20/03/02 Alerte pour les 12 prisonniers politiques et réaction aux déclarations inadéquates du Procureur de la République

Le Président

COMMUNIQUE
DE PRESSE
DU 7 MARS 2002

Mise au
point sur la déclaration politique du Procureur Général
du Tribunal
de Djibouti en réponse à la déclaration
du Président de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains,
Défenseur des Droits de l’Homme qui s’inquiétait
de l’état de santé, suite à la grève
de la faim et du refus récent aux épouses de
rendre visite à leur mari en Détention Arbitraire
depuis 15 mois.

Hungguri
siyaasaddeed iyo Caddaladda kala dhawra, kala dhawra. ( Il
faut
toujours séparer les ambitions politiques et l’exercice
de la Justice. ).

Quinze
mois, jour pour jour, de détention arbitraire, de 12
policiers, détention arbitraire décidée
par le Ministère public ;

Quinze
mois, jour pour jour, que 12 policiers demeurent en détention
arbitraire pour un soit disant coup d’Etat ;

Quinze
mois, jour pour jour, de détention arbitraire de 12
policiers en grève de la faim depuis mercredi 27 février
2002 pour protester contre l’injustice, contre l’opacité
et les manoeuvres dilatoires, contre le manque de transparence
et la dérive du procès vers le politique et
les tentatives de division tribale et/ ou clanique ;

Suite
aux déclarations, sur les ondes de RFI
le 06/03/02
, du Président de la
Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) sur la situation
alarmante des
détenus arbitraire en grève de la faim.

Le 07/03/02
sur les ondes de RFI
, le Procureur Général
a répondu par une
déclaration de démenti formel aux aspérités
bassement politiques.

Le Président
de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) regrette
les
propos du Procureur Général, qui tend à
mener le débat judiciaire sur un faux terrain politique
avec des termes et un langage de «leader d’un Parti
Politique au Pouvoir » ( Voir à la fin du Communiqué
les deux interviews).

Le Président
de la LDDH regrette les propos frisant la diffamation et l’intimidation
prononcés par le Procureur Général lors
de son interview diffusé aujourd’hui par RFI.

Le Président
de la LDDH s’élève contre la légèreté
avec laquelle le Procureur Général confond la
politique et la déclaration d’un Défenseur des
Droits de l’Homme dénonçant la non-assistance
médicale et les tortures morales et psychiques infligées
à 12 policiers en détention arbitraire.

Le Président
de la LDDH précise haut et fort en parfait diapason
avec les Défenseurs des Droits de l’Homme, qu’il continuera
avec détermination et conviction à s’opposer,
à combattre l’impunité, à dénoncer
et combattre toutes les détentions arbitraires, à
dénoncer et combattre toutes les infractions aux Lois
en vigueur, toutes les infractions à la Constitution
notamment son titre II sur le respect des Droits de la Personne
Humaine, toutes les infractions et violations de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme, toutes les violations des
instruments internationaux portant sur les libertés
fondamentales comme celui de la libre circulation des Biens
et des Personnes et le Droit d’Aller et Venir.

Le Président
de la LDDH souhaite et demande à certains Juges debout
de ne
pas hésiter à mettre en veilleuse leur ambition
politique, leur ambition personnelle, surtout lorsqu’ils exercent
leur noble fonction de magistrat,
leur noble responsabilité à faire respecter
en toute impartialité les Lois
en vigueur, lorsqu’ils exercent leur noble devise «
en mon âme et conscience
».

La
Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) prend bonne note
du récent
engagement du Procureur Général « à
audiencier leur affaire en toute priorité » ;
toutefois, elle émet toutes ses réserves quant
au lot des vices de formes, aux infractions et aux violations,
qui, inéluctablement, éclateront en plein jour,
si le droit à la Défense sera assuré
aussi par des Avocats en provenance de l’extérieur,
si l’acceptation de la présence d’Observateurs des
Défenseurs des Droits de l’Homme sera admise avant
et lors des procès, si la transparence, la non-ingérence
et la non-interférence par des ordres de l’Exécutif
seront réellement effectives, alors la sérénité
de la Justice primera.

M.
NOEL ABDI
Jean-Paul

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Interview par M. ABDI ADEN du Président
de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) M. Jean-Paul
NOEL sur les ondes de RFI le 6 mars 2002.

Les visites
sont pratiquement interdites depuis le jour de la grève.
Hier après-midi, je me suis encore rendu à la
prison de Gabode pour m’inquiéter de la situation.

J’ai appris
que même les épouses ne pouvaient pas les visiter
puisqu’il y avait une épouse qui était là
et s’inquiétait de l’état de son mari.

Un Capitaine
est déjà hospitalisé, un autre Caporal,
hier après-midi, qui était très souffrant,
l’un des deux Procureurs a, paraît-il, refusé
qu’on l’hospitalise et la situation du Colonel, d’un Commandant,
et de deux Sous-Lieutenant est alarmante.

Nous pensons
que la situation actuelle est très, très grave,
très grave dans la mesure où, même les
premiers soins ne sont pas donnés, les visites des

Procureurs sont plus régulières que les visites
des médecins, nous pensons que là, il y a un
cas de non-assistance à personne en danger et nous
lançons un Appel pressant à l’Observatoire des
Prisons, ainsi qu’à l’Organisation Mondiale contre
la Torture (OMT).


Interview par ABDI ADEN du Procureur
Général M. Ali Mohamed Abdou sur les ondes de
RFI le 7 mars 2002.

Il est
tout à fait faux de prétendre que nous refusons
la visite des familles à la prison de Gabode, pour
la raison toute simple que toutes familles peuvent se rendre
aux jours de visite fixés par l’Administration pénitentiaire,
et aux heures fixées par l’Administration pénitentiaire
conformément aux dispositions légales en vigueur.

Je m’insurge
contre les propos fantaisistes et sans fondement d’un Opposant

en manque de sensation politique, qui pense à prodiguer
à ces personnes inculpées.

Il faut le rappeler les faits criminels des tentatives de
coup d’Etat, avec les circonstances que ce coup d’Etat a entraîné
mort d’hommes et destruction
d’édifices publics.

Qu’ils
ont intérêt à garder leur sérénité,
que cette affaire sera jugée et qu’il ne sert à
rien de faire le jeu de politicien en manque de sensation.

Donc,
je prends l’engagement d’audiencier leur affaire en toute
priorité, et je me ferais en devoir de répondre
à toutes leurs suggestions.

Tout ce
que je leur demande c’est d’être en bonne santé
et d’être en forme
pour l’audience future qui aura lieu très prochainement.