18/10/02 Journal Réalité. L’INTERVIEW DE M. JEAN-PAUL ABDI NOEL, Président de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH), qui donne son avis sur la situation politique et sociale à Djibouti

L’homme
que nous avons rencontré cette semaine n’est pas un inconnu à
Djibouti. Issu d’une vieille famille notable, militant indépendantiste,
ancien cadre de la LPAI, Jean-Paul ABDI NOEL a également été
parlementaire de 1977 à 1997. Aujourd’hui, c’est en tant que Président
de la LDDH que ce fin connaisseur de la vie politique nationale nous livre
son diagnostic de la démocratie et des Droits de l’Homme dans notre
pays.

Réalité
: Vous êtes à la tête de la LDDH depuis mai 1999, date
de sa création, quelles sont les raisons qui ont amené la création
de cette association, quels sont ses objectifs, ses moyens, ses réalisations,
etc.…?

Jean-Paul ABDI NOEL
: Tout d’abord, je tiens à remercier votre journal. C’est la première
fois que la presse écrite de Djibouti s’intéresse à notre
organisation. Il est vrai que " la Nation " qui est un journal financé
par les deniers publics a non seulement porté atteinte une fois à
la
LDDH, mais a
aussi refusé de publier son droit de réponse.

Pour répondre à
votre question, la LDDH a été créée et déclarée
officiellement au Ministère de l’intérieur le 9 mai 1999. Nous
n’avons obtenu le récépissé que le 25 décembre
2001, grâce au nouveau Ministre de l’Intérieur. Contre l’ancien
Ministre de l’Intérieur, nous avions d’ailleurs déposé
deux plaintes pour refus illégal de notre reconnaissance, mais aussi
pour entrave à la liberté et aux activités de défense
des Droits de l’Homme à Djibouti.

Sur nos réalisations
: la première partie de nos activités portait sur le conflit
et nous avions, chaque fois, dénoncé les atteintes aux Droits
de l’Homme à l’encontre de la population civile, comme tous les procès
à l’encontre des hommes politiques depuis septembre 1999. Depuis août
1999, Nous avions, à maintes fois, fait appel pour l’instauration de
la paix dans le pays, et cette paix intervenue le 7 février 2000 à
Paris nous a réconforté.

Sur nos objectifs : la
LDDH, outre la défense du respect des Droits de l’Homme, s’attèle
à une réelle participation à la promotion des Droits
de l’Homme par la formation et l’information de la population, qui nous sont
actuellement difficiles à réaliser compte tenu de nos faibles
moyens financiers.

Nous espérons,
toutefois, contribuer, avant les élections législatives, à
la formation des délégués des différents partis
politiques, pour que ceux-ci puissent prendre connaissance des lois exactes
qui existent en la matière, et être préparés, pour
que le jour du scrutin, il effectue efficacement les travaux dont ils auront
la charge pour le compte de leurs partis respectifs.

Sur nos moyens : en principe,
les associations des Droits de l’Homme sont des organisations dont, en général,
les membres travaillent à titre bénévole. Les subventions
de l’Etat seraient peut-être les bienvenues, mais elles ne doivent pas
être conditionnées. A Djibouti, les pratiques nous montrent que
les subventions obéissent, chez ceux qui vous les donnent à
certaines conditions. Je pense que ceci ne sera pas accepté, si un
jour ou l’autre, le Gouvernement décidait de nous subventionner. Ce
qui nous intéresse ce sont les autres djiboutiens qui, d’une manière
bénévole, veulent défendre, à nos cotés,
cette noble cause des Droits de l’Homme, en nous informant de tous les sévices
pratiqués dans la Capitale et à l’intérieur du pays.

Réalité
:
Etre à la tête d’une organisation de Droits de l’Homme
n’est pas chose facile ici. Comment faites-vous ?

