18/06/02 Guelleh fait prononcer de lourdes peines contre les prisonniers politiques qui ne bénéficiaient même pas de l’assistance de défenseurs libres. Va-t-il les gracier pour le 27 juin ?

Yacin Yabeh Galab
condamné à 15 années de prison ferme
par la Cour Criminelle de Djibouti (Extrait ADI)

DJIBOUTI (ADI) –
17 juin – Après délibérés, la Cour Criminelle
de Djibouti a condamné aujourd’hui les auteurs de la mutinerie
policière du 7 décembre 2000.

L’ex-Général
de la Force Nationale de Police, M.Yacin Yabeh Galab a ainsi été

condamné à 15 années de prison ferme. MM.Ahmed Aden,
Daher Hassan, et
Houssein Gueldon, ont eux écopé de 10 ans de prison ferme.

Parmi les autres condamnations
rendues publiques aujourd’hui par la Cour
Criminelle, elles concernent entre autres les cas de :

– MM.Mohamed Moussa
Guedi et Aden Ali Guedi condamnés à 6 ans de prison ferme,

– M.Nassir Elmi à
5 ans de prison ferme,

– M.Doualeh Egueh
à 4ans de prison ferme,

– MM.Moustapha Khaireh,
Abdoulrahim Mohamed Hersi, Hassan Djama Meraneh et Houssein Farah Guedi
à 3 ans de prison ferme.

M.Abdounasser Awale
est quant à lui acquitté.

Pour ce qui est de
la partie civile, M.Hamadou Idriss et Hamdou Dabale ont
bénéficié d’un dédommagement de 400.000
fdj chacun.

Les autres membres
de la partie civile doivent obtenir un dédommagement d’un

montant de 200.000 fdj que les accusés sont condamnés à
payer conjointement
et solidairement.

Rappelons que dans
son réquisitoire, le Procureur de la République avait
demandé une peine de 20 ans de réclusion pour l’ex-Général
de la FNP et 15
ans pour les principaux co-auteurs du coup d’état avorté.

ADI- 17H45 GMT- 17
JUIN 2002.

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ARDHD : Il est
fort difficile de commenter une décision de justice surtout quand
on ne l’a pas devant les yeux, sinon ce serait du verbiage !

Après
tout Yacin Yabeh, comme nous l’avons toujours écrit, n’est pas
un enfant de choeur, loin de là, puisqu’il a des crimes et des
actes de torture sur la conscience.

En revanche,
nous émettons des réserves sur le déroulement du
procés, les
garanties des droits de la défense, l’indépendance des magistrats,

l’intervention de l’executif dans les décisions judiciares, l’absence

d’observateur internationaux etc …..

Connaissant
le régime, nous pouvons espérer qu’il prononce la grâce
des ces condamnés pour la fête du 27 juin ou dans les jours
qui suivront. IOG espérera ainsi montrer qu’il est magnanime….

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Autres dépêches
sur la condamnation

Quinze
ans de réclusion pour l’ex-chef de la police de Djibouti
(AFP 17/06/2002)

DJIBOUTI, 17 juin
(AFP) – La cour criminelle de Djibouti a condamné lundi à
quinze années de réclusion criminelle l’ancien chef d’état-major
de la Force Nationale de Police (FNP), le général Yacin
Yabeh Galab, a constaté un correspondant de l’AFP.

Onze autres officiers
et sous-officiers impliqués dans une mutinerie le 7 décembre
2000 ont reçu de peines allant de trois à dix ans de détention.
Un prévenu a été acquitté.

Ils ont été
reconnus coupables de "complot et d’atteinte à la sûreté
de l’Etat" ou de "complicité de complot, de rébellion
et de détention d’armes de guerre".

Le procureur général
Ali Mohamed Abdou avait requis 20 ans de réclusion criminelle pour
le général Yacin Yabeh, principal inculpé.

Il avait demandé
des peines de 10 à 15 ans de détention pour onze officiers
et sous-officiers, et un acquittement au bénéfice du doute
pour un autre prévenu.

