25/04/2000 – TIBET: appel en faveur de deux prisonniers politiques

Pour signer l’appel : http://www.tibet-info.net

Communiqué
Paris, le 25 avril 2000

Poursuivant l’action qu’il mène pour la libération de tous les prisonniers d’opinion détenus par la Chine au Tibet, le Comité de Soutien au Peuple Tibétain, en commun avec Monsieur Yann Galut, député du Cher, a rendu public, en ce mardi 25 avril, un nouvel appel en faveur de Ngawang Sangdrol, une jeune Tibétaine, condamnée à 21 ans de détention sans jamais avoir commis de délit ou de violence. Ce jour marque également le 11ème anniversaire du plus jeune détenu politique du monde, Gendun Choekyi Nyima, reconnu comme le Panchen Lama par le XIVème Dalaï Lama et dont on est sans nouvelles depuis 5 ans.

Cet appel est signé par plus de 250 personalités de la litterature (Irène Frain, Amélie Nothomb, Jacques Attali, Patrick Rambaud, René Rémond, Robert Sabatier…), du spectacle (I Muvrini, Raymond Devos, Yves Duteil, Renaud, Véronique Sanson, Jean-Louis Murat, Maurice Béjart, Moebius…), du cinéma (Alain Corneau, Costa Gavras, Michael Lonsdale, Bernard Giraudeau…), du sport (Abdelatif Benazzi, Emmanuel
Petit, Christophe Dominici, Jean Galfione, Amélie Mauresmo…), des acteurs importants de la société civile (Pierre Bergé, Monseigneur Gaillot, Marie-Claire Mendès-France, Danielle Mitterrand, des chercheurs, des universitaires, des avocats…), du monde politique (plus de 100 parlementaires français, députés européens ou élus municipaux).

La répression qui frappe plusieurs centaines de militants pacifiques est un véritable défi à la communauté internationale. C’est le sens de cet appel qui a été adressé à Messieurs Chirac, Jospin et Védrine. Les signataires y demandent notamment l’ouverture de négociations entre le Dalaï Lama et le gouvernement chinois et décident « d’adopter symboliquement » « ce véritable symbole de la lutte non-violente et du combat des femmes pour la liberté et la justice » qu’est Ngawang Sangdrol, dont on sait qu’elle se trouve dans un état critique.

Le C.S.P.T. attend que le gouvernement français exerce une pression accentuée sur le gouvernement chinois afin d’obtenir la libération de la jeune fille, de garantir sa sécurité et de lui permettre de quitter le Tibet.

Appel :
« Ayant pris conscience de l’injustice majeure commise à l’encontre du peuple tibétain, des exactions dont il est victime, allant jusqu’à menacer son existence, nous, signataires de cet appel tenons à partager notre émotion et à signifier aux Tibétains le témoignage de notre amitié.

Nous sommes plus particulièrement inquiets quant au sort réservé à une jeune religieuse, Ngawang Sangdrol, agée aujourd’hui de 23 ans, et condamnée par les autorités chinoises à une peine de 21 ans de prison pour le seul fait d’avoir pacifiquement manifesté le souhait de voir son pays, le Tibet, redevenir indépendant.

Initialement condamnée à 3 ans d’emprisonnement, elle a vu sa peine passer à 9 ans pour avoir chanté dans sa cellule, puis à 18 ans pour insubordination envers les autorités de la prison. Enfin, dernièrement, elle a été condamnée à 3 ans supplémentaires, soit une peine totale de 21 ans, ce qui fait de Ngawang Sangdrol la prisonnière politique tibétaine la plus lourdement condamnée. Elle ne sera pas
libérée avant 2013. Depuis le début de son incarcération, elle subit tortures, brimades et se retrouve régulièrement en cellule d’isolement. Pourtant, elle ne manque jamais une occasion de tenir tête à ses geôliers et de revendiquer la liberté pour son pays.

Nous ne pouvons qu’être admiratifs devant le courage de cette jeune femme à qui nous désirons manifester notre profonde solidarité. Nous souhaitons donc ardemment que les autorités de notre pays exercent une pression constante et appuyée sur les autorités chinoises afin que celles-ci libèrent Ngawang Sangdrol, qui représente à nos yeux un
véritable symbole de la lutte non-violente du peuple tibétain et au delà de cette cause, du combat des femmes pour la liberté et la justice. Cette libération, si elle intervenait, serait de la part de Pékin un signe fort d’une réelle volonté de se conformer au droit international. Mais plus encore, l’ouverture d’un dialogue avec le Dalaï Lama, que nous appelons de nos voeux, nous semble l’unique solution pour prévenir l’éventualité d’un embrasement de cette région qui impliquerait le tiers de la population mondiale.

Nous nous engageons à faire connaître, dans nos fonctions ou nos activités, la situation de Ngawang Sangdrol, que nous décidons d’adopter symboliquement en signant cet appel. »