08/03/2019 (Brève 1321) PressAfrik, Djibouti, Ethiopie, Kenya: les détails de la tournée africaine de Macron (Extrait sur Djibouti)

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La première étape de ce déplacement n’a été annoncée que tardivement. Emmanuel Macron entamera sa mini-tournée le 11 mars au soir par une escale à Djibouti. Une visite express d’une quinzaine d’heures, le temps pour le chef d’Etat de rencontrer son homologue djiboutien Ismaïl Omar Guelleh et de se rendre sur la base française qui héberge le plus gros contingent de soldats français à l’étranger (1400). Un déplacement à la fois stratégique – Djibouti accueille des bases militaires des grandes puissances (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Italie et depuis peu Chine) – et très symbolique. « C’est un partenaire historique de la région, ça aurait été étrange de ne pas aller le voir », explique-t-on à l’Elysée.

Emmanuel Macron ne sera toutefois que le second président français, après Nicolas Sarkozy en 2010, à se rendre sur place depuis vingt ans. Le signe d’un réchauffement des relations entre les deux pays, après des brouilles récurrentes. La raison d’un tel déplacement ? « Soutenir un allié régional qui n’est pas dans une position favorable en ce moment », explique Sonia Le Gouriellec, docteure en sciences politiques et spécialiste de Djibouti et de la Corne de l’Afrique.

Une mauvaise passe due aux relations exécrables que le micro-Etat entretient avec les Emirats arabes unis. Malgré son rôle dans les médiations de paix régionales, Djibouti pâtit d’un certain isolement, conséquence de ses mauvaises relations avec le royaume émirati. La crainte d’une mise à l’écart expliquerait, selon Sonia Le Gouriellec, ce rapprochement avec la France, son partenaire historique.

L’autre raison de ce voyage est bien sûr d’ordre stratégique. Paris s’inquiète de l’influence grandissante de la Chine et du net recul de sa présence sur place. Un point sur lequel plusieurs députés ont tenté d’attirer l’attention au retour d’une mission à Djibouti. Ainsi, le 26 septembre dernier, Marielle de Sarnez, la présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, a tiré la sonnette d’alarme. « Je pense qu’il est absolument vital de renforcer la présence française, a souligné la députée. Stratégiquement, nous avons besoin d’une remobilisation sur les trois axes militaire, économique et culturel ».

A l’Elysée, on reconnaît la dimension stratégique de ce déplacement : « On va aussi en Afrique de l’Est parce que c’est une région assez concurrentielle, notamment avec la Chine. On arrive avec un projet différent, plus positif, peut-être un peu moins purement mercantile ».