12/02/2000 – Une dizaine de nouvelles libérations après l’accord de paix à Djibouti

DJIBOUTI, 12 fév (AFP) – Une dizaine de détenus de l’ethnie issa, accusés d’avoir tenté de former un autre mouvement de guérilla à Djibouti, ont été libérés samedi après avoir été condamnés à une peine de durée égale à leur détention préventive, a annoncé Radio-Djibouti (gouvernementale).

« Ces libérations sont intervenues dans un souci d’apaisement » dans le cadre de l’accord de paix du 7 février entre la rébellion afar et le pouvoir a confirmé à la presse un juge qui a requis l’anonymat.

Le tribunal correctionnel de Djibouti a condamné à un an et demi de prison ferme une dizaine de ces prisonniers, a annoncé la radio sans en préciser le nombre exact. Ils avaient été arrêtés en septembre 1998 après la découverte de caches d’armes. Le tribunal a ordonné immédiatement leur remise en liberté.

Un ancien proche de l’ex-président djiboutien Hassan Gouled Aptidon, Ismaël Guedi Hared, qui comparaissait libre, a été condamné, lui, à un an de prison avec sursis et une forte amende, dans le cadre de la même affaire.

Jeudi, 28 détenus afars du Front pour la Restauration de l’Unité et de la Démocratie (FRUD – mouvement de rébellion armée) avaient été libérés sans avoir été jugés, trois jours après la signature à Paris d’un accord de paix entre le pouvoir et le président de l’aile radicale du FRUD, Ahmed Dini. Un 29ème détenu afar avait été remis en liberté en début de semaine.

Cet accord prévoyait la libération des prisonniers des deux camps qui s’affrontent depuis 10 ans. Trois militaires djiboutiens détenus par la rébellion ont également été relâchés jeudi.

Mercredi, une source judiciaire avait indiqué que les prisonniers afar refusaient de quitter la prison sans 23 détenus issas, arrêtés en avril et septembre 1998 après la tentative de formation d’une guérilla armée dans le sud et la découverte d’une cache d’armes.

Le procureur général de Djibouti, Ali Mohammed Ardon, a déclaré jeudi à l’AFP que, pour une dizaine d’entre, eux impliqués dans l’affaire de la cache d’armes, le parquet ne réclamerait samedi qu’une peine de durée égale à leur détention préventive pour permettre leur libération.

Selon M. Dini, le régime détenait avant l’accord 47 « prisonniers politiques » au total, les 29 du FRUD et d’autres appartenant à l’ethnie issa, majoritaire et qui détient le pouvoir.

(AFP)