19/02/02 : F.A.O. : UNE ACTION URGENTE EST NÉCESSAIRE POUR ÉVITER UNE CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE A DJIBOUTI. Une carence ‘criminelle’ des services djiboutiens depuis 15 jours ???

Dans
un communiqué de presse daté du 19 février
et que nous publions en fin de cet article, la F.A.O. informe
que 10 conteneurs de pesticide toxique sont en train de se répandre
dans le port de Djibouti, posant de graves problèmes
pour la santé et pour l’environnement …

Le
pesticide est de l’arséniate de cuivre chromaté
: un délicieux cocktail qui, en plus d’être dangereux
pour l’environnement, est cancérigène. Le produit
était stocké dans des fûts en plastique
qui se sont révélés être défectueux.
Le produit continue de se répandre dans une partie du
port … Aucune installation, en Afrique, n’a la capacité
de traiter ce type de produit. Il faut l’envoyer en Angleterre
selon les informations disponibles à cet instant.

Le
problème n’est pas nouveau, car l’ADI le signalait dès
le 5 février dans un communiqué à la fois
inquiétant, mais rassurant sur les conséquences
et les mesures prives … L’équipe de Guelleh a-t-elle
sous-estimé le problème ? Il y a fort à
parier qu’elle n’a pas fait grand chose depuis 15 jours : ni
la vie humaine, ni l’environnement, ni les problèmes
de la planète n’ont une grande importance pour une équipe
dirigeante parfaitement amorale qui est préoccupée
essentiellement par le pouvoir et par son enrichissement personnel.

Il
y a quinze jours, on disait que le produit ne s’était
heureusement pas répandu dans la mer … Aujourd’hui
nous apprenons que les soit-disant mesurettes prises par le
Gouvernement djiboutien n’ont pas empêché le désastre
de se produire.

Et
quand on pense que le port de Djibouti accueille la marine française
avec son fleuron le Charles de Gaulle plus la marine allemande,
on peut s’interroger sur les raisons pour lesquelles aucune
mesure efficace ne semble avoir été prise par
personne, ni par les djiboutiens, ni par les marines européennes
(qui disposent de certains moyens !)… Espérons en passant
que le Charles de Gaulle résistera à cette attaque
chimique, puisqu’il aurait été prévu pour
cela… ce sera un test pour lui de résistance, mais
pas de l’efficacité des équipes ni de leur commandement.

Nous
tenons à vous rassurer tous, car les Palais présidentiels
semblent avoir été épargnés à
l’heure où nous écrivons cet article. Ni Paulette
la croqueuse, ni Guelleh (qui essaie peut-être d’obtenir
le pardon à la Mecque pour ses crimes)
n’auraient
goûté au cocktail toxique. Plusieurs affaires d’empoisonnement
alimentaire présumé leur ont certainement appris
à être très prudents dans ce domaine et
ils ne consomment pas n’importe quoi. Certains disent qu’ils
ne boivent que de très bons alcools, mais nous n’avons
pas reçu de confirmation à ce sujet.

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ADI/DJIB/1742/399
MOTS
DJIBOUTI/POLLUTION
Une cargaison des produits toxiques déversée à
l’intérieur du Port de Djibouti

DJIBOUTI
(ADI)- 5 février- Une cargaison de produits hautement
toxiques, en l’occurrence de l’arsenic (contenant
du chrome et du cuivre) destinée à l’Éthiopie
s’est déversée hier dans l’enceinte
du Port de Djibouti, causant outre une situation délicate,
une vive inquiétude pour les autorités portuaires
et le Ministre djiboutien ayant en charge l’Environnement
M. Abdallah Abdillahi Miguil.

Dans
une déclaration faite à l’ADI aujourd’hui,
le Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Chargé
de l’Environnement a condamné en des termes très
vives la compagnie d’Électricitéd’Éthiopieà
qui était destinée le produit, l’Agence Maritime
de ce pays ( MTS ) ainsi que les transitaires agrées
par cette dernière.

Le Ministre
a déploré « les pratiques de non–respect
du mode de transport des matières hautement toxiques
et dangereuses », tout en précisant que les agents
maritimes et les responsables éthiopiens concernés
qui « ne nous ont pas prévenus ont enfreint notre
législation ».

A la
suite de cette grave pollution, des dockers et des employés
du terminal conteneur ont été contaminés
et nécessitent des soins appropriés. Une surface
d’environ 500 m² a été en outre bloquée
dans l’enceinte du port de Djibouti, pour des raisons de
sécurité notamment.

Le «
Cromatec Copper Arsenic » de son nom scientifique, en
provenance de l’Angleterre a été commandé
par la compagnie nationale éthiopienne d’électricité,
qui l’utiliserait comme un anti- termites pour la protection
de ses poteaux électrique.

