09/09/02 L’ADI nous informe de la prochaine arrivée, pour un séjour de dix jours environ (9 au 18 septembre), de deux délégations de la Commission africaine, pour évaluer la situation des Droits de l’Homme et aussi la condition féminine.

Une visite dangereuse
pour Guelleh ?

Probablement, car la République de Djibouti
n’est pas un modèle sur le plan des Droits de l’Homme : arrestations
arbitraires, tortures, pressions politiques et policières, délation
généralisée, etc…

Pour s’en sortir et pour
éviter le rapport infamant qui pourrait bien être rédigé
par les membres de cette mission :

IOG devra mettre en oeuvre
les recettes habituelles : rencontres organisées avec des ONG ‘bidon’
à la dévotion du régime, avec des opposants de pacotille,
dirigeant (si l’on peut dire) de partis politiques clônés, avec des avocats à sa solde, etc..

Il mettra en avant l’ouverture
de la vie politique à tous les partis d’opposition et il évitera
d’expliquer les mesures qu’il va prendre pour en limiter drastiquement le
nombre (un catalogue de mesures à respecter, par exemple ou des contraintes pour en limiter l’expression sous prétexte de sécurité publique ou d’autres carabistouilles …), et de toutes les façons
le Ministère de l’Intérieur attendra la fin de la mission pour se prononcer et pour
signifier les refus d’accepter les nouveaux postulants.

Il évitera certainement de parler de ses
actions ‘préventives’ pour frauder de manière anticipée
les élections (achat des cartes d’électeurs, fausses listes
électorales) afin d’éviter l’envoi d’observateurs internationaux
ou pour en limiter le contingent à des représentants de régimes
amis, comme ceux de la France (atteints de cécité sélective), qui n’ont jamais rien décelé
d’anormal lors des précédents scrutins …. !!!

Il ne nous reste plus
qu’à espérer que les intervenants sur place (LDDH, partis politiques
d’opposition) aient la force, l’envie et le courage de demander à rencontrer
les membres de cette commission, hors présence policière et
représentants du Gouvernement, pour présenter le véritable bilan
de la situation des Droits de l’Homme, ce qui leur demandera un minimum de préparation
et de volonté et qui leur fera encourrir des représailles
garanties : arrestations, tracas administratifs et fiscaux, surveillance policière,
pression sur les familles. Bref tout l’arsenal que le dictateur a accaparé pour décourager les meilleures intentions : et nous nous mettons à leur place, car ils devront subir, après le départ de la délégation, ces joyeusetés et il faudra bien
continuer à vivre sans aucune protection…. ce qui peut devenir pesant … à la longue. Une invitation à séjourner à Gabode n’est jamais réjouissante par exemple… d’autant plus que l’on y mange fort mal.

Guelleh dispose de tous les moyens pour condamner ses détracteurs au silence et les membres de la Commission devront en tenir compte, s’ils veulent exercer leur mission dans le plus profond respect de l’équité et de l’impartialité.

Nous prions surtout pour qu’ils ne se laissent pas attraper par les invitations royales de Guelleh qui cherchera immanquablement à les séduire pour qu’ils ne regardent pas autour d’eux.