25/02/02 Francophonie et Respect des Droits de l’Humain. (Par Roger Picon)

Appartenir
à la grande famille de la Francophonie, estimée
à plus de 170 millions de personnes, c’est prioritairement
pratiquer la langue française mais cela devrait impliquer,
en toute logique, de promouvoir les valeurs universelles de
la démocratie qui sont l’un des fondements à partir
desquels se décline la Francophonie.

En conséquence
de quoi, le fait d’appartenir à ces Institutions, donc
de Respecter les Droits de la personne humaine,

devrait
être une réalité vécue au quotidien
; avec ses effets salutaires, pour toutes les populations des
pays concernés.

Ouvrez votre
fenêtre sur la République de Djibouti, ôtez
vos lunettes à foyers divergents et dites-moi ce que
vous y voyez ! je vous dirai alors ce que je pense du Respect
de l’humain et du Droit d’expression ; ultime liberté,
celle qui est

censée
subsister lorsque l’on a tout perdu.

De Symposiums
en Sommets de la Francophonie on constate à l’usage que
bon nombre de discours mettent en évidence l’absolue
nécessitée de restaurer l’état de droit
et de développer la culture démocratique, notamment
auprès de la jeunesse.

Depuis plus
de 5 ans on y a ajouté la définition de normes
et de sanctions clairement édictées, voire dissuasives,
dans le cas de rupture de ladite démocratie par violations
des droits des personnes, hommes et femmes.

Hormis le
privilège pour les participants de passer un agréable
séjour dans l’une des grandes capitales africaines,
je me pose la question de savoir quelle est la finalité
de ces Symposiums et Sommets de la Francophonie ?.

Qui n’a
pas été tenté de croire que ces règles
édictées sont applicables, y compris dans les
pays des orateurs ?.

Or on constate
à l’usage qu’il n’en est rien !.

J’en déduis
que ce n’est au final que l’opportunité de « Discours
ayant exclusivement valeurs de déclarations communes
de
bonnes intentions….. ».

Constat
est fait que dans bon nombre d’États membres de la Francophonie,
érigée en Institution, les atteintes aux droits
fondamentaux de la personne, le dernier d’entre eux étant
le droit d’expression, s’institutionnalisent telle une culture
locale entretenue de l’impunité dans tous les domaines
de la vie quotidienne.

Atteinte
aux Libertés publiques, corruption devenant "un
sport national" bien plus pratiqué que le foot ball,
sans parler des violations aux droits de la femme, des enfants
et de leur exploitation sous la forme d’esclavages les plus
divers, prostitutions et autres sur lesquels il y aurait beaucoup
à dire mais surtout à faire.

On observera
néanmoins que peu osent aborder l’épineux dossier
du "Tribalisme" qui est à l’origine de bien
des maux,
dont
celui de l’accession à tous les pouvoirs par la falsification
des élections et le maintien en l’état par la
force de régimes dictatoriaux d’un autre âge aux
effets catastrophiques pour une nation et sur l’avenir de sa
jeunesse.

Tous ces
discours solennels, ponctués d’applaudissements et de
remerciements, ont valeur à mon sens de "poudre
aux yeux aux fins d’amuser la galerie".

Aussi longtemps
que ces règles ne seront pas confirmées par un
sommet de Chefs d’État ou de gouvernement.. et mis en
oeuvre…………dans les pays signataires, aussi longtemps
la Francophonie aura, elle aussi, son Arlésienne dans
le domaine du Respect des Droits de l’Humain.

Chacun en
parlera mais nul n’aura la volonté et le courage d’envisager
d’en appliquer les règles.

Quand bien
même ces normes seraient adoptées donc applicables
en République de Djibouti, il y a fort à parier
qu’Ismaël Omar s’assoirait dessus une fois encore comme
il a pris l’habitude de le faire, entre autres, avec la Constitution
djiboutienne, les Lois et les Droits des prisonniers politiques.

Par les
incohérences d’une lenteur savamment entretenue
et par le fait démontré que l’on voit ce qu’il
nous convient de regarder et non ce qui dérange notre
conscience, la crédibilité des institutions multilatérales
de la Francophonie est aujourd’hui et plus que jamais mise
en jeu.

La question
est de savoir quand et comment ces Institutions et bien d’autres
vont réagir avant qu’il ne soit trop tard ?.

Roger
Picon