Selon
M. Abdallah Abdillahi Miguil, « la toxicité de
ce produit est tellement importante qu’un expert de la
FAO dépêché sur les lieux nous a affirmé
que si le produit s’était déversé
en mer, nous aurions perdu toutes nos ressources halieutiques.
»

Le représentant
du gouvernement au Port de Djibouti, M. Aden Doualeh a déclaré
quant à lui, que le manifeste du navire transportant
le produit incriminé indiquait que l’arsenic était
stocké dans des fûts en plastique qui n’aurait
pas résisté à son action corrosive.

«
En ayant voulu rendre service à nos partenaires éthiopiens,
nous nous trouvons pénalisé » a regretté
le responsable djiboutien, qui a ajouté « il est
inacceptable que l’on mette ainsi en danger, la vie de
nos agents et notre environnement. »

A la
suite de ce sinistre, les autorités djiboutiennes ont
diligenté une enquête sur cette affaire.

ADI- 20H20
GMT- 5 FEVRIER 2002

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FAO :
UNE ACTION URGENTE EST NÉCESSAIRE POUR ÉVITER
UNE CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE À DJIBOUTI

Rome, 19
février 2002.

Dix conteneurs
sont en train de répandre leur contenu de pesticides
toxiques dans le port de Djibouti posant de graves problèmes
pour la santé humaine et l’environnement, a mis en garde
aujourd’hui l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO). L’emplacement actuel des conteneurs
est déjà fortement pollué. Le site le plus
touché se trouve à une distance de 400 mètres
Dun dépôt d’aide alimentaire.

La FAO lance
un appel pour une intervention immédiate pour éviter
une ultérieure contamination du port et des personnes
qui y travaillent. « On ne peut abandonner à elles-mêmes
les autorités de Djibouti », souligne l’expert
de la FAO, Kevin Helps, qui a été invité
par le ministère de l’Agriculture à visiter le
site et à formuler des recommandations de sauvegarde.

Le pesticide
(de l’arséniate de cuivre chromaté) est surtout
utilisé pour la conservation du bois et des poteaux télégraphiques,
explique Helps. C’est un produit cancérigène et
dangereux pour l’environnement.

Plus de
200 tonnes ont été expédiées par
bateau récemment du Royaume-Uni en Éthiopie, pour
être livrées à l’Ethiopian Power Corporation.
Elles étaient emballées dans des conteneurs en
plastique. « Pour toutes les expéditions précédentes,
des barils en acier avaient été utilisés,
sans qu’il ne se produise aucune fuite. Il semble que les conteneurs
en plastique étaient défectueux et que le produit
se soit répandu », dit Helps. « Les conteneurs
ont sûrement commencé à fuir quand ils étaient
sur le navire. »

«
Tout le port ne court pas un danger pour l’instant, mais nous
sommes inquiets pour le point de stockage. Le liquide continue
à s’écouler des conteneurs. Une tentative d’en
ouvrir un pour inspecter la cargaison a été abandonnée
lorsque le liquide a commencé à se répandre
», indique Helps.

Jusqu’à
récemment, les autorités portuaires n’avaient
reçu aucune information sur la toxicité de la
cargaison et sur les mesures de sécurité à
prendre. « Il ne fait aucun doute que la manipulation
incorrecte de la substance chimique a exposé de nombreux
travailleurs à des niveaux inacceptables de toxicité
», fait remarquer l’expert de la FAO.

Des premières
mesures ont été prises pour protéger les
zones contaminées, et les possibilités de propagation
de la contamination par la poussière ou le vent ont été
réduites.

En guise
d’intervention d’urgence, la FAO a suggéré d’ordonner
la mise en quarantaine du site de stockage et de placer des
gardiens pour en empêcher l’accès. Toute nouvelle
fuite doit être contenue pour prévenir une plus
grave contamination du sol. « En aucun cas les conteneurs
ne doivent être ouverts jusqu’à l’arrivée
Dun spécialiste de déchets toxiques équipé
de tout le matériel de sécurité nécessaire
», dit Helps. « Les pesticides ne peuvent être
acheminés en Éthiopie sans un nouveau conditionnement.
»

«
Cette tâche doit être accomplie avant que les pluies
ne propagent le produit qui est hautement soluble et qui est
aisément entraîné par lixiviation dans le
sol. Si le produit devait se déverser dans la mer, l’impact
sur le cheptel piscicole serait très grave. »

Le matériel
fortement contaminé doit être renvoyé au
Royaume-Uni, selon la FAO. « Il n’existe actuellement
en Afrique aucune installation capable d’éliminer sans
risques cette substance dangereuse. Le reconditionnement final
et la décontamination coûteront, au bas mot, 800.000
dollars. Quant à l’intervention d’urgence, elle s’élèvera
à 35.000 dollars », déclare Helps.

La FAO a
recommandé à l’État de Djibouti d’adopter
une approche de type « pollueur-payeur ». «
La responsabilité finale de la cargaison doit être
tirée au clair sans délais. La partie responsable
de la fuite et de la contamination doit être identifiée.
» – FAO

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