J-P.A.N: La
LDDH a été créée, effectivement, dans des circonstances
difficiles. A l’occasion de la visite à Djibouti d’une délégation
de l’Observatoire des Prisons venue constater sur place les conditions de
détention dans notre pays, nous avions été amenés
à corriger les lacunes des défenseurs des Droits de l’Homme
en créant la LDDH.

Un défenseur des
Droits de l’Homme doit avoir une certaine conviction et détermination,
et défendre d’une manière bénévole, sans distinction
de race et de religion, toutes les victimes des exactions faites par abus
de pouvoir.

La Fédération
Internationale des Droits de l’Homme, la Commission Africaine des Droits de
l’Homme et des Peuples, nous ont accepté en tant qu’observateur, Amnesty
International, et le Haut Commissariat des Droits de l’Homme des Nations-Unies
nous ont reconnu avant l’Etat Djiboutien. Donc, nos actions ont été
encouragées par la confiance internationale en notre organisation,
et nous comptons continuer dans cette voie noble.

Dès le début
de nos activités, une grenade a été lancée devant
notre siège, une manière de nous intimider, mais lorsque l’on
a des convictions, on continue à persévérer, et cela
sans ambition politique.

Lorsque vous défendez
des causes justes, il ne faut pas s’attendre à ce que les forces de
repressions que vous dénoncer vous applaudissent. Cela dit, toute menace
quelle qu’elle soit, ne pourra que nous encourager et persévérer
dans notre combat.

Réalité
: Entretenez-vous, actuellement, de bons rapports avec les représentants
du Gouvernement ?

J-P.A.N: Actuellement,
nous avons de bonnes relations avec l’actuel Ministre de l’Intérieur.
Quant au Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, il a pris l’initiative
de nous associer dans la Commission ad-hoc qui fut publiée dans le
Journal officiel du 15 juillet dernier. Nous pensons qu’il y a eu un rapprochement,
nous savons très bien que ce rapprochement ne sera sincère que
lorsque les respects des Droits de l’Homme seront réels, sinon nous
sommes en droit de considérer que ceci est peut-être une consommation
destinée au plan international, pour dire voilà nous respectons
un peu les Droits de l’Homme à travers la LDDH.

Mais dans la pratique,
si ce n’est pas la réalité, nous serons obligés de continuer
notre programme et notre combat.

Réalité
:
Avez-vous accès à toutes les informations que vous souhaitez
auprès de l’Administration Djiboutienne ?

J.P.A.N: Les informations
que nous demandons à certains services, nous sont souvent données
d’une manière semi-clandestine, nous avons très rarement utilisé
la manière officielle avec l’Administration.

Il est certain qu’au début,
la méthode officielle ne pouvait se faire sans récépissé.
Maintenant, nous verrons si cet état d’esprit a évolué,
Nous le saurons avec les prochaines élections législatives et
régionales, tout en déplorant, d’ores et déjà,
le texte créant la Commission Electorale Nationale Indépendante
(CENI) qui est anticonstitutionnelle et malheureusement entériné
par le Conseil Constitutionnel, gardien de la Constitution.

Réalité
:
Depuis 4 ans, nous assistons à Djibouti une multiplication d’associations
financées, par on ne sait qui. Or, la LDDH est une association qui
prône la paix, la démocratie, le respect des Droits de l’Homme,
l’Etat de droit, en somme une organisation dont le rôle est des plus
importants. Comment expliquez-vous cette situation et ce phénomène
nouveau ?

J-P.A.N:
C’est vrai que depuis 1997 il y a une flopée d’associations. Et pour
avoir un récépissé, il semblerait qu’il faut avoir un
parrain soit dans le Gouvernement, soit dans la haute administration. Il y
a même des associations des Agents de l’Etat ou même des membres
l’Assemblée Nationale. Ces associations sont financées souvent
par le PNUD, lequel d’ailleurs ne nous a, jusqu’à présent, accordé
aucune assistance. Par contre, la nouvelle représentante nous a invité
au Sheraton pour participer aux différents travaux du PNUD contrairement
à l’ancienne Déléguée Officielle dont l’Adjointe
Djiboutienne dirigeait, en réalité, le PNUD.

