21/07/02 APPEL URGENT DE L’ARDHD POUR PREVENIR DES MASSACRES ETHNIQUES.

L’assassinat
du Général
Yacin Yabeh suscite
un grand émoi
non seulement au sein
de la communauté
djiboutienne, mais
aussi dans celle des
régions voisines.

Nous
recevons de nombreux
messages violents
qui nous parviennent
sur fond de vindicte
ethnique, d’appel
au meurtre et à
la violence tribale.
Les Mamassans sont
désignés
globalement comme
la cible à
abattre. Ces appels
sont confortés
par les rumeurs qui
circulent autour du
dernier message du
Général
qui aurait demandé
"le prix du sang"
contre ceux qui se
sont opposés
à son évacuation
sanitaire.

Nous
sommes très
alarmés par
la situation qui se
développe actuellement
et nous craignons
le pire dans les prochaines
semaines, dans les
prochains jours.

C’est
la raison pour laquelle
nous lançons
ce cri d’alarme aux
Européens pour
qu’ils interviennent
avant que la situation
ne devienne tragique
et incontrôlable.

Ils
doivent intervenir
d’abord pour éviter
un massacre mais aussi
parce qu’ils en portent
une part majeure de
responsabilité
: par exemple, le
soutien incompréhensible
que la France ne cesse
d’apporter à
Guelleh, sur les plans
militaires, diplomatiques
et surtout financier.
Les Européens
doivent cesser immédiatement
et mettre Guelleh
face à ses
responsabilités
afin de tirer les
conséquences
de ses échecs
dans tous les domaines
: démocratie,
économie, justice,
santé, éducation,
social, emploi, aménagement
du territoire, réconciliation
nationale, ….

Tous
les Mamassans sont-ils
responsables des crimes
de Guelleh ? La réponse
est évidemment
NON.

Même
s’il est vrai qu’un
certain nombre de
membres de cette tribu
a soutenu IOG parce
qu’ils pouvaient y
obtenir des avantages
directs ou indirects.
Tous les Mamassans
ne sont pas des dictateurs
sanguinaires pour
autant et loin s’en
faut !

Cela
ne concerne, au plus,
qu’une petite poignée
de courtisans qui
a monopolisé
le pouvoir, l’argent
et la force publique,
autour de Gouled d’abord,
puis de Guelleh ensuite.

Mais
par la faute majeure
de Guelleh aujourd’hui
avec la mort du Général,
tous les Mamassans
se retrouvent globalement
dans le collimateur
des autres ethnies
et en particulier
de celle du Général.

Nous
refusons par principe
le tribalisme, mais
il ne faut pas être
aveugle.

Que
pourraient faire les
Mamassans aujourd’hui
pour éviter
le pire ?

1
– A notre avis, l’une
des meilleures solutions
pourrait consister
à se désolidariser
publiquement et officiellement
de Guelleh, de son
régime et de
ses méthodes
et à le faire
savoir. Cette communication
aurait le mérite
d’apporter une certaine
clarté dans
le contexte trouble
que nous connaissons
actuellement et elle
permettrait, au minimum,
de calmer les ardeurs
vengeresses qui se
profilent de tous
les côtés.
Elle donnerait des
arguments à
ceux qui tentent de
prêcher la non-violence
ethnique et qui essayent
de prévenir
une vengeance tribale.

2
– La deuxième
solution ne peut-être
qu’une intervention
coordonnée,
rapide et efficace
des instances internationales,
de la communauté
européenne
et de la France, qui
doivent prendre leur
responsabilité
et assumer les conséquences
de leurs (mauvaises)
décisions passées,
en mettant IOG au
pied du mur.

Jean-Loup
Schaal