Les avocats de la
défense ont reproché au ministère public d’avoir
"bâclé" ce procès. "Les éléments
matériels démontrant la culpabilité des prévenus
ont manqué", ont-ils estimé.

Selon le ministère
public, la mutinerie du 7 décembre 2000 qui a eu lieu en pleine
période du mois de jeûne du ramadan, s’est soldée
par deux morts et trente-neuf blessés par balles.

L’ancien chef d’état-major
des forces de police et ses co-accusés peuvent espérer être
graciés par le président Ismaël Omar Guelleh à
l’occasion du 25ème anniversaire de l’indépendance de Djibouti,
le 27 juin, selon des observateurs.

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DJIBOUTI, 16 juin
(AFP) – Le procès du général Yacin Yabeh Galab, l’ancien
chef d’état-major des Forces Nationales de Police (FNP) et de douze
autres officiers et sous-officiers impliqués dans une mutinerie
survenue le 7 décembre 2000 s’est ouvert dimanche devant la Cour
Criminelle de tribunal de Djibouti.

Le général
Yacin Yabeh Galab, qui a dirigé ce corps de police vingt trois
années durant -depuis l’indépendance du pays en juin 1977
jusqu’à sa mise à l’écart et sa mutation en qualité
de conseiller du ministère de l’Intérieur en décembre
2000-, est accusé avec ses fidèles compagnons de "complot,
d’atteinte à la sûreté de l’état, d’usurpation
de commandement et de transport d’armes de guerre".

Le procès a
été marqué après la lecture de l’acte d’accusation
par une joute oratoire entre le président de la cour criminelle,
le juge Mohamed Warssama, et l’un des cinq avocats de la défense
maître Wabat Daoud qui voulait contester un vice de procédure.

Quant au principal
accusé, le général Yacin Yabeh Galab, il est apparu
impassible et presque pas concerné par les débats qui l’entourent.

Selon sa version,
il n’aurait nullement donné des ordres à ses hommes pour
investir des points névralgiques de la capitale, dont la radio-télévision
nationale, couper les liaisons téléphoniques, ordonner le
déploiement d’unités de la police devant le palais présidentiel
et la route menant vers la résidence du chef de l’Etat ou devant
une caserne Cheikh Osman où se trouvent des blindés légers
de l’armée de terre et le gros des troupes loyalistes.

La cour devra également
déterminer qui a ordonné "la riposte aux tirs contre
les forces loyalistes".

Le général
Yacin Yabeh a soutenu que "les soldats et les officiers sont sortis
spontanément et par solidarité contester sa mise à
l’écart".

Il avait pourtant
conduit de son bureau quelques heures plus tôt une délégation
dirigée par le secrétaire général du ministère
de l’Intérieur venue l’informer de son remplacement à la
tête des forces de police et qui voulait assurer une passation de
commandement entre lui et son successeur.

Contrairement aux
déclarations de plusieurs officiers appelés en qualité
de témoins pour relater les faits qui sont produits le 7 décembre
2000 et qui ont confirmé avoir reçu des instructions de
la bouche même du général suite aux déclenchement
des sirènes d’alerte générale et des ordres émanant
du centre des transmissions radio de la "FNP", les douze co-inculpés
ont refusé de leur côté de mettre en cause leur ancien
commandant en chef.

La plupart d’entre
eux ont soutenu qu’ils n’étaient pas informés du remplacement
de leur chef d’état-major et qu’ils effectuaient simplement des
exercice de maintien de l’ordre…" où les armes de guerre
ont remplacé les matraques et le boucliers", leur rétorque
alors le président de la cour criminelle.

Selon le ministère
public, la mutinerie du 7 décembre 2000 qui a eu lieu en pleine
période du mois de jeûne du ramadan s’est officiellement
soldée par deux morts et trente neuf blessés par balles.

Alors que le principal
inculpé a rapidement bénéficié d’une remise
en liberté provisoire pour raison de santé, les autres personnes
accusées de complot et d’atteinte à la sûreté
de l’état dans cette affaire ont déjà passé
dix-huit mois en prison et tous ont été révoqués.
Le procès doit se poursuivre lundi.