31/10/02 Où sont passés ces braves enseignants ? (Lecteur)

Avant-hier, ils étaient le fer de lance du renouveau, le seul mouvement
cohérent
pour la reforme. Ils luttaient pour des principes de justice et de progrès,
en rang serré en un mot. Ils croyaient en leur pays et ils rêvaient
d’un état de droit, d’un pays nouveau.

Hier, broyés, lynchés,
réduit en silence par toutes sortes de manoeuvres, exilés par force.

Aujourd’hui, ils se contentent de participer à des mouvements incohérents pour exprimer
leur malaise.

Et voilà que le Ministre de l’éducation les traite
comme des vulgaires « alimentaires » dont le seul objectif serait d’obtenir leur salaire. En fait ce Ministre ne s’est pas trompé ; il a seulement reformulé, les propos de son chef qui les traitait des mercenaires.

Dans leur logique, il suffit pour ces dirigeants de payer juste à temps (c’est à dire le plus tard possible)
les enseignants pour continuer à bénéficier de leur service.

Comme si ces éléments lettrés étaient dépourvus
de conscience ? Comment pourraient-ils chanter au milieu de la grisaille, de la corruption, de l’incompétence,
du clientélisme et du délabrement quotidien avec un gouvernement
qui vous traite de mercenaires ?

Mais où sont passés ces braves enseignants, ces fervents syndicalistes, leurs ambitions, bref le mouvement de réforme tout entier ?
Ici et là, ployant dans la misère, ils luttent toujours, mais sous d’autres visages et avec de nouvelles façons en dépit de la précarité,
de l’exil, des menaces, et surtout de la marginalisation, voulue et organisée par le Pouvoir.

Espérons comme aimait le dire un grand syndicaliste djiboutien. «
Nous avons reculé pour mieux sauter »

Osons dire, tous ensemble
au fossoyeur des mouvements de bonnes intentions qu’il a seulement gagné
la première manche et que la partie reste à jouer.

A l’homme fort d’aujourd’hui qui n’accepte les autres que s’il les a mis à genoux et qu’il a pu les humilier terriblement, nous vous disons tout simplement que vous serez bientôt jugé, mais que nous, nous respecterons la justice et que vous serez jugé debout, avec un avocat qui assurera votre défense, mais que vous devrez répondre
de tous vos crimes.

A.K.