05/05/2000 – AFFAIRE BORREL: vers un non-lieu. Le mécanisme français d’étouffement joue parfaitement son rôle !!

PARIS (AP) — Les deux juges d’instruction qui enquêtent sur les conditions du décès en 1995 à Djibouti d’un magistrat français ont reçu mardi sa veuve et lui notifié les dernières expertises qui concluent au suicide de son époux, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires.

Le corps de Bernard Borrel a été retrouvé carbonisé le 19 octobre 1995 au lieu dit  »Le Goubet », face à l’île du Diable. L’enquête confiée à la brigade criminelle a conclu à la thèse du suicide alors que la veuve du magistrat est persuadée que son mari a été victime d’un assassinat.

 »Nous avons critiqué ce rapport d’expertise dénué de tout fondement », a déclaré à l’Associated Press, Me Olivier Morice, l’avocat d’Elisabeth Borrel qui va solliciter  »une contre-expertise ». Une première expertise, réalisée à la demande de Mme Borrel, estimait que son mari était mort avant son immolation car aucune trace de suie n’avait été relevée dans les bronches.

Dans leur rapport remis le 5 avril, les Drs Lecomte et Guy Nicolas soutiennent que le magistrat français s’est suicidé par immolation. Les experts éliminent l’hypothèse selon laquelle Bernard Borrel aurait pu être précipité par ses assassins de la falaise qui surplombe  »Le Goubet », comme le soutiennent les avocats de son épouse.

Un ancien militaire de la garde présidentielle, aujourd’hui réfugié en Belgique, entendu au mois de janvier par les juges français, a accusé sans apporter d’éléments probants, l’actuel président de la République de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh, ainsi qu’un terroriste libanais et un restaurateur corse, d’être les commanditaires de l’assassinat du magistrat français.

Les deux juges se sont rendu au mois de mars à Djibouti. Aucunes preuves ou témoignages ne sont venu conforter ces accusations.