20/01/2000 – APPEL DE LA LDDH pour protester contre la nouvelle inculpation de trois prisonniers politiques. APPEL EN FAVEUR DES PRISONNIERS BLESSES ET MALADES NON SOIGNES – CERTAINS SONT EN DANGER DE MORT

LIGUE DJIBOUTIENNE DES DROITS HUMAINS

Le Président : Noël Abdi Jean-Paul
Siège : Quartier V, boulevard de Gaulle n°66
B.P :74 Djibouti, République de Djibouti
Bureau Tel/Fax : 253 357 804
Domicile : Tel/fax :358 007
Djibouti, le 20 janvier 00

NOTE D’INFORMATION N°1/LDDH/00

Après 28 mois de détention préventive dans des conditions inhumaines et arbitraires le lundi 17 janvier 00 les dirigeants du FRUD emprisonnés après une arrestation suivie d’une extradition en un temps record le 1er octobre 97 par l’Éthiopie ont été inculpés de nouveau pour une affaire remontant en avril 1998 dans le sud de Djibouti, participation à un mouvement insurrectionnel, association des malfaiteurs et complot par la juge d’instruction LEILA. Elle agissait en vertu d’un réquisitoire supplétif du Procureur de la République en date du 09.04.1998 (Faits prévus et réprimés par les articles 144, 145 et 192 du Code Pénal)

Cette nouvelle inculpation semble être un DÉFI du gouvernement de Djibouti à un moment où les ONG, le Parlement Européen, les Députés Français avaient pris des positions dénonçant les multiples violations des droits humains à Djibouti et demandent la libération des prisonniers multiples violations des droits humains à Djibouti et demandent la libération des prisonniers politiques.

Ils ont été convoqués devant un nouveau juge Mme LEILA MOHAMED alors que l’instruction de leurs dossiers était menée par Mme HABIBA HACHI laquelle se trouve actuellement à l’étranger et dont l’intérim est assuré par le juge MAKI OMAR…

Il est à noter que les premiers dossiers étaient vides ou fragiles, le Pouvoir Djiboutien est entrain de montrer une nouvelle inculpation afin de pouvoir prolonger indéfiniment la détention préventive dont font l’objet ces prisonniers politiques.

Cette nouvelle inculpation des responsables du FRUD à qui le régime djiboutien reproche des faits qui se sont déroulés au temps où ils étaient déjà en détention préventive à GABODE, laisse présager un durcissement sans équivoque à leur égard.

La LDDH pense qu’un tel durcissement constitue une entrave supplémentaire à la réconciliation, ciment de l’unité et de la concorde nationale et par conséquente demande la libération de tous les prisonniers politiques et l’amorce d’un dialogue franc et sincère entre le gouvernement de Djibouti et la rébellion armée y compris l’opposition interne.

Les prisonniers politiques du FRUD concernés par la nouvelle inculpation sont :
– MOHAMED KADAMY YOUSSOUF
– Représentant du FRUD en Europe Occidentale
– KAMIL MOHAMED AHMED (Membre de l’exécutif du FRUD)
– ALI MOHAMED MAKI (Membre de l’exécutif du FRUD)

Quant à M. Mohamed Ali arrêté, il a été convoqué par le même juge dans le cadre d’une autre enquête.

Nous sommes très inquiets de l’état de santé de prisonniers politiques en particulier ceux qui sont malades et qui ne reçoivent pratiquement pas de médicament, ni d’un minimum de soin intensif notamment pour ceux qui ont été contaminés par la tuberculose.

Par ailleurs, nous nous inquiétons pour KAMIL MOHAMED AHMED dit Kabir qui vient aujourd’hui le 24/01/00 même d’effectuer une nouvelle navette entre la prison et l’hôpital Peltier. Vu son état de santé : il souffre depuis plus de deux ans d’une paralysie faciale nécessitant des soins continus et intensifs en milieu hospitalier…. Le pire est à craindre.

La LDDH dénonce l’utilisation abusive de la détention provisoire à l’endroit des détenus politiques, alibi instrumentalisé par le système politico-judiciaire en place.

Ligue Djiboutienne
des Droits Humains
(L. D.D.H)
Le Président