24/11/02 (B173) Maître AREF a-t-il été chargé par IOG d’allumer un contre-feu dérisoire, en prévision de la diffusion de l’émission du 2 décembre ? Peut-on en déduire qu’il se dévoile enfin, de façon indirecte, dans l’AFP, comme étant devenu l’avocat appointé (confidentiel) de Guelleh dans l’affaire Borrel ?

Aprés avoir souffert
de la dictature et après avoir été emprisonné injustement par
Guelleh, Maître Aref, que notre association a défendu depuis
1991, a choisi, semble-t-il de se rapprocher de Guelleh. Aurait-il pu accepter
de prendre sa défense ses positions dans l’affaire Borrel ? De quelles autres missions ou services a-t-il été chargé, dans la mesure où il faisait partie de la délégation officielle qui accompagnait Guelleh lors de son pitoyable voyage à Paris et qu’il y est retourné une semaine après pour expliquer dans certains Ministères que Guelleh avait beaucoup changé ?

Il faut quand même
rappeler qu’un avocat peut défendre des inculpés sans être
assimilé « automatiquement » à leur cause ou à leurs méfaits,
mais il n’est jamais forcé d’accepter un dossier, si celui-ci est en
contradiction avec son éthique ou son idéologie personnelle.

Certains pourraient s’étonner (encore)
de cette prise de position à la veille des élections et en faveur
d’un régime dont les jours pourraient être comptés …

Les mêmes pourraient se demander d’ailleurs quelles seront les réactions et les commentaires de Maître Aref, dans l’hypothèse où les déclarations (contradictoires, nous dit-on) qu’il avait tenues il y a quelques mois devant des journalistes (et enregistrées partiellement, nous dit-on) ajoutées à certains témoignages, étaient évoquées durant l’émission.

La question est posée, d’autant plus que les archives de l’ARDHD sont assez riches sur le sujet et qu’elles ont été placées en sécurité.

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Extrait de l’AFP

NAIROBI, 23 nov (AFP)
– Un des suspects désignés dans l’enquête sur la mort
d’un magistrat français en 1995 à Djibouti a porté plainte
pour « faux témoignage » et « dénonciation calomnieuse »
contre un ancien officier djiboutien qui l’avait mis en cause, a-t-on appris
samedi auprès de son avocat.

Awalleh Guelleh Asseweh
a porté plainte contre Mohamed Saleh Alhoumekani, alors officier de
la garde présidentielle, selon les termes de la plainte déposée
au parquet de Djibouti le 17 novembre par son avocat, Me Aref Mohamed Aref,
et dont le texte a été transmis à l’AFP à Nairobi.

M. Alhoumekani avait affirmé
avoir entendu M. Asseweh annoncer le 19 octobre 1995 au palais présidentiel,
quelques heures après la découverte du corps du magistrat français
Bernard Borrel, conseiller détaché auprès du ministre
djiboutien de la Justice, que « le juge fouineur » était mort,
et qu’il n’y avait « pas de traces ».

M. Asseweh, selon les
affirmations de M. Alhoumekani, faisait ce compte rendu à l’actuel
chef de l’Etat de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, à l’époque
chef de cabinet du président djiboutien Hassan Gouled Aptidon.

Le corps calciné
du juge Borrel avait été trouvé le 19 octobre 1995 à
environ 80 km de Djibouti-ville.

Selon un rapport médico-légal
versé au dossier, le magistrat se serait suicidé en s’aspergeant
d’essence puis en s’immolant.

Son épouse, Elisabeth
Borrel, dénonce la thèse du suicide et estime que son mari a
été victime d’un assassinat politique.

M. Asseweh a décidé
de porter plainte en apprenant que M. Alhoumekani devrait renouveler ses accusations
dans une émission programmée pour le 2 décembre prochain
par la chaîne de télévision française Canal +,
rappelle son avocat.

Me Aref rappelle que M.
Asseweh ne pouvait se trouver au palais présidentiel le 19 octobre
1995, car il était en prison, mis en cause dans un attentat au Café
de Paris à Djibouti, qui avait fait un mort et quinze blessés
le 27 septembre 1990.

L’avocat français
du président djiboutien, Me Francis Szpiner, avait déjà
fait la même remarque.

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Certes Me Aref, avec habileté, ne fait que prendre position au nom de son client, rien de plus … Mais qui sera dupe véritablement de ce retournement spectaculaire ?

Les Droits de l’Homme ont-ils perdu l’ardent défenseur qu’il fut pendant plusieurs années, en sa qualité de membre d’Amnesty ?

C’est son droit le plus absolu et un choix personnel, contestable certes à nos yeux, mais qu’il a le droit d’assumer, à la condition d’être clair vis à vis du monde entier et des Djiboutiens : dans les semaines qui vont venir, le double jeu ne sera plus possible.