02/10/02 Le billet de Bobé : IOG est cerné par son passé et il aura bien du mal à éliminer tous ceux qui sont au courant de ses crimes. A-t-il donné l’ordre à la SDS, avant de s’envoler pour Paris, de tirer sur la maison de Dileyta ? Demandera-t-il à Chirac d’éviter les témoignages d’un ancien Ambassadeur de France ? (Lecteur)

Note de l’ARDHD
: nous informons nos lecteurs que nous publions cette contribution, qui est
tout à fait bien documentée à notre avis, sous la seule
responsabilité de son auteur. Elle n’engage pas l’ARDHD dont l’action
se limite en la circonstance, à permettre aux opposants, aux victimes
et aux témoins de s’exprimer et de faire connaître leur avis
et leurs informations au monde entier et à la Justice qui pourrait
avoir à instruire des dossiers dans lesquels sont impliqués
IOG et/ou ses proches.
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Le régime se
débarrasse de ceux qui ont torturé pour son compte.

Le major Daheiyié
habitait d’abord à la cité Aquitaine et ensuite à la
cité du Progrés.

Contrairement aux informations
publiées dans un premier temps, il n’était pas Capitaine mais
Major de la Gendarmerie.

J’ai travaillé
avec lui à la Brigade nord à l’époque où le Colonel
Hoche Robeh Iltireh était
le chef de corps et que Mahdi était le garde du corps de Gouled.

Après l’indépendance
de Djibouti, le service  » d’interrogations spéciales  » (qui
pratiquait couramment la torture pour obtenir des aveux) a été
confié au Major Daheiyié par ce que les deux officiers qui supervisaient
les opérations étaient indisponibles ou utilisés pour
d’autres missions …

Il s’agissait de :

  • M Ali Silay Abakari
    (résident aujourd’hui à Ottawa, qui est surveillé de
    près par la Gendarmerie royale du Canada à la suite des déclarations
    et de la plainte déposée par son épouse qui a informé
    les autorités des anciennes activités de son mari – cela a
    eu pour effet de suspendre l’instruction de son dossier d’émigration)
  • M Ahmed Yonis, décédé.

Le chef de la SDS, à
l’époque, M Idriss Omar Guelleh (décédé) père
spirituelle d’IOG (c’est lui qui l’a tout appris) avait demandé à
Daheiyié de prendre le commandement des opérations de torture
au sein de la Brigade nord. Le nom  » de code  » du service était
 » le bureau de recherches « 

Ahmed Yonis devait travailler
en direct avec le Colonel Hoche sur la gestion de la Gendarmerie djiboutienne.
Il a été logé dans une maison située au sein même
de la Brigade nord.

Quant à Daheiyié,
il était le grand maître des opérations à la Villa
Christophe. Tous les détenus et suppliciés, y compris Ali Coubba
ont eu à faire à  » ses services « . Il était
secondé par le pére de l’actuel Commandant Iftin, qui avait
le grade de sergent.

IFTIN connaît très
bien le Major Daheiyié pour avoir torturé ensemble le Lieutenant
Abasss qui s’était enfui avec M Aden Robleh Awaleh et Omar Elmi Khayre
du FFFD (le parti que ce dernier avait fondé en Ethiopie en 1990, après
l’attaque du poste de Tadjourah, le 1er janvier de la même année,
par des éléments du FRUD : cette attaque avait provoqué
deux morts : l’adjudant Gamalé et un soldat du Groupement Commando

des frontières, le GCF qui avait ses quartiers au camp du Capitaine
Amareh a coté de l’Etat-major des FADS.

C’est dans la nuit du
5 janvier que l’on a découvert des gens qui s’étaient rassemblés
à
l’intérieur du Cimetière d’Ambouli. Prévenue par un délateur
 » issu de la bande, mais travaillant dans les faits pour Hassan SaÏd
et pour Gouled « , la Gendarmerie des brigades 6 et 7 est intervenue et
a embarqué tous les participants vers la Villa Christophe.

Ce jour-là, c’est
le Major Daheiyié qui était de service à la Villa Christophe.
J’avais pour ordre de surveiller les alentours et en particulier aux abords
de l’entrepôt du député Djama Aouled.

C’était affreux
! On entendait distinctement les cris de douleur des suppliciés et
cela a duré des heures.

Etant soldat, mon devoir était de ne pas parler, mais c’était
atroce et insupportable.

C’est juste après ces tortures massives que le FRUD a pris les armes.

Quant au Major Daheiyié,
il a refusé d’aller sur les champs de bataille et de
servir sous les ordres du commandant Outeh à Tadjourah.

IOG l’a appelé
aussitôt pour lui dire qu’il avait plus besoin de lui à la SDS
qu’à la Gendarmerie, car Mahdi, le nouveau Chef de Corps n’appliquait
pas tout ce que le Colonel Hoche avait imaginé et mis en place : il
a placé en congé forcé le Capitaine Haroun et il a  »
recyclé  » le Sous-Officier Naguib à Ali Sabieh.

Bref, IOG savait qu’il
avait particulièrement besoin de Daheiyié dans ce contexte.
C’est la raison pour laquelle, il l’a fait nommer à la SDS dans la
section de la torture, qui était installée au Héron,
à proximité de la Villa de M Elabeh, le président du
PRD.

Daheiyié était
entré en contact avec l’autre bourreau Ali Roubba, qui était
gendarme jusqu’à l’independance du pays en 1977. IOG savait que Daheiyié
était le  » porte-parole  » de mahdi et il rencontrait IOG
au Palais de l’Escale.

Daheiyié n’était
pas un homme comme les autres.

IOG savait que le lieutenant
Alhoumekani l’avait déjà dénoncé dans la presse
et que M. Iftin le ferait bientôt de son côté. Ne pouvant
pas les faire taire et n’ayant pas réussi à les éliminer,
il a pris le soin d’éliminer, un par un, tous ceux qui, de prés
ou de loin, étaient impliqués dans ces affaires, ce qui a fait
déborder le vase.

Actuellement où en sont les choses ?

Guelleh a préféré
quitter Djibouti, en laissant le soin à ses agents de liquider le Major
Daheiyié avant qu’il ne parle comme Awaleh Guelleh Assoweh. IOG a vraiment
peur et il va demander à M Jacques Chirac de s’opposer à ce
que les juges interrogent M. Claude Soubeste, l’ancien Ambassadeur de France
à Djbouti ainis que M. Jean Marie Momal.

Peut-on considérer
qu’IOG est perdu désormais ?

Avant de s’embarquer pour
la France, il a chargé un agent de la SDS d’aller pour tirer sur la
maison de M. Dileyta. J’attend des informations plus précises en provenance
de Djibouti via des moyens de communication que le régime ne peut pas
contrôler ni intercepter.

Merci
et à bientôt