05/11/02 (B170) FORT ET JUSTE. La Chronique du Sergent Hassan Ariko « Verdict des Djiboutiens : Guelleh est coupable !

Note de l’ARDHD.
Nous continuons la publication des textes qui nous sont envoyés par l’ancien Gendarme, le Sergent Ariko. Nous tenons à le remercier pour la qualité des informations qu’il nous donne et pour les précisions importantes qu’il apporte au débat. Nous rappelons que nous n’avons pas les moyens de vérifier ses déclarations et que nous les publions sous sa seule responsabilité, comme un témoignage important. Nous laissons aux lecteurs la liberté de se forger leur propre opinion.
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 » Silence, je vole
la France.
 » Silence, je torture les Djiboutiens.
 » Silence, je tue le juge fouineur dénommé Borrel.
 » Silence, je terrorise les opposants,
 » Silence, j’achète les opposants (Maître Aref, Dini, Moussa
Ahmed, DAF, Moumin Bahdon, Ismaïl Guedi, Omar Elmi Khaireh, Ougoureh,
Jean-Marie, Hassan Dalga, Chehem Daoud, Ali Coubba par son silence, Aden Robleh
Awaleh, Ali Farah Waberi du AND, Abdilahi Hamareita, Gabayio et la liste est
longue etc. . . . )
 » Silence, je donne des armes à Abdikassim Salad Hassan
 » Silence, j’écoute les rapports des mes espions à Ottawa,
en Belgique, à Londres, en Hollande.
 » Silence, je distribue le tribalisme à Djibouti,
 » Silence, j’achète les voix des Katheurs et des femmes djiboutiennes,
 » Silence, je vends la république de Djibouti. à Dubaï
Port Authority.

Verdict
des djiboutiens = COUPABLE GUELLEH.

Je tiens tout d’abord
à souhaiter aux Djiboutiens et à tous les Musulmans du monde

entier un très bon début de Ramadan qui va débuter le
6 novembre.

Qu’ALLAH accepte ce Ramadan
et qu’il fasse réfléchir le Chef du pouvoir de la
bêtise a Djibouti. Amin Allah

Introduction.

J’ai décidé,
chères sœurs et chers frères, de vous éclairer sur
la mentalité des hommes auxquels la France a donné le pouvoir
un certain jour du 27 juin 1977. En particulier le nom de l’un d’entre eux
qui revient sur toutes les lèvres des Djiboutiens dès que l’on
parle de crimes : Ismaïl Omar Guelleh.

J’ai utilisé plus
haut et à plusieurs reprises le mot Silence. Je tiens à vous
expliquer ce qu’il signifie et pourquoi je l’emploie.

ALLAH, le très
grand, a dit, dans une sourate du Coran :
 » O, vous qui croyez, ne trahissez pas ALLAH ni son prophète.
Ne trahissez pas sciemment la confiance que l’on a placée en vous  » (sourate 8,
verset 27).

Le Chef actuel du pouvoir
est un homme très rusé. Il a beaucoup appris de son frère
Idriss Omar Guelleh. Sur de son parcours, le Chef du pouvoir avait dit au
vieux Gouled que ses ennemis étaient les Afars ainsi que le reste des
Somaliens (Issa, Gadaboursi et Issak) :  »
Ils
ne sont là que pour te chasser du pouvoir « .

Je ne m’attarderai pas
trop sur la période trouble, que notre cher pays a vécu, pendant
la colonisation française. La France a placé ensuite un homme
en qui, elle voulait avoir confiance .. parce qu’il devait appliquer strictement
la doctrine française dictée par la cellule africaine de l’Élysée
et de Matignon . . .

Ismaïl Omar se faisait
alors tout petit. Son frère Idriss était aux commandes de la
SDS et le Colonel Hoche dirigeait la Gendarmerie nationale.

Le seul qui a mis IOG
au placard était Idriss Farah (sa fille est mariée avec l’opposant
à la
gomme Moussa Tour-tour).

Puis IOG a commencé
par être nommé à la Présidence de la Commission
culturelle du parti RPP. Alors, il s’illustre dans la propagande du Parti
en recrutant des poètes et des chanteurs somaliens.

