18/04/02 Les tragiques événements de ce jeudi matin, annoncent-ils un nouveau durcissement de la dictature à Djibouti et l’aveu de sa grande faiblesse ? (Jean-Loup Schaal)

Nous constatons,
depuis plusieurs mois, que la situation se tend à Djibouti.
Il semble bien que Guelleh rencontrerait de plus en plus de difficultés
pour faire face à la situation qu’il a lui-même engendrée
en sabordant l’économie, en violant les Droits de l’Homme
et en asservissant la population.

Mais en plus,
il doit faire face aux nombreuses ‘casseroles’ qu’il traîne
derrière lui et qui ne le lâcheront plus :

– L’affaire
Borrel,
– Les liens supposés avec des organisations proches Al
Qayda,
– Les problèmes posés aux étudiants et aux
écoliers,
– Les retards de salaire dans la fonction publique,
– La diminution de l’aide internationale, compte-tenu de la tenue
déplorable des finances et des énormes détournements
d’argent,
– La perte de crédibilité sur la scène internationale,
du fait de ses mensonges permanents et réitérés,
– La fermeture de la frontière avec le Somaliland, pour
de sordides raisons d’intérêt personnel,
– Le sursaut de la tribu des Mamassan, qui en a "ras-le-bol"
de subir l’image de marque désastreuse qu’il véhicule,
– L’exil des proches de sa famille au Canada,
– Le truquage anticipé des élections,
– Le massacre d’Arriba,
– Les prisonniers politiques incarcérés arbitrairement
et sans jugement,

– Les incidents avec l’ancien Président-dictateur Hassan
Gouled et sa famille,
– etc … etc …

Quel homme
(de plus en plus isolé) pourrait faire face à tout
cela dans les prochains mois ? … Dans certains milieux, on s’interrogerait
maintenant sur la date de sa chute annoncée et prévisible.

En donnant
l’ordre de riposter, avec les armes, à une manifestation
pacifique (dont le but était de réclamer des arrièrés
dus et financés par la communauté internationale)
IOG franchit une nouvelle étape dans le durcissement du
régime. Il met surtout en évidence sa peur. Le
régime avoue, ainsi et au grand jour, sa nouvelle faiblesse
et son incapacité à maîtriser une situation
qui semble le dépasser. L’engrenage est connu.

Ce qui est
le plus grave, c’est qu’en faisant tirer à balles réelles
sur les vétérans de l’armée, IOG jette une
nouvelle ombre sur sa sincérité dans le respect
des accords du 12 mai, qui ne l’engageaient pourtant … que très
mollement .

Et il avoue
implicitement qu’il a détourné les aides internationales
qu’il avait reçues pour financer la démobilisation
….

Le tableau
est de plus en plus alarmant et consternant. Les Djiboutiens vont-ils
le comprendre enfin et se mobiliser enfin pour mettre un terme
à une dictature qui serait bien chancelante ? Comme cela
a toujours été dit par notre association : il n’y
a pas de malédiction concernant Djibouti et il appartient
au peuple de signifier à Guelleh la fin de son règne,
la fin de ses malversations et crimes en tout genre.

Nous adressons
aux blessés tous nos voeux de bon rétablissement
et aux familles des victimes toutes nos condoléances les
plus sincères et les plus attristées.

Jean-Loup
SCHAAL