01/04/2000 – LE PARADOXE DE M. GUELLEH: promettre à la société civile somalienne les libertés qu’il refuse à celle de son pays.

Comment M. Guelleh peut-il espérer la moindre crédibilité lorsqu’il affirme vouloir offrir à la société civile somalienne toutes les libertés qu’il refuse à celle de son propre pays ?

A Djibouti, entre autres fait constitutifs de la violation des Droits de l’Homme, on peut citer par exemple :

la presse libre est interdite ; un seul journal est autorisé LA NATION, organe gouvernementale, (Cf le communiqué de Reporters sans Frontières)

les arrestations et les emprisonnements arbitraires et/ou politiques,
même des enfants de 9 à 14 ans innocents, sont emprisonnés à GABODE (que pourrait-on leur reprocher, qui justifierait déjà six mois de détention dans des conditions épouvantables ?)

les avocats libres n’ont pas le droit d’exercer : ils sont suspendus ..

les magistrats sont soumis au pouvoir qui les déplace en fonction de ses exigences et de la qualité de leur dévouement au régime,

les populations du Nord sont toujours soumises au blocus alimentaire,

les passeports des personnalités de l’opposition sont confisqués : c’est ainsi que Me AREF n’a pas pu se rendre à Johannesburg pour participer aux réunions préparatoires de la conférence Nord – Sud (et pourtant le directeur du programme NORD-SUD avait écrit personnellement à M. Guelleh pour solliciter la participation de Me AREF ….

M. Guelleh et ses proches accaparent le pouvoir et les fonds publics pour leur seul bénéfice. Avec quel argent, M. Guelleh a-t-il construit sa superbe villa ? si ce n’est pas celui du pays, du peuple ?
il est interdit de créer des Associations : même la LDDH, reconnue dans le Monde (membre de la FIDH, etc..) n’a pas d’existence légale,
les partis politiques ne sont autorisés, à ce jour, qu’à la condition de faire allégeance au pouvoir et de n’émettre aucune critique contre le régime,

les syndicats libres n’ont plus le droit d’exercer leurs activités.

Compte-tenu de tout ce qui précède, Monsieur GUELLEH
sera-t-il crédible lorsqu’il réunira la société civile somalienne à Djibouti, lors de la conférence prévue le 20 avril ?

Jean-Loup SCHAAL
ARDHD