04/12/02 (B174 / 2) Lettre ouverte du Président du GED Mahmoud Idriss Ahmed et du vice-Président Abdallah Dabarkaleh Ahmed adressée à ISMAËL OMAR GUELLEH.

 » La faiblesse
d’une dictature est d’avoir fait un pacte abject en exploitant le désespoir
de peuples frères et de penser que tout s’achète, se corrompt
ou se contraint par la force des armes « .

Toutes les manigances
et les exactions, détournements de finances et de biens publics dont
vous vous êtes rendu coupable depuis plus de 25 ans ont amené
puis précipité ces dernières années notre pays
dans un gouffre économique, politique et social.

Malgré tous les
artifices, les collusions, les mensonges médiatisés derrière
lesquels vous n’avez eu de cesse de masquer maladroitement et de travestir
toutes les vérités afin de vous accaparer la maîtrise
de tous les niveaux de l’appareil d’Etat, l’opinion publique et les instances
internationales cernent parfaitement aujourd’hui qui est  » l’homme  »
qui a détourné tous les pouvoirs par la force et à son
seul profit, qui n’hésite aucunement à faire verser le sang
des Djiboutiens qui réclament le Respect de leurs Droits ou qui s’opposent
à une politique mafieuse ainsi qu’à des visées hégémoniques
sur la Corne Est de l’Afrique qui sont facteurs de déstabilisation
de la paix instaurée et souhaitée entre les Etats voisins.

Vous ne pouviez tromper
 » tout le monde tout le temps  » et imposer votre tyrannie plus longtemps
en utilisant de manière systématique les méthodes les
plus abjectes et les plus avilissantes à l’égard de celles et
de ceux qui s’opposaient à vos volontés.

En 25 années d’agissements
votre décadence n’a pas eu de limite.

Vous avez poussé
l’indignité jusqu’à jeter l’opprobre sur votre propre nom et
sur votre propre famille, créé puis généré
et entretenu des conflits entre les peuples frères des Issas et des
Afars, au sein même de chaque tribu et bien au-delà des frontières
de notre pays quitte à monter de  » toutes pièces  »
et à entretenir financièrement d’artificielles rébellions
dans les pays voisins, frères et amis.

Chacun à pleine
conscience aujourd’hui, y compris sur le plan international, de toutes vos
manigances et malversations, de l’ampleur du désastre qui touche toutes
les couches sociales de notre société et dont vous assumerez
bientôt la responsabilité, pleine et entière, devant la
Nation djiboutienne et face à ses Tribunaux de Justice.

Toutes vos tentatives
d’élimination physique lancées contre les membres du Gouvernement
en Exil de Djibouti se sont traduites par des échecs retentissants
et n’ont fait que renforcer notre cohésion et notre grande détermination
à mener cette lutte au nom de notre peuple aux fins de mettre un terme
à votre régime et de vous chasser dans les meilleurs délais
de tous les pouvoirs.

Toutes les multiples  »
Affaires « , dont l’Assassinat programmé du Juge français
Bernard Borrel commis sur votre ordre, dans lesquelles vous êtes directement
impliqué et qui vont être révélées au grand
jour dans les semaines à venir sur la scène internationale vont
avoir comme conséquence une indéniable mobilisation des  »
consciences nationales « , de la presse, de l’opinion publique internationale
à laquelle il convient d’ajouter tous les dépôts de plaintes
et les Assignations auprès des Instances juridiques compétentes.

Vous n’êtes plus
digne de vous prévaloir de la nationalité djiboutienne.

De profonds changements
intervenant dans les semaines à venir,

  • nous exigeons votre
    démission de toutes les responsabilités que vous vous êtes
    octroyées par la fraude et l’usage de la force, que vous quittiez
    la République de Djibouti dont vous avez asservi la population, bafoué
    les lois sacrées de ses ancêtres et dont vous avez impunément
    violé la Constitution et la Justice,
  • nous exigeons la libération
    immédiate et sans condition aucune de tous les prisonniers politiques
    ainsi que celle des hommes des Forces Nationales de Police, incarcérés
    dans la prison de Gabode ou dans un quelconque autre endroit du territoire
    national.

Vive la Nation djiboutienne,
en marche vers l’instauration de la Démocratie et d’un État
de Droit en République de Djibouti respectant les spécificités
ethniques, tribales, sociales, culturelles et religieuses.

Fait à
Bruxelles le mardi 3 décembre 2002.

Au nom de la Nation djiboutienne
au nom de l’opposition politique
pour le Gouvernement en Exil de Djibouti

le
Président Mahamoud Idriss Ahmed
le vice-Président Abdallah Dabarkaleh Ahmed