05/08/2019 (Brève 1426) Journée des Martyrs. Commémoration à Bruxelles le 3 août 2019.
Aux fins de commémorer le deuxième anniversaire de l’assassinat en détention du combattant de la liberté Mohamed Jabha, la diaspora Djiboutienne de Belgique a honoré cette date en organisant le 03/08/2019 un rassemblement devant l’ambassade de Djibouti à Bruxelles.

A cette occasion, il a été rendu hommage à tous les martyrs qui ont payé de leur vie cette soif de liberté dont leurs compatriotes sont privés, quarante-deux ans après avoir recouvert la souveraineté nationale.

Il a aussi été dénoncé avec force les arrestations, intimidations et répressions aveugles dont la population djiboutienne dans son ensemble fait face de la part de l’appareil sécuritaire d’un régime despotique réduit à une cellule familiale.

Enfin, afin de poursuivre cette action de lutte contre l’impunité des crimes du régime Gouled/Guelleh, une évocation a eu lieu dans l’après-midi pour retracer la vie de quatre martyrs qui, à l’instar de Jabha, ont succombé à leur détention au sein du sinistre pénitencier de Gabode.

Il s’agit de :

++ Abdoulkader Daoud Barkat, dit « Harbi » ; qui a succombé à Gabode en 1989 suite aux mauvais traitements subi lors de séances de torture, pour avoir dénoncé les agissements de l’administration tribale à l’encontre de la population de Tadjourah ;

++ Mahdi Ahmed Abdillahi, qui a trouvé mystérieusement la mort à Gabode en Avril 2009 après y avoir été incarcéré illégalement et torturé;

++ Mahamoud Elmi Rayaleh, jeune professeur et militant de l’USN, qui a été retrouvé mort dans sa cellule de Gabode le 29/08/2013 et ce après avoir été incarcéré de manière arbitraire et condamné à deux mois d’emprisonnement ferme sous l’accusation de « participation à une manifestation illégale » dans le contexte tendu de la crise post-électorale des législatives de février 2013 ;

++ Mohamed Ahmed Edou dit « Jabha », résistant du FRUD, arrêté en mai 2010 par la soldatesque de la dictature de Guelleh parce qu’il a défendu une enceinte sur le point d’être violée par des soldats. Torturé, ayant subi les pires traitements inhumains et dégradants, il a été incarcéré dans différents centres de détention du régime sans qu’aucune charge lui soit opposée dans le cadre d’un procès juste et équitable.
Malgré sa relaxe prononcée par un juge courageux au niveau d’un tribunal d’appel, l’appareil judiciaire à la solde de cette autocratie moyenâgeuse l’a finalement condamné à 15 années de réclusion sur base d’un dossier vide en juin 2017.
Physiquement éprouvé par les pires conditions de détention et probablement empoissonné lors de son passage au centre de rétention de Nagad, il a poussé son dernier souffle dans l’agonie le mercredi 02 Août 2017.
Pour un devoir de mémoire et dans le but de faire barrage à l’impunité, l’évocation du martyr de ces dignes fils de la république symbolise le prix que le peuple de Djibouti paye au quotidien pour l’avènement d’un véritable état de droit National qui protège ses citoyens au lieu de les persécuter.

Les démocrates Djiboutiens se doivent de consacrer, symboliquement, la date du 02/08/2017, « journée des martyrs » en hommage à tous les héros tombés pour faire avancer la cause de la justice et la dignité dans leur pays