03/05/2000 – Somalie-conférence, Ouverture de la conférence de réconciliation somalienne à Djibouti (Extrait AFP)

ARTA (Djibouti), 2 mai (AFP) – Une conférence de réconciliation nationale somalienne s’est ouverte mardi matin à Arta, à une trentaine de km au sud de
Djibouti-ville, en présence notamment de 350 à 400 délégués somaliens, rapporte un journaliste de l’AFP sur place.

Cette conférence, repoussée de 13 jours le 20 avril dernier,essentiellement faute de participants, est la première étape d’un plan de paix proposé par le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh et soutenu unanimement par la communauté internationale, pour tenter de ramener la paix en Somalie, déchirée depuis 1991 par une guerre civile entre chefs de factions rivales.

Cette initiative de paix est la 13ème tentée depuis la chute du président Mohamed Siad Barre en 1991.
La cérémonie d’ouverture, sous un grand chapiteau à l’abri de la pluie, a été précédée d’une lecture traditionnelle de versets du Coran, qui devait être
suivie par le discours du président Guelleh.

La langue de travail de la conférence est le Somali.
Des représentants de diverses organisations internationales, dont les Nations unies, et de gouvernements, notamment des États membres de l’Autorité Intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui regroupe sept pays d’Afrique de l’Est, sont présents à Arta.

La majorité des délégués somaliens présents appartiennent au clan des Hawiyeh, qui domine les environs de Mogadiscio et le centre du pays.
Sur les nombreux chefs de guerre qui se déchirent le territoire somalien, un seul a accepté l’invitation à cette conférence, Ali Mahdi Mohammed, l’homme
fort du nord de Mogadiscio, un Hawiyeh, arrivé dimanche à Djibouti. Tous les autres chefs de factions ont rejeté le plan de paix de M. Guelleh.

Le plan de paix djiboutien privilégie les représentants de la société civile somalienne au détriment des chefs de milices mais l’absence de ces
derniers fait peser de lourdes incertitudes sur un éventuel succès.
« Cela peut être un bon début pour trouver une solution mais ils ne doivent pas quitter la conférence sans aboutir à un accord », a déclaré à l’AFP, en souriant, le ministre soudanais des Affaires étrangères, Moustafa Osmane Ismaïl.

Dans tous les cas, le processus initié par le chef de l’Etat djiboutien, qui prévoit la désignation d’un Parlement et d’un exécutif centraux pour une période intérimaire, sera long, de l’aveu de tous les observateurs internationaux à Arta.