Réalité
:
Un Accord de paix définitive avait été signé
le 12 mai 2001, après 10 ans de conflit, entre le Gouvernement et le
Frud-Armé. Comment jugez-vous l’évolution de la situation du
pays depuis ?

J-P.A.N:
La LDDH a été la première organisation nationale à
lancer des appels à la paix et la négociation. La guerre sévissait
dans le Nord et à l’Ouest du pays. La population civile souffrait surtout
de la part des forces armées djiboutiennes, des exactions, des exécutions
extrajudiciaires intolérables, et du blocus alimentaire et sanitaire,
en représailles à certaines opérations du Frud-Armé.
Aujourd’hui la situation est redevenue normale. Nous pensons donc que la paix
est une nécessité, la guerre fratricide inutile.

Actuellement, depuis la
signature de ce protocole d’Accord de paix, la situation du respect des Droits
de l’Homme semble évoluer favorablement par rapport aux années
antérieures. Ce qui est une bonne chose et nous souhaitons que cela
continue, surtout en cette période délicate où les élections
législatives et régionales s’annoncent.

Par contre, je pense que
lorsque l’on signe un Accord, y compris les accords verbaux et non-écrits,
il faut les respecter intégralement. La Loi sur la Décentralisation,
est une Loi Organique que, outre l’Accord de paix qui la stipule comme telle,
la Constitution pose dans ce rang de la hiérarchie des Lois. Or, non
seulement la Loi sur la Décentralisation a été considérée
par l’Assemblée Nationale comme une simple Loi, mais en plus elle fait
l’objet de plus de 40 amendements. En vérité, l’Assemblée
Nationale ne devait pas toucher à ce projet de Loi, approuvé
d’ailleurs en Conseil de Ministres, mais le retourner tel quel aux deux parties
signataires de l’Accord de paix. Ce qu’elles ont signé ensemble, ne
peut être amender par une tierce partie. Il faut que signataires procèdent
aux modifications qu’ils conviennent d’un commun accord.

Même si l’Assemblée
Nationale se considère souveraine, sa souveraineté a certaines
limites lorsqu’il s’agit d’un Accord de paix qui a la même valeur que
les Accords Internationaux prévus dans la Constitution du pays, en
son article 67.

Réalité
:
La LDDH a, maintes fois, dénoncé le non-respect par le
Gouvernement de l’Accord du 12 mai 2001. Quels sont les points importants
que la LDDH souhaite voir aboutir ?
J-P.A.N: Les points les plus importants sont pour nous les élections.
On ne peut pas changer une mentalité s’il n’y a pas la liberté
d’un vote, on ne peut pas imposer à une population une équipe
gouvernementale si les élus à l’Assemblée Nationale ne
sont pas vraiment représentatifs. Si on veut parler de Démocratie,
si on veut parler de Justice, si on veut parler de lutte contre la corruption,
il faut bannir les fraudes électorales. Nous pensons que la priorité
des priorités doit être la mise en place d’une CENI réellement
indépendante dont les compétences, le fonctionnement, ainsi
que la composition doivent être fixés par une Loi Organique et
non un Décret.

Actuellement, nous constatons
que la loi passée à l’Assemblée Nationale est une loi
régressive. Elle est inférieure à la loi de 1992 qui
prévoyait pour la Commission de Supervision des élections :
l’organisation, le suivi des élections, le contrôle du scrutin,
et je dis bien, de toutes les opérations électorales, alors
que dans la nouvelle loi, les députés ont simplement retenu
pour la CENI le contrôle des opérations électorales, ce
qui veut dire que la CENI est une coquille vide.

