05/11/2019 (Brève 1523) DJIBOUTI. GUELLEH REMPLIT SES GEÔLES (L’Humanité)

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Nouvelle vague d’arrestations arbitraires dans les rangs de l’opposition djiboutienne.

Il a été déféré, dimanche, devant un tribunal sous haute surveillance policière. Ses proches ignorent les motifs des poursuites contre lui. Après une audience expéditive, l’opposant et défenseur des droits humains Kako Houmed Kako a été transféré vers la sinistre prison centrale de Gabode, où il est placé en « détention préventive ».

Son arrestation, jeudi dernier, avait allumé la colère dans la cité d’Arhiba, au sud de Djibouti-Ville, où la police a usé d’armes à feu et de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants pacifiques, jeudi et vendredi. Bilan : 70 blessés. Ces heurts interviennent alors que se multiplient, à Djibouti, les arrestations arbitraires. Hier, la radio d’opposition la Voix de Djibouti se disait toujours sans nouvelles de son journaliste Osman Yonis Bogoreh, interpellé mercredi soir.

Jeudi, toujours, dans le nord, à la suite d’accrochages avec le Front pour la restauration de l’unité et la démocratie (Frud), un mouvement de résistance armée, sept civils étaient arrêtés par l’armée.

Ce déchaînement répressif intervient dans un contexte de fortes tensions avec, du côté du pouvoir, une volonté de prévenir tout mouvement de contestation de la dictature d’Ismaïl Omar Guelleh. Cet affairiste tient depuis deux décennies d’une main de fer ce petit État occupant une place stratégique sur le détroit de Bab el-Mandeb.

Dans ses geôles, des opposants croupissent de longues années sans procès, sans défense, sans assistance médicale : c’est le cas d’Aboubaker Oudoum, détenu depuis deux ans. Le 2 août 2017, l’un d’entre eux mourait en prison. Mohamed Ahmed, dit « Jabha », avait attendu sept ans son procès. Il était le plus ancien prisonnier politique de Djibouti.

Rosa Moussaoui