07/07/02 Vers le mulipartisme à Djibouti ou vers un catalogue des restrictions qui seront imposées spécifiquement aux partis de l’opposition ?

Note
de l’ARDHD : Les dernières déclarations
de Guelleh reproduites par l’AFP laissent planer le doute
sur sa réelle volonté d’ouvrir le pays au
multipartisme ‘d’oppositon’. Dans cette décalaration,
nous avons déjà perçu les bases d’une
argumentation possible pour justifier les raisons pour
lesquelles seuls des partis favorables à la majorité
pourraient être autorisés.

Une
CENI dont les membres sont désignés majoritairement
par le Président et par celui de l’Assemblée
nationale actuelle, c’est quand même
la plus grande fumisterie que l’on ait rarement vue dans
ce domaine
….

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Vers
le "multipartisme intégral" à
Djibouti

DJIBOUTI,
2 juil (AFP) – Djibouti s’apprête à entrer
en septembre prochain dans l’ère du "multipartisme
intégral", puisque sa Constitution avait limité
le nombre de partis à quatre en 1992, pour une
période de 10 ans. (Ce
n’est pas inscrit dans la constitution, mais dans un texte,
jugé illégal par de nombreux juristes ….
Note de l’ARDHD)

Pour
ce petit pays francophone à l’entrée de
la Mer Rouge, entre Afrique et Orient, ce sera une étape
historique.

Depuis
l’indépendance en 1977, cette ancienne colonie
de la France, qui accueille la plus importante base militaire
française à l’étranger, n’a connu
que deux présidents, dont Ismaël Omar Guelleh,
au pouvoir depuis 1999.

De
l’indépendance à 1992, le pays a vécu
sous le règne du parti unique dirigé par
le premier président du pays, Hassan Gouled Aptidon,
"père de la Nation" pour les uns, symbole
des "années de plomb" pour les autres.

Interrogé
par l’AFP dimanche dernier à Djibouti, le président
Guelleh, qui a été le directeur de cabinet
du président Aptidon dès 1977 avant d’être
élu à la magistrature suprême en 1999,
a évoqué ce tournant historique sans enthousiasme
particulier.

"On
ouvre la porte. Nous avons 170.000 électeurs, avec
une cinquantaine ou une soixantaine de partis, on ne sait
pas ce que sera le débat. Combien de tribus, de
sous-tribus va-t-on avoir?", s’est-il interrogé.

De
plus, "les campagnes électorales et les partis,
cela coûte cher", a-t-il souligné.

"Avant
l’indépendance, lorsqu’on était sous tutelle
française, il y avait ces histoires de partis.
Les partis naissaient pour les élections et mouraient
après", a-t-il poursuivi.

"On
va revoir la même chose", a-t-il prédit
avant d’ajouter: "si cela fait plaisir à nos
parrains européens…"

Après
l’entrée en vigueur de ce "multipartisme intégral",
des élections législatives sont prévues
en décembre ou janvier prochain.

Pour
l’instant, l’Assemblée nationale est dominée
par le Rassemblement populaire pour le progrès
(RPP, ex-parti unique), qui a raflé 55 des 65 sièges
aux élections de 1997.

Les
10 autres sièges sont revenus à l’aile du
Front pour la Restauration de l’Unité et la Démocratie
(FRUD), ancienne rébellion afar, qui avait signé
un accord de paix avec le gouvernement en décembre
1994, après trois ans de guerre civile.

Cette
aile du FRUD a conclu un pacte de gouvernement avec l’ancien
parti unique. Les observateurs ne la considèrent
pas comme une formation de l’opposition, qui n’est donc
pas représentée au Parlement.

Une
autre aile du FRUD, menée par l’ancien Premier
ministre Ahmed Dini Ahmed, a poursuivi la lutte armée
jusqu’à la signature d’un accord de paix en 2001,
devenant alors à son tour un parti politique.

Les
deux autres mouvements politiques, le Parti du renouveau
démocratique (PRD) et le Parti national démocratique
(PND), ont dû faire face à des scissions
entre partisans et opposants du gouvernement.

"Je
pense que si on continue avec le système électoral
actuel, on va revenir à peu près à
la même configuration", a déclaré
le chef de l’Etat.

Avec
le système majoritaire à un tour, actuellement
en vigueur, celui qui a le plus de voix remporte la région
entière. Il y a 5 régions électorales
dans le pays, et celle de Djibouti-ville compte 25 sièges,
soit un tiers de l’Assemblée.

Djibouti
compte un peu plus d’un demi-million d’habitants, dont
les deux tiers vivent dans la capitale.

"Je
pense que, pour pouvoir donner plus de chance à
une Assemblée plus représentative, il faudrait
mettre une dose de proportionnelle dans le système
actuel majoritaire. Sinon, on va encore nous critiquer",
a ajouté M. Guelleh.

Une
commission électorale indépendante devrait
également être créée dans les
prochains mois.