22/09/02 Vingt cinq licenciements prévus au Journal La Nation. Qui pourrait oser nous dire que cette décision est prise pour des raisons budgétaires ? (Lecteur)

Les jours noirs se succèdent
dans notre chère patrie, car les mauvaises nouvelles coulent comme
de l’eau. Comme toujours, ce sont les pauvres innocents qui sont les victimes
idéales du régime et qui font les frais des restrictions.

Des informations récentes,
en provenance du Ministère de la
Communication, font état d’un décret qui est en cours d’élaboration
/ de publication dont l’objet sera le licenciement de VINGT CINQ personnes
!

D’après les explications
officielles, quelque peu embarrassées, il est dit que la décision
de licencier est la conséquence de difficultés financières.

Qui pourrait avoir l’audace
de vouloir nous faire croire que cette décision a été
prise pour des motifs budgétaires ? Qui pourrait croire que nous pouvons
accepter un tel mensonge sans manifester notre hostilité à ce
régime qui a dévalisé les caisses publiques ?

Prenons un exemple
concret :

Publicité :
chaque numéro de La Nation permet de facturer
environ UN MILLION de FD de publicité.

Recettes sur vente
:
à cela il faut ajouter les recettes sur vente (150 FD le
numéro) et les abonnements non comptabilisés dans notre exemple.
Trois mille exemplaires par tirage (2 fois par semaine), cela représente
au total 24.000 exemplaires vendus par mois, environ.

Recettes mensuelles évaluées
grossièrement :

12 éditions mensuelles
à 1 MF de publicité = 12 millions de FD
24.000 exemplaires vendus à 150 FD = 3,6 millions de FD

Avec un budget mensuel
de 15,6 millions de FD, qui pourrait affirmer, les yeux dans les yeux,
que La Nation perd de l’argent et qu’elle ne peut plus payer son personnel,
ses frais d’impression ni sa diffusion ?

Eh bien, personne !

Il faut rechercher les
causes ailleurs, comme d’habitude, au royaume du Génie de la Corne
de l’Afrique et du despote mal éclairé !

Rappelons le bras de fer
qui a opposé l’actuel Ministre de la Communication et l’ancien Directeur
de la Communication. Ce dernier a bien été licencié parce
qu’aucun des deux ne voulait partager les juteuses recettes d’exploitation dégagées
par le Journal La Nation. En réalité, ils étaient manipulés,
tous les deux par le Président en personne.

Comme dans tout service,
la pression s’exerce sur les individus. C’est pire pour un journaliste quand il ne
peut plus s’exprimer librement en son âme et conscience et quand il doit
sans cesse chercher à caresser le régime et les Ministres dans
le bon sens du poil.

Cela explique probablement
que les jeunes, qui en auraient les compétences et le talent, ne se
pressent pas au portillon pour solliciter une embauche à La Nation.
Ils sont dégouttés par la façon dont on a traité
leurs aînés, corvéables à merci, et sans aucun
remerciement de la part de ceux qu’ils ont été contraints d’encenser
jour après jour.