu’il était lui-même en France ; cette mise en examen étant réalisée par l’un des plus importants juges d’instruction en France, le Vice-Président du Pôle Financier du TGI de Paris, habitué du traitement des plus gros dossiers judiciaires politico-financiers. (financements de partis, Bygmalion, Affaire Fillon, financements libyens de la campagne de M. Nicolas Sarkozy …).
  • Pourquoi cette mise en examen, pour incendies de trois véhicules en territoire djiboutien, par ce juge financier français médiatique ?  Est-ce pour un possible ‘troc judiciaire’ avec la justice djiboutienne, la procédure engagée contre M. Kadamy donnant ainsi à ce magistrat la possibilité de partir dès le surlendemain pour auditionner un ‘témoin’ capital, banquier intermédiaire-clé qui pourrait être impliqué dans l’affaire des financements libyens de la campagne présidentielle française de M. Nicolas Sarkozy.
  • Nous refusons que le vrai réfugié politique, résistant au régime dictatorial de Djibouti se retrouve menacé d’extradition, et/ou de graves conséquences pénales sur le sol français, pour avoir été utilisé comme ‘monnaie d’échanges’ pour des délits financiers auxquels il est étranger.
  1. La situation aujourd’hui
  • M. Mohamed Kadamy est aujourd’hui mis en examen par le Juge Serge Tournaire, Vice-Président au Pôle financier du Tribunal de Grande instance de Paris pour « avoir été complice par instigation des crimes d’atteinte à l’intégrité des personnes, de séquestration, de détournement de moyens de transport, d’extorsion et de destruction par l’effet d’un incendie de biens publics et privés dans le but de troubler gravement l’ordre public ». Il risque un jugement en cour d’Assises et il encourt une une lourde amende.
  • Son avocat Me Bérenger Tourné a déposé une demande en nullité de la procédure pour vice de procédure. La décision de la justice est attendue sur ce point. Notre vigilance demeure indispensable.
    Nous vous tiendrons informés.
  1. Les risques pour tous les réfugiés
  • Au-delà de la situation de M. Mohamed Kadamy, cette instrumentalisation des procédures judiciaires internationales est une première, et une première dangereuse pour tous les réfugiés politiques en France : elle constitue un effet une manœuvre malheureusement exemplaire pour d’autres états dictatoriaux qui pourraient / pourront utiliser ainsi le levier d’une ‘commission rogatoire’ pour instrumentaliser la justice française en leur faveur, et ainsi menacer leurs opposants démocratiques.
  • Ce détournement (légal) de procédure constitue une brèche dans le droit de tous les réfugiés politiques, en créant une sorte de ‘mandat d’amener international’ anti-réfugiés.
  1. Pour l’avenir

Nous vous remercions aujourd’hui de votre geste de soutien, mais nous vous demandons aussi de maintenir votre vigilance pour l’avenir :

  • En relayant l’information à votre entourage pour que vos proches, amis et membres de vos réseaux, adhérent eux aussi au Comité de soutien ; (https://www.ardhd.org/comite-de-soutien-a-mohamed-kadamy/.
  • En alertant vos élus dans vos territoires : conseils régionaux, conseils départementaux, députés, sénateurs, maires et conseillers municipaux, pour les inciter à agir et à tout le moins à adhérer eux aussi au Comité de soutien
  • (Nous mettrons à votre disposition une lettre type, accessible sur le site de l’ARDHD vers le 7 mars)

Merci de votre soutien, continuez votre vigilance et votre résistance aux manipulations du régime anti démocratique de Djibouti.

Nous vous adresserons de nouvelles informations sur l’évolution de la situation et nous vous remercions de votre engagement.

Le comité de soutien à Mohamed Kadamy