02/06/2000 – Une semaine difficile pour M. Guelleh. Un bilan catastro-phique dans tous les domaines …

D’abord, nous avons appris la libération des enfants mineurs, puis en Éthiopie, celle du journaliste Amir Asawe avec 6 compagnons.

Nous nous en réjouissons, car l’ARDHD n’a jamais cessé d’intervenir en leur faveur et LA LIBERTÉ a publié de nombreuses informations les concernant.

Mais nous sommes inquiets :

les enfants ont été conduits vers une destination inconnue et probablement ‘lâchés’ dans la nature sans aucun soutien matériel ni psychologique. Que vont-ils devenir dans ces conditions ? Seront-ils contraints de voler pour survivre ? Souvenons-nous du fait qu’ils ont entre 10 ans et 15 ans …. Le régime de M. Guelleh a agi une nouvelle fois avec sa cruauté habituelle : il lui aurait été facile de les confier, comme nous le proposions, à une ONG qui les aurait pris en charge. Mais non ! Toujours le mépris de la vie humaine … L’annonce d’une possible participation du Ministre de la Justice et du Procureur Général à une Conférence sur les Droits de l’Enfant a fait une impression détestable dans l’opinion publique et de nombreux journalistes s’interrogent … !

M. Amir Adawe avait été blessé en prison par ses gardiens …. On peut s’interroger sur les séquelles pour cette malheureuse victime de la dictature. Nous espérons recevoir rapidement des nouvelles de sa santé.

Ensuite, il ne faut pas oublier :

les prisonniers politiques toujours incarcérés à Gabode et qui n’ont pas été libérés en contradiction avec les conditions définies dans l’Accord-Cadre,

les personnalités injustement privées de passeport, qui ne peuvent pas se déplacer hors des frontières, en contradiction avec la Constitution et les Accords internationaux signés par Djibouti,

Par ailleurs, tout va mal en ce moment pour M. Guelleh :

– Le régime est au bord de la faillite et ne peut plus assurer les salaires de ses fonctionnaires. M. Guelleh cherche de l’argent partout (Italie, Koweït, …). Il en trouve un peu sous forme d’aides exceptionnelles, mais les montants sont insuffisants pour renflouer l’État qui est ruiné. Et les pays donateurs se font certainement ‘tirer l’oreille’ en constatant que Djibouti est cité par toutes les Organisations, comme un pays de non-droit : récemment c’est l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui épingle Djibouti, après l’Organisation Mondiale contre la Torture (appels en faveur des enfants), etc…
– La conférence pour la réconciliation en Somalie n’avance pas comme l’espérait M. Guelleh :
* Les participants lui auraient demandé des comptes au sujet de l’utilisation des fonds internationaux que le régime djiboutien a reçu pour organiser la conférence …(?)

* Les visées ethniques de M. Guelleh qui veut favoriser au-delà de toutes mesures les ambitions des Mamassans auraient été comprises par les participants : les Gadabourcis auraient fort mal pris la chose (?)
– Les négociations avec le FRUD sont dans l’impasse du fait de M. Guelleh qui tarde (sic) à répondre à M. Dini sur les différents préalables posés,
– Les grèves qui surviennent à la suite de l’augmentation des produits pétroliers, augmentation qui ne peut-être répercutée sur une population déjà exsangue et économiquement très affaibli … Quel signe doit-on donner au fait que la Police n’est pas intervenue à notre connaissance ?
– L’Armée qui conteste et qui pourrait refuser de défiler le 27 juin, jour de la fête nationale,
– L’affaire BORREL et probablement celle du Café de Paris, qui, contrairement à ce que l’on pensait, n’est pas close et qui pourrait rebondir avec l’authentification du rapport de la DGSE et la nouvelle audition de M Aloumekani.

Des négociations ‘explosives’

Nous avons aussi appris que M. Guelleh conduirait des négociations explosives, car totalement contradictoires d’un côté avec les intégristes musulmans et de l’autre avec les Israéliens. Comment va-t-l pouvoir gérer ces contradictions ?

Bref, tout semble aller très mal pour M. Guelleh. Mais n’oublions quand même pas que ce sont les djiboutiens qui payent les erreurs / ambitions du dictateur et qui subissent toutes les restrictions. Financièrement tout va bien pour M. Guelleh et pour ses proches qui ont puisé largement sur le budget de l’État …

ARDHD