Il s’illustre des 30 ans
à la cérémonie des lecteurs du Coran pour cacher ses
ambitions et pour se faire connaître des Djiboutiens qui ne le connaissent
pas, mis à part quelques vieux orateurs de la place Mohamoud Harbi.

En 1987 il devient membre
du bureau politique lorsque M Omar Elmi Khaireh et Aden Robleh Awaleh se sont
enfuis du parti RPP et du pays. IOG en était furieux. Le Lieutenant
de l’Armée nationale a été rattrapé prés
de la frontière éthiopienne. Il sera torturé par la SDS
à La villa Christophe, en présence du Colonel Hoche, du Sous-Lieutenant
IFTIN -père du Commandant Iftin-, d’Iftin lui-même (gendarme
à l’époque) et d’IOG en personne.

La séance infernale
s’est terminée vers 23 heures après que le Lieutenant soit mort
sous la torture.

Son cadavre ou ce qu’il
en restait a été montré aux Djiboutiens.

Le 12 novembre 1994 (lors
des inondations spectaculaires que le pays n’avait jamais connu) IOG est félicité.
En remerciement, il est nommé membre du bureau politique du RPP malgré
l’opposition des député tels qu’Hassan Liban Gohad, l’actuel
Président de l’Assemblée nationale Badoul, Hassan Omar, qui
s’en sont plaint à Gouled. Ils ont invoqué le fait que cette
nomination était en contradiction avec les sections 3 et 4 du règlement
du parti.

Gouled a renvoyé
la discussion sur ce point aux calendes grecques !

IOG avait déjà
acquis beaucoup de pouvoir. Progressivement, il accédera à la
plus haute fonction du pays avec la complicité bienveillante de la
France. Il recevra, tour à tour, Mitterrand, Roland Dumas et Jacques
Pelletier.

Il prendra la tête
de toutes les décisions du Parti et de l’Etat. Par pudeur, je n’évoquerai
pas la façon ‘dont il a volé’ la femme de l’ancien Premier Ministre
Abdallah Kamil Idriss ni son implication dans des affaires qui touchent la
prostitution, le blanchiment d’argent, l’importation de déchets nucléaires
qui ont été enterrés à Tadjourah.

Bravo M Daach, vous nous
avez bien caché la vérité lorsque vous étiez commissaire
de la République, chef du District de Tadjourah. (Il suffit de consulter
le Rapport de l’Association pour le Respect des Droits de l’Homme et des Libertés
qui était présidée à l’époque par M. Souleh).

La situation est devenue
plus difficile lorsque des combats ont éclaté au nord de la
Somalie entre le SNM et les troupes de Siad Barreh. Paulette avait dit à
IOG que les combattants du SNM, blessés devraient être évacués
sur Djibouti pour être soignés à l’Hôpital des Armées.
IOG a soutenu à fond le SNM. Il envoyait du carburant, des armes et
il assurait le soutien de la cause des Issak vis à vis du monde entier.

Le Ministre des Affaires
étrangères de l’époque, Moumin Bahdon, avait débloqué
pour le chef de cette faction SNM, M. Sirayio, la somme de 20 millions de
FR à partir de la banque BCI Mer rouge. IOG s’est beaucoup mouillé
dans cette affaire.

Pour réagir, le
Président Siad Barreh avait convoqué, à Mogadiscio, le
vieux Gouled pour lui demander de s’expliquer. Je faisais partie de cette
délégation et nous étions conduit par le commandant Mahdi
Cheik Moussa, le garde du corps personnel de Gouled. Je remarquais que ni
Ismail Omar ni Moumin Badhon ne faisaient partie de la délégation.

Deux Ministres Afar faisaient
parti du voyage : en l’occurrence MM. Elaf Orbiss Ali et Ougoureh Hassan Ibrahim.
Le vieux Gouled avait reçu un accueil très chaleureux mais Siad
lui a vite rappelé que l’objet de cette visite n’était pas de
parler d’amitié mais d’éclaircir les points noirs. Siad a rappelé
à Gouled que la Somalie détenait des preuves irréfutables
sur l’implication personnelle d’IOG et de Moumin Bahdon dans le soutien du
SNM.