Réalité
:
Les prochaines élections vous inspirent-elles des inquiétudes
ou pensez-vous que le Gouvernement va se corriger et permettre une réelle
transparence dans cette compétition ?
J-P.A.N: J’ai déjà exprimé mes inquiétudes
sur la liste électorale. Nous avons informé, à temps,
qui de droit dans une note d’information. Du 1er janvier au 15 septembre 2001
les listes électorales avaient été révisées
dans un Etablissement public proche du Service de la population. Ces listes
électorales modifiées n’étaient pas revenues au Service
de la population sauf les anciennes, et le Gouvernement les conserve d’une
manière secrète pour les sortir à la dernière
minute, et les soumettre lors du scrutin comme il l’avait déjà
fait lors des dernières élections. Alors que peut-on penser
? Comme le disent certains proches du pouvoir, est-ce qu’il y aura une marge
de 15.000 à 20.000 électeurs qui sont d’office acquis à
travers les fraudes sur les listes électorales modifiées. Si
cela était vrai, ce serait une fraude très inquiétante.
D’autre part, en ce qui concerne la loi n° 11 de cette année, relative
aux élections, donc à la CENI, nous répondons qu’en droit
positif, les acquis juridiques progressent, ou tout au moins se conservent,
mais ne régressent jamais. A Djibouti, c’est le contraire. Pour l’exemple
nous demandons à tout un chacun de voir les textes sur le statut des
magistrats, et ceux sur les privatisations des Etablissements publics…

Il est urgent de remédier
à cette situation en tenant rapidement une Session Extraordinaire de
l’Assemblée Nationale pour adoption d’une Loi Organique qui donnerait
à une réelle CENI toute sa substance et toute son indépendance.
Cette session devant se tenir avant celle relative au Budget.

Dans tous les cas, à cette allure, il faudrait envisager le report
de la date des élections législatives qui ne doivent en aucun
cas coïncider avec celles des régionales.

Réalité
:
Pensez-vous qu’il y a une évolution du respect des Droits de
l’Homme ?

J-P.A.N: Sur ce
point, nous constatons qu’il y a encore des pressions psychologiques, sournoises
et notamment le chantage aux salaires et retraites. Pour que la situation
des Droits de l’Homme évolue favorablement, il faudrait que la justice
soit totalement indépendante.

Réalité
:
Le premier Congrès libre de l’UDT s’est finalement tenu dans
la transparence. Quelle appréciation porte la LDDH sur cette nouvelle
situation du syndicalisme Djiboutien ?

J-P.A.N: Tout d’abord,
en 1995, le Gouvernement voulant adopter une loi anti-sociale, avaient complètement
démantelé, par le biais de la méthode " Sheraton-TV
", qui consiste à la tenue d’un Congrès sous l’égide
du pouvoir au Sheraton-hotel, et le passage à la télévision
pour officialisation des associations, des partis politiques, et bien entendu
des syndicats choisis par l’Etat.

Actuellement, je dirais
qu’il n’y avait qu’un seul syndicat officiellement reconnu par le BIT (Bureau
International du Travail). C’est donc ce syndicat qui vient d’organiser son
congrès en présence de représentants du BIT, et qui vient
de remporter une victoire sans précédent sur l’arbitraire.

Pour l’anecdote, récemment,
notre Ambassadeur à Washington avait demandé à ce que
Djibouti puisse réexporter des produits en provenance de l’Ethiopie
sur les Etats-Unis. Or, dans ce pays destinataire, les Syndicats et le Patronat
travaillent main dans la main. Les syndicalistes Américains ont donc
opposé un refus de toute importation d’un pays, en l’occurrence le
nôtre, ou les syndicats sont réprimés.

Djibouti est donc au banc
des accusés sur le plan international, sur le plan BIT, parce-que nous
réprimons nos travailleurs, nous leur refusons de s’exprimer et de
faire progresser les lois sociales.

Par ailleurs, tant qu’il
n’y a pas de volonté politique, que ce soit pour le respect des accords
signés avec le Frud-Armé, ou ceux avec le BIT, ainsi que l’application
des conventions internationales signées à Genève,dans
l’intérêt des travailleurs djiboutiens, le pouvoir restera le
même. Il se dérobera par manque de volonté politique.
Il y a une mauvaise volonté politique du pouvoir, et ce depuis l’indépendance.
Dans de telles conditions il me semble que la non-réinsertion des syndicalistes
licenciés obéit à ces pratiques arbitraires du pouvoir,
et le Tribunal reste sans Conseil de Contentieux Administratif.

