08/10/02 Le Ministre djiboutien chargé de l’enseignement est l’un des rares exemples d’un Ministre djiboutien qui tient ses engagements et qui fait ce qu’il dit. Nous lui adressons un grand bravo d’honneur !

L’année dernière,
lors de la manifestation légitime des enseignants djiboutiens, leur
Ministre s’était mis en colére et il avait annoncé officiellement
qu’il allait recruter des enseignants dans d’autres pays, parce qu’ils sont
plus coopératifs, moins chers et plus dociles.

Ces propos avaient été
repris par l’ADI, mais nous ne les avions pas pris au sérieux. Une vantardise
de plus, avions-nous pensé ! Eh bien, nous nous sommes lourdement trompés
sur son compte. C’est un Ministre qui menace et qui réalise
ses menaces.

Dans une dépêche AFP
publiée ci-dessous, nous découvrons que le Ministre
a fait appel à de nombreux enseignants étrangers. Accepteront-ils
d’être payés à la Saint Glin Glin, comme on dit en France
? Ce n’est pas si sur !

Une hémoragie des enseignants djiboutiens

Mais au fond, pourquoi
le régime dictatorial est-il contraint ‘d’importer’ des enseignants ? Parce
qu’il a fait fuir les siens, pardi!
A force de ne pas être payée,
d’être déconsidérée et de ne pas être écoutée,
la majorité des enseignants a préféré l’exil
à l’esclavage.

Le résultat est
là. Guelleh doit maintenant importer des enseignants et on peut parier
que cela lui coûtera plus cher, pour une qualité forcément
moindre, puisque ces enseignants devront d’abord s’imprégner de la
culture, des habitudes locales et des langues parlées par la population,
avant de pouvoir conduire efficacement des cours….

Encore heureux qu’il y ait la langue française en commun ! N’en déplaise à Guelleh, qui la maitrise curieusement si mal, après tant d’années. Nous avons pu le vérifier une nouvelle fois, au cours de la Conférence de presse interrompue à Paris – C’est bien dans sa langue natale qu’il est le plus à l’aise pour proférer menaces et insultes !(Ce qui pourrait expliquer son attitude, profondément hostile à la culture et à la langue françaises ..)

Encore un handicap de
plus pour les petits djiboutiens qui accéderont de plus en plus difficilement
à l’éducation et à la formation. Peu lui importe, les enfants
des Ministres et des Notables sont en classe à l’étranger dans
de bonnes écoles, coûteuses, dont les mensualités sont
réglées ponctuellement par l’Etat djiboutien, souvent au détriment du paiement des bourses des étudiants issus de familles plus modestes.

Merci Guelleh ! Pour
une fois un membre de votre gouvernement tient parole, mais pour une mauvaise
cause, conséquence de nombreuses injustices envers un corps de fonctionnaires
dévoués à la promotion des jeunes et qui a été
contraint de s’exiler.

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Extrait de l’AFP

Djibouti: 42 enseignants
tunisiens recrutés par l’Education nationale

DJIBOUTI, 8 oct (AFP)
– Un groupe de 42 enseignants tunisiens recrutés par le ministère
djiboutien de l’Education nationale est arrivé à Djibouti, a
indiqué mardi à l’AFP le directeur du ministère, Fathi
Chamsan.

« Quarante enseignants
seront détachés au lycée d’Etat de Djibouti et dans les
différents collèges d’enseignement du secondaire, alors que
deux assureront des cours au Pôle Universitaire de Djibouti (PUD) »,
a-t-il précisé.

Le PUD, embryon d’une
future université, prépare actuellement les bacheliers djiboutiens
à un Diplôme d’études universitaires généralesen
droit, littérature, maths ou histoire-géographie ou d’un Brevet
de technicien supérieur (BTS) en informatique, gestion et comptabilité.

Les enseignants tunisiens
ont rejoint à Djibouti des contingents de confrères en provenance
de pays francophones, notamment 34 Sénégalais et 20 Malgaches.