11/11/1999 – Maitre AREF pourra-t-il se rendre au IIème congrés de l’UIDH a OUAGADOUGOU ?

Objet : INVITATION
Au IIe CONGRES ORDINAIRE DE L’UIDH
Maître Mohamed AREF pourra-t-il s’y rendre ?

Me AREF sera-t-il libre de se rendre à l’invitation du IIème congrès de l’UIDH, auquel il est invité comme ardent défenseur des Droits de l’Homme, reconnu internationalement ?
S’il refusait de lui rendre son passeport à cette occasion, M. Guelleh confirmerait implictement qu’il bafoue ouvertement les Droits de l’Homme et qu’il se moque des autres pays d’Afrique.
La France pourrait-t-elle continuer de soutenir longtemps son régime dans ces conditions ?

Le Président aux amis et partenaires techniques et financiers de l’Union Interafricaine des Droits de l’Homme

L’Union Interafricaine de l’Homme de l’Homme vous présente ses compliments et a l’honneur de vous demander de bien vouloir honorer de votre présence, son 2e congrès ordinaire qui se tiendra à Ouagadougou
les 25 et 26 novembre 1999. Ci-joint le texte du congrès.

Thème du congrès :
Rôle et Place des Institutions et Organisations de Défense de Protection et Promotion des Droits Humains en Afrique.

Après deux congrès, nous pouvons sérieusement faire le point et mieux avancer dans les axes suivants :

– Mieux connaître les formes de violations des droits humains et des peuples pour mieux protéger ces droits et obligations ;

– Renforcer l’indépendance et l’efficience de notre réseau pour faire de notre structure une référence dans la défense, la promotion et la protection des droits humains ;

– Contribuer à la promotion des droits humains, en règlement des conflits et à l’implication des populations dans la gestion des cités africaines ;

– Etablir une solide collaboration avec les Etats, les Institutions et nos partenaires financiers tout en gardant notre autonomie

– Opérer une restructuration efficiente Institutionnelle des zones, du Bureau de Coordination et des vices présidences de l’UIDH.

L’évolution rapide de la situation en Afrique, marquée par une prise de conscience de plus en plus grandissante des populations, face à leurs mauvaises conditions de vie, la répression qui confine aux violations graves des droits humains, voir aux génocides d’une part, la déligitimation marquée de nombreux responsables étatiques appuyés par les forces dominantes, créent des situations nouvelles que la société civile peut aider à résoudre dans le juste sens. Aussi, l’UIDH qui est
aux avant postes du combat pour la protection des droits de l’homme en
Afrique est l’objet de tracasseries et de répression diverses (dénonciation de l’accord de siège au Burkina) .

Arrestations de nos militants -Aref M. Aref à Djibouti, contrainte à l’exile de Fernando Gomez, arrestation et emprisonnement de Fatoumata N’Baye et de Cheikh Saad Bouh Kamara pour ne citer que ces exemples,

Le congrès devrait être un moment fort pour exiger la protection des défenseurs des droits de l’homme sur notre continent.

Le IIe congrès se tiendra en marge du Colloque International sur la Justice qui aura lieu à Ouagadougou les 22-23 et 24 Novembre 1999.

Ainsi, l’occasion sera donnée aux responsables de l’UIDH de mesurer le chemin parcouru par la justice en Afrique (tantôt en dents de scie, tantôt en pointe), partagée entre la mise sous dépendance de
cette institution au niveau de nos Etats et l’espoir que représente à l’aube de l’an 2000, la Cour Pénale Internationale.

Nous soulignons, l’engagement de l’UIDH dans la construction de cette future justice dont les fondements ont été jetés à Rome et notre volonté de diagnostiquer tous les obstacles aux violations des droits de l’homme sur le continent. Nos sections , leurs activités doivent être des modèles de références et ouvrir la voie à des perspectives humaines pour les populations africaines.

Enfin au regard du contexte très difficile du Burkina suite aux évènements tragique du 13 Décembre 1998 qui ont plongé ce pays dans une crise profonde et indescriptible, notre congrès devra être celui de la solidarité agissante surtout et de la détermination à lutter contre l’impunité sous toutes ces formes, décrites lors de la grande rencontre de la société civile internationale à Ouagadougou en Mars 1996.

Dans l’attente d’une réaction prompte, je vous prie de croire, à l’assurance de ma considération distinguée.

Halidou OUEDRAOGO