21/02/02 SELON LE COMMANDANT EN CHEF DE L’OTAN / El Qaîda s’implante à Djibouti (Information transmise par un lecteur)

Par la voix de son commandant en chef, l’Otan
n’exclut pas que la République de Djibouti soit utilisée
comme base de redéploiement de l’organisation terroriste
El Qaîda.

Les Djiboutiens-talibans d’origine somalienne
ou yéménite et membres d’El Qaîda sont-ils
de retour à Djibouti pour relancer la guerre terroriste
en perte de vitesse ce temps-ci et pour préparer de nouveaux
attentats terroristes contre des cibles américaines et
européennes à partir du territoire de la république
de Djibouti ?

Cette question mérite d’être posée
si l’on croit le général américain Joseph
Ralston, commandant suprême de l’Organisation du traité
de l’Atlantique Nord (Otan) et chef des forces américaines
en Europe, en Méditerranée et en Afrique.

Cette hypothèse a été aussi
soulevée par un chef de tribu pakistanais qui a aidé
des Afghans arabes, dont des Somaliens, des Yéménites,
des Djiboutiens, à rentrer chez eux après le démantèlement
des talibans et d’El Qaîda en Afghanistan.

En visite en Allemagne récemment, où
il a animé une conférence sur des questions militaires,
Ralston a accordé une interview exclusive au quotidien
USA To day dans laquelle il évoque le redéploiement
des membres d’El Qaîda et affirme que Djibouti «est
un exemple de pays qui accorde son soutien à la guerre
contre le terrorisme, mais qui pourrait être utilisé
comme base de lancement d’attaques terroristes».
«Il
existe des régions en Somalie, en Éthiopie et
au Yémen proche de Djibouti qui ne sont pas gouvernées»,
selon Joseph Ralston qui cite également le Liban, la
Géorgie et les Balkans, «ces régions sur
lesquelles nous devons nous concentrer», dit-il.

Le commandant de l’Otan met également
en garde contre le fait que des terroristes d’El Qaîda
chassés d’Afghanistan cherchent à s’installer
dans des pays «très souvent engagés officiellement
dans la guerre contre Oussama Ben Laden et son organisation
d’El Qaîda», en Europe et ailleurs.

Le général américain a
déclaré que sous sa direction, les forces américaines
et celles de l’Otan ont intensifié leurs efforts au cours
des dernières semaines pour neutraliser les terroristes
et leurs réseaux. Parmi les actions menées figurent
l’interception en mer Rouge de vaisseaux jugés «suspects»
et l’amélioration de l’échange d’informations
entre les services secrets américains et ceux de l’Otan.
Il a aussi mis l’accent sur «la difficulté à
atteindre certaines régions où les terroristes
peuvent se déplacer et même s’entraîner sans
être repérés», citant la frontière
Djibouto-Somalienne et Djibouto-Ethiopienne entre autres.

Pour sa part, Maulana Javed Ibrahim Paracha,
ancien politicien, chef spirituel qui dirige un séminaire
religieux à Kohat, une petite ville de garnison située
près de la frontière avec le Pakistan, affirme
avoir accueilli des centaines d’Arabes afghans fuyant l’Afghanistan
après les raids de l’aviation américaine. Dans
une interview accordée au quotidien britannique The Guardian
qui a effectué un reportage en trois séries sur
les réseaux d’El Qaîda et la guerre d’Afghanistan,
Maulana Paracha affirme que, par le biais du Conseil suprême
sunnite qu’il dirige, il se charge de renvoyer dans leurs
pays respectifs les Arabes afghans venus du Soudan, de la Somalie,
de Djibouti, du Yémen, d’Arabie Saoudite, du Maroc ou
d’Égypte.

Après avoir expliqué les circonstances
dans lesquelles ces membres d’El Qaîda arrivent à
rejoindre leurs pays d’origine à coup de milliers de
dollars, Maulana Paracha soutient qu’il détient des informations
que «de nombreux Arabes ont quitté la région
et se trouvent actuellement dans leurs pays». «Certains
d’entre eux m’appellent pour me dire merci», ajoute-il.
Il y a enfin les réseaux de prise en charge de ces terroristes
arabes qui fuient l’Afghanistan mais qui ne peuvent rejoindre
leur pays d’origine, essayant de trouver refuge en Europe ou
en Afrique.

Bien entendu, le pays de prédilection
reste la Grande-Bretagne, en dépit d’une loi antiterroriste
jugée «musclée» par les experts juridiques.
Dans une enquête publiée sur les réseaux
d’El Qaîda en Afrique et sur ce qu’il appelle «The
Red Sea Connection», l’hebdomadaire américain Time
magazine écrit que les extrémistes de cette région
ont pris un rôle prépondérant dans les activités
des cellules dormantes d’El Qaîda en Afghanistan«et
ont également développé un véritable
savoir-faire dans les activités de soutien». Time
cite à cet égard Magnus Ranstorp, un expert des
questions de terrorisme à l’université de Saint-Andrews,
en Écosse, selon lequel les
extrémistes arabes sont passés maîtres dans
le trafic des cartes de crédit, la falsification de documents
d’identité et les faux chèques. «Ils sont
devenus les maîtres dans les réseaux de soutien
logistique, fournissant des appartements et les papiers nécessaires
pour permettre à des groupes de lancer des attaques terroristes»,
indique Magnus Ranstrop.

Note
de l’ARDHD : Et si le transit des Djiboutiens talibans avait
bien eu lieu via l’Ambassade d’Addis, comme le prétendait
le groupe DDD il y a quelques semaines ?
Le
groupe donnait l’impression d’avoir des informations très
précises sur ce point, en dépit des tentatives
de démenti rédigées par Me AREF.