17/01/2000 – L’ACHARNEMENT SUR LES PRISONNIERS POLITIQUES : deux inculpations après 27 mois de détention illégale dans des conditions atroces

Après 27 mois de détention provisoire, trois prisonniers politiques détenus sans jugement à la prison de Gabode à Djibouti depuis septembre 1997, MM. Mohamed Kadamy Youssouf, Ali Mohamed Makki et Kamil Mohamed Ahmed dit Kabir, se sont vus signifier une nouvelle inculpation ce 17 janvier 2000 par le Juge d’Instruction, Madame Leïla, pour :
· participation à un mouvement insurrectionnel,
· association de malfaiteurs,
· complot.

Ces faits sont prévus et réprimés par les articles 145, 192 et 144 du Code pénal. Quant à l’inculpation, elle a eu lieu en vertu du réquisitoire supplétif de Monsieur le Procureur de la République en date du 09 avril 1998.

Note de l’ARDHD :

Ces trois prisonniers politiques ont été arrêtés en Éthiopie. où ils séjournaient, munis de titre de séjour en cours de validité. Après leur arrestation (sur demande de Djibouti) ces hommes ont été remis par les éthiopiens aux autorités djiboutiennes.

Ils ont été incarcérés immédiatement et à ce jour, aucune instruction n’avait été diligentée par un magistrat djiboutien. Cela fait 27 mois qu’ils sont enfermés dans la prison de Gabode, dans des conditions épouvantables (cf La publication de la FIDH, à l’issue de la mission effectuée à Djibouti – Antenne 2 – jeudi 20 janvier au J.T. de 20 h, etc..).

aujourd’hui le gouvernement de M. Guelleh tente de se donner bonne conscience en faisant délivrer une inculpation à leur encontre. Après 27 mois de détention arbitraire, est-ce crédible ?

Madame Leîla, juge d’instruction totalement dévouée aux ordres du pouvoir, s’est déjà distinguée dans de nombreuses affaires judiciaires (voir exemple ci-dessous) pour faire condamner des innocents et/ou envoyer de nombreuses personnalités de l’opposition dans la Prison de Gabode ou dans les centres de torture. Nous la recommandons avec une mention spéciale à l’opinion publique internationale.