Gouled a changé
de couleur : il est passé du vert au rouge. Sous le coup d’une vive
colère, il a promis à Siad Barreh de diligenter une enquête
dès son retour au pays. Le général Siad Barreh avait
fait emprisonner un jeune Issa qui était impliquait dans plusieurs
problèmes et il menaçait de le faire fusiller si Gouled ne mettait
pas un terme aux agissements de nos deux compères.

Nous savons que Gouled
n’a pas été capable de faire quoi que ce soit pour freiner leurs
agissements. Siad Barreh, sans état d’âme, a alors fait exécuter
le jeune Issa.

La copie de la note est
détenue par l’ambassadeur M. Abdi Ismail.

IOG était furieux,
mais il ne pouvait rien faire. C’est alors qu’il a imaginé d’organiser
l’attentat du Café de Paris. Cet attentat allait donner à la
SDS les moyens et les justifications pour réprimer une partie de la
population djiboutienne. On sait que les Gadaboursi soutenaient ouvertement
Siad Barreh. Cela déplaisait aux prédateurs : Gouled et Guelleh.
La SDS avait soigneusement préparé l’attentat ainsi que ses
répercussions sur la scène nationale djiboutienne.

Aussitôt commis,
plusieurs personnes ont été arrêtées par la SDS,
et par la Gendarmerie nationale (seules les brigades nord et les brigades
3, 4 et 5 ont été impliquées). Les torturés se
comptaient par centaine. Ali Dig, le fils de Babonas, le fils de Weira etc.
. .

C’est alors que Maître
Aref a eu la sagesse d’alerter à temps Amnesty International. Cela
a contraint le régime a revoir ses plans d’attaque en donnant gratuitement
quelques millions de FDJ aux victimes afin qu’elles se taisent et ceci a été
accompli par le Ministre Saïd Barkahat. Les sanctions n’ont pas tardé
a venir. Ainsi Ali Ibrahim Hassan, le directeur de la Police nationale et
le Commandant God ont été réduits à la misère
psychologique (devenus bras cassé).

La France n’était
pas contente et elle l’a fait savoir à Gouled par son Ambassadeur M.
Claude Soubeste. La France mettait clairement en doute les conclusions de
l’enquête diligentée par la Section de Recherche et de Documentation
de la Gendarmerie et par la Prévôté militaire française.

Le verdict est tombé
: IOG a été nommément cité comme étant
le commanditaire de l’attentat du Café de Paris dans un rapport de
la D.S.T. et de la DGSE dans un rapport de 5 pages. Après lecture,
le Premier Ministre Pierre Bérégovoy a aussitôt adressé
une note à la Présidence qui a été reçue
par M. Mohamed Ali Chakir, Chef du Protocole de Gouled et transmise à
Gouled avec copie à Guelleh. Guelleh, on s’en doute, n’était
pas content de ce rapport. Il fallait qu’il trouve absolument un bouc émissaire
pour se dédouaner.

Il a choisi le Président
du PND M. Aden Robleh Awaleh et il l’a accusé d’être le commanditaire
de l’attentat. La France se plaignait de la lenteur de l’enquête et
de l’instruction judiciaire, puisque cet attentat avait fait des victimes
françaises, dont un enfant.

IOG accusait M. Awaleh
Guelleh Assoweh et le Sergent Mohamed Hassan Farah de la FNS d’être
les exécutants de l’attentat. La justice française n’y croyait
pas et elle menait sa propre enquête, diligentée depuis Paris
par le juge LeLoire.

Le juge Bruguière,
qui était responsable de la cellule anti-terroriste auprès du
Parquet de Paris ne s’est pas vu (curieusement ?) confié l’instruction.
Du côté djiboutien, c’est le nouveau Procureur de la République
M. Mohamed Ali Afkada qui a poursuivi sa petite enquête personnelle
sur cette affaire. M. Ougoureh Hassan Ibrahim, Ministre de la Justice de Gouled,
a immédiatement alerté Guelleh sur le fait que le Procureur
de la République M Ali Afkada poursuivait sa propre enquête ….

