07/12/1999 – Communiqué d’Aden Robleh, Président du PND, pour démentir la tentative d’usurpation du nom du parti qu’il a fondé

PND
PARTI NATIONAL DEMOCRATIQUE

LIBERTE – RESPONSABILITE – SOLIDARITE

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DJIBOUTI

Communiqué

Avant de quitter le pouvoir, Nelson Mandela avait jugé nécessaire de prodiguer un conseil à son dauphin Tabo Mbeki. Ce conseil était stipulé comme suit :  » pense à ne jamais t’entourer de courtisans « .

Le conseil que l’illustre Mandela a légué à son successeur constitue en réalité l’axiome qui doit guider toute personne appelée à prendre en main la destinée d’un pays ou d’une nation.

Malheureusement, notre pays tourne le dos à cette vérité. Il demeure le royaume de la courtisanerie. Les responsables des départements ministériels rivalisent dans ce domaine. Toutes leurs actions visent à  » plaire au chef suprême « . Aveuglés qu’ils sont par cette obsession, ils ne peuvent s’empêcher de commettre des bourdes à l’endroit de leur  » chef bien-aimé « .

Le courtisan n’a pas d’existence propre. Il n’existe que par et pour le chef : c’est la loi de la courtisanerie.

Il va sans dire qu’un pays soumis à une telle loi ira droit au gouffre .

Parmi la cohorte de courtisans qui peuplent les couloirs du pouvoir chez nous, il y a un être du nom de Rifki Ba… ma… kha…ra… ma, un nom dont la résonance semble étrange à nous autres habitants de cette partie du monde, un nom qui semble provenir des confins de l’Himalaya. Cet être assume pourtant un ministère clef de notre pays. Il est porte parole du gouvernement, ministre des postes et télécommunications et responsable des communications (médias d’Etat).

Apparemment, M. Rifki Bamakharama n’a pas le sens de la modestie. Il est convaincu que rien ne lui est interdit dans ce pays. C’est ainsi qu’il ne s’est pas gêné de s’attaquer au héros de l’indépendance que je suis en me déniant le droit de diriger le P.N.D dont je suis le président fondateur. En somme, il m’enlève le droit de m’exprimer dans mon propre pays. Un monde à l’envers : il n’y a qu’à Djibouti que l’on peut assister à une telle situation Il a ordonné aux médias de l’Etat ( télévision, radio, journal  » La Nation « ) de diffuser une nouvelle incongrue à savoir que le président du Parti National Démocratique (PND) ne s’appelle plus M. Aden Robleh Awaleh mais Mahdi Ahmed Abdillahi, un pantin du régime en place. M. BAMAKHRAMA ignore sans doute que la radio et la télévision djiboutiennes sont perçues par le peuple djiboutien comme les sœurs jumelles de la tristement célèbre  » radio des mille collines  » du Rwanda dont le rôle a été de semer la haine et la zizanie.

En apprenant ce communiqué, ma réaction n’a nullement été celle de la révolte et du mépris. Pour être sincère, ce communiqué a fait naître en moi un profond sentiment de pitié à l’endroit du régime en place. Je me suis demandé ce qui pousse ce régime à ériger le mensonge et la dissimulation en système de gouvernement.

Le régime doit se rendre à l’évidence. Il doit savoir les incontournables données suivantes :

1) que le PND comme le PRD ( l’autre parti que le régime tente de démanteler) font partie des quatre partis politiques reconnus par une loi référendaire corollaire de la constitution du 04 septembre 1992 ;

2) qu’il n’appartient pas au régime en place quel qu’il soit de désigner les dirigeants des quatre partis constitutionnellement reconnus ;

3) que je suis le président-fondateur du PND et que je suis bien présent en chair et en os. Aucune pression, aucune intimidation de quelque nature qu’elle soit ne peut m’empêcher de m’exprimer dans mon pays. Seule la mort peut me faire taire ! En vieux combattant de la liberté la mort ne m’effraie même pas. Je rappelle que j’ai déjà été victime d’une tentative d’assassinat, en 1977, à quatre jours de la proclamation de l’indépendance, tentative qui m’avait coûté un rein et la moitié des intestins.

4) que le fait de refuser toute forme d’opposition constitue non seulement une violation flagrante de la constitution du 04 septembre 1992 mais empêche également le pays d’atteindre la concorde nationale et le développement.

Les djiboutiens ne sont pas dupes ; ils sont loin d’être des mineurs ; ils savent qui est qui dans ce pays. Aucun djiboutien ne croit au mensonge qu’entretient le régime au sujet du PND. Il en est de même pour les ambassades et organisations internationales accréditées dans notre pays. Les mises en scènes du RPP, parti au pouvoir, ne trompent ni l’opinion nationale ni l’opinion internationale. C’est dire que le guignol MAHDI AHMED n’est qu’une marionnette du régime en place. Sa tentative d’usurper le nom du PND est vouée à l’échec.

Le régime poursuit de sa vindicte les avocats et les médias internationaux dans le seul but de les amener à cautionner ses avanies. C’est de la peine perdue.

Le PND est dans l’opposition et fait partie intégrante de l’Opposition Djiboutienne Unifiée (O.D.U).

Fait à Djibouti, le 6 décembre 1999

Le président du P.N.D
Aden Robleh Awaleh