06/03/2000 – RFI : les détails de la mission des juges LE LOIRE et MORACCHINI à Djibouti. Pourraient-ils étouffer l’affaire ?

1 – M GUELLEH, comme nous nous y attendions a refusé de recevoir les juges pourtant munis d’une commission rogatoire. (Rappelons-nous, aussi invraissemblable que cela paraisse, que le juge Le Loire s’était rendu à un déjeuner chez M. GUELLEH lors de sa précédente mission…)

Et maintenant que va faire la France : « écraser le coup », lancer un mandat d’arrêt international, changer les juges ? (Nos députés semblent se lasser de cette comédie et cela pourrait expliquer les bruits de couloir entendus à l’Assemblée Nationale)

2 – Faute d’interroger M. GUELLEH, les juges se concentrent alors sur la famille d’Alhoumekani, qui n’a rien à dire sur l’affaire elle-même et qui ne peut parler que de son parent réfugié à Bruxelles.

3 – Comme tous les interrogatoires ont lieu en présence d’un policier djiboutien qui prend des notes : on voit mal comment les témoins pourraient donner une vision des choses différentes de celle de M. GUELLEH, apparemment encore approuvée (avec réticence) par la France. Sinon les témoins risquent la prison, le harcélement policier et toutes les mesures de rétorsion pratiquées à Djibouti : coupure d’électricté (quand il y en a …), etc.

4 – Les avocats de Mme Borrel n’ont pas obtenu de visa pour se rendre à Djibouti en violation flagrante de la convenion franco-djiboutienne d’assistance judiciaire. Comme cela ils ne dérangeront pas les juges en demandant de respecter le formalisme et la logique de la commission rogatoire.

AH la belle mission des juges français … En acceptant toutes ces contraintes sans les contester (officiellement du moins), ils ont vraiment mis toutes les chances de leur côté pour éviter de rencontrer « un seul témoin susceptible de leur faire penser que la mort de B. BORREL n’est pas un assassinat ». (Comme ce fut le cas à l’issue de leur première visite).

Espérons au moins qu’ils auront bien profité de la mer aux frais du contribuables français et qu’ils nous reviendront bronsés et en pleine forme.