19/04/02 Des précisions sur le carnage commis hier par la Garde présidentielle. (Lecteur)

 

Manifestation
réprimée dans le sang à Djibouti

Ce matin
les blessés de guerre contre le Frud (anciens combattants
« Issas ») ont manifesté en ville. Ils
étaient quelques centaines. Ils étaient à
cent cinquante mètres du palais présidentiel.

Les policiers
anti-émeute sont arrivés et ont voulu les dégager
par les gaz lacrymogènes. La situation a dégénéré
en bagarres rangées. Quelque temps après, IOG
a envoyé sa garde présidentielle composée
de gendarmes entrainés pour tuer.La garde présidentielle
est composée de la tribu d’IOG et de quelques
apatrides. Le nombre de la garde présidentielle est
estimé à 300.

Aujourd’hui
une centaine de ces assassins sont venus au lieu où
se déroulaient les bagarres entre les « anciens
combattants » et les policiers. Les éléments
de la garde présidentielle ont donné aux policiers
l’ordre de se retirer sur le champ. Après que
les policiers se soient dégagés, la garde prétorienne
a tout simplement ouvert le feu sur les manifestants auxquels
s’étaient joint d’autres centaines de gens
qui se trouvaient dans les environs.

Le feu
a été ouvert pour tuer. Ainsi il y eu sur place
deux morts et une dizaine de blessés tous par balle.
Un des blessés est mort quelque temps après
à l’hôpital.

La
colère et l’amertume des Issas contre Guelleh

Aujourd’hui,
toute la tribu Issa est très remontée envers
IOG car les tués et les blessés étaient
tous des issas. Les gens racontent qu’IOG a, par cet
acte, tourné le dos à la sacro-sainte culture
des Issas qui condamnaient la guerre inter-Issa. Désormais,
disent-ils, IOG n’est qu’un éthiopien pour
les Issas.

C’est
l’amertume qu’éprouvent beaucoup d’Issas
aujourd’hui. Il semble que les mamassans ont peur aujourd’hui.
Les gens disent que les jours d’IOG sont désormais
comptés. Il est prouvé qu’IOG n’a
plus confiance à la police et à l’armée
républicaines. Il a décidé depuis une
année (depuis le coup d’état manqué
de Yassin Yabeh) d’avoir confiance à sa garde
prétorienne, appelée GP (garde présidentielle)
et à deux mille personnes civiles appartenant à
sa tribu mamassan et auxquels il a distribué des armes.
C’est ce que l’on appelle la milice. Chacune de
ces personnes ont un kalachnikov et quatre chargeurs. IOG
est décidé, selon ses proches, à ne jamais
lâcher le pouvoir.

Les
soldats allemands interviennent pour faire cesser le massacre,
mais elles recontrent l’opposition des forces françaises
arrivées sur les lieux pour soutenir la garde présidentielle.
Les allemands dénoncent l’attitude criminelle du Gouvernement.

L’affaire
de ce matin a donné lieu à une situation extraordinaire.
Lorsque la GP tirait à balles réelles sur la
foule il s’est trouvé que des allemands, officiers
et soldats, sont sortis précipitamment de leur hôtel
qui était distant du palais présidentiel de
cent mètres et se sont révoltés auprès
de la GP pour leur dire que l’on ne doit pas tirer sur
des gens sans défenses.

Les allemands
ont dit à la GP que l’attitude du gouvernement
djiboutien est « criminelle ». Les militaires
français qui croyaient à un coup d’Etat
sont venus eux aussi sur les lieux. Mais eux ont pris la défense
des gendarmes. Il y a eu ainsi un face à face allemands
et français.

DINI,
dans l’impasse, n’a rien obtenu, même pas la légalisation
de son projet de parti ni la constitution de la CENI

Il semble
que DINI a tout simplement voulu rentrer au pays et qu’en
réalité il n’avait rien obtenu d’IOG
en signant son pseudo-accord. Tout le monde en parle. Par
conséquent, il semble qu’IOG n’a pas l’intention
d’accepter la moindre ouverture politique. Il n’acceptera
surtout pas la commission nationale électorale indépendante
(ceni). DINI n’a aucun respect de la part d’IOG.
On lui refusé même de déclarer son parti
politique à présent.