Réalité : Avez-vous suivi l’émission " Gros
Plan " consacrée au ministère de la Justice et si oui,
qu’avez-vous retenu des explications des uns et des autres ?

J-P.A.N: J’ai suivi
avec beaucoup d’attention les propos du Ministre. Avec tous le respect que
je lui dois, aucun passage de son intervention qui a duré près
de 2 heures n’a porté sur son département des Droits de l’Homme.
Donc, c’est une grande déception pour nous, défenseurs des Droits
de l’Homme.

Par ailleurs, au niveau
de la justice, ses explications n’étaient pas aussi importantes que
l’on pense, surtout en cette période de rentrée judiciaire qui
se présentait pertinente pour qu’un bilan soit dressé sur la
réalité de la Justice et sur son indépendance vis-à-vis
de l’Etat.

Je crois qu’il y a dans
ce pays une cécité totale sur les Droits de l’Homme. Une cécité
dont on connaît pourtant les gènes qui sont seulement d’ordre
politique, et donc facilement remédiable. C’est notre grande déception.

Réalité
:
Vos commentaires sur les explications des praticiens de la Justice ?

J-P.A.N: En suivant
les explications des praticiens de la justice, je suis resté très
étonné de l’absence de la Présidente de la plus haute
juridiction, en l’occurrence la Cour Suprême, et celle du Président
de la Chambre des Comptes. Tous les deux n’ont pas été écoutés,
surtout parce-que le Ministre de la Justice avait écrit dans son livre,
je le cite : " qu’il n’est pas concevable que 90% des revenus du pays
soient dilapidés par un groupuscule qui ne fait que 2% des Djiboutiens
". Donc, je suis étonné que dans cette émission
" Gros Plan ", le Ministre de la Justice félicite la Chambre
des Comptes dont les travaux sont aussi opaques que la gestion des deniers
publics.

En effet, les rapports
de cette dernière ne sont pas publiés mais uniquement adressés
au Chef de l’Etat. Ainsi, les premiers concernés de la lutte contre
les détournements n’ont pas été interrogés lors
de cette émission télévisée.

Nous avions adressé,
à ce sujet, une lettre ouverte le 11 mai 2002 au Président de
la Chambre des Comptes pour attirer son attention sur la mal gestion et les
malversations des deniers publics à l’Assemblée Nationale. Je
dis bien qu’il y a des détournements de fonds et que la Chambre des
Comptes doit avoir un droit de regard, malheureusement nous constatons que
ni la Justice, ni la Chambre des Comptes ne sont indépendantes. Quant
au Conseil du Contentieux Administratif, il est inopérant depuis 1996.
Les dossiers s’empilent et sont envahis actuellement par la poussière.

Quant aux différentes
interventions, nous disons, que contrairement aux dires du Procureur de la
République sur le statut des magistrats, la dernière loi portait
atteinte à l’inamovibilité des magistrats de siège pourtant
garantie par l’article 72 de la Constitution.

Le Président de
la Cour d’Appel, en ce qui le concerne, a reconnu qu’il n’y avait pas suffisamment
d’Agents à la Justice. Nous répondons simplement, que cette
carence humaine (certainement d’origine financière) ne peut justifier
l’existence de " brebis galeuses " parmi les magistrats, comme l’a
souligné le Procureur Général.

Enfin, le Bâtonnier,
dans son intervention, se considère plutôt comme un représentant
de l’Etat, puisqu’il a déclaré être " le Bâtonnier
de l’Etat ".

C’est vraiment dommage
pour ce praticien élu par ses collègues, Avocats, à ce
poste, pour préserver l’indépendance de leur profession vis-à-vis,
justement, de l’Etat.

Quel gâchis !

Propos
recueillis par
Mahdi Ibrahim A. God