Guelleh est devenu furieux
(décidément il l’est souvent !). Il l’a aussitôt fait
destituer par un arrêt de la Cour d’Appel de Djibouti. Pourtant M Ali
Afkada a poursuivi clandestinement son enquête. Frais émoulu,
il arrivait de Paris où il avait obtenu son diplôme. M. Mohamed
Ali Afkada a rassemblé des preuves irréfutables de l’implication
de Guelleh dans l’attentat.

Pour organiser l’attentat,
Guelleh avait été obligé de demander l’aide et l’appui
de son frère Idriss. C’est lui qui a fourni les explosifs et les hommes.
Deux d’entre eux ont été ensuite abattus en Éthiopie
par la SDS sur ordre de Guelleh.

Ces deux hommes ont accepté
de participer à l’attentat en échange d’une promesse oiseuse
: celle d’avoir les moyens de mener la grande vie a Harar.

Mais ces deux hommes représentaient
un danger pour Guelleh, car ils pouvaient toujours parler. Idriss s’est chargé
personnellement du sale boulot et il les a tués.

Le chef de notre clan l’Ougass Hassan Hersi Issa s’est plaint à Gouled.
La réponse de ce dernier ne l’a pas satisfait et il a jeté l’anathème
sur Guelleh.

Le père de Guelleh
s’emporte ainsi que sa mère M Moumina Rirache qui se met à le
maudire lorsqu’elle apprend de la bouche de l’Ougass les crimes commis par
leur fils. Je n’oublierai jamais cette phrase du père de Guelleh.  »
J’ai mis au monde un monstre. Qu’ Allah l’arrête  »
. Il pleurait
sur le perron du palais présidentiel. Les Gendarmes ne comprenaient
pas les raisons du désespoir de ce père.

Pendant ce temps, la France
avait réclamé la tête de IOG a Gouled. Mais la SDS verrouillait
toujours la vie politique à Djibouti : personne n’osait parler par
crainte d’être torturé …

Comme on ne peut rien
cacher * ALLAH*(SAWT) le Colonel Hoche Robleh Hassan a fait emprisonner les
détenus politiques à la Brigade nord. Tous les détenus
ont été tués par la SDS. Leurs corps ont été
entassés dans des sacs poubelle devant les locaux de la Brigade nord
pour être ramassés ‘normalement’ par les bennes à ordure.
C’est alors qu’un vieux mendiant qui avait l’habitude de fouiller les sacs
a découvert que du sang s’échappait de certains sacs. Il en
a ouvert un et il a tiré une langue, puis une tête.

Affolé, il a alerté
les paisibles Gendarmes dont un certain Ladieh, qui était de garde
ce jour-là. Le bruit se répand comme une traînée
de poudre à travers la ville. Les gendarmes de la coopération
française sont sur les lieux. Ils mettent en évidence, la responsabilité
du Chef de corps M Hoche Robleh et ils le font savoir à Gouled par
l’Ambassadeur M. Claude Soubeste.

Le Ministre de la Défense,
M Ismail Ali Youssouf fait aussitôt démolir l’arrière
cour de la Brigade et il annonce l’ouverture d’une enquête. Comme vous
le savez, on n’a jamais rien reproché au Colonel Hoche qui a poursuivi
sa carrière et ses crimes. Au pire, il aurait eu droit à une
remontrance en lui recommandant d’être plus prudent dans l’avenir ….

Les gendarmes français
ont été discrètement rapatriés sur Paris pour
les sanctionner d’avoir dit la vérité. L’enquête officielle
dira plus tard que les coupables étaient des sympathisants du FRUD.

Le FRUD a engagé
les premiers combats sur le territoire djiboutien. Avant cela, M. Ali Coubba
ainsi que l’actuel président du FRUD, M Ali Mohamed dit  » Jean-Marie
 » avaient été torturés à la Villa Christophe.

Demain, je vous expliquerai
comment on a organisé la guerre du FRUD. (je me référerai
à des correspondances d’Ahmed Dini) et je vous parlerai du meurtre
du juge Bernard Borrel.

A demain