07/12/02 (B175/1 ) Un cas lamentable de déni de justice et de pressions ignobles, comme il en existe malheureusement beaucoup d’autres au pays de Guelleh : celui de Gona Ali Mahamake et de ses proches.

Nous avons reçu un texte intitulé « Une mort programmée »

En octobre 2000, Gona Ali Mahamake, agé d’une quarantaine d’années,
est admis au centre de soins de Dikhil. Après une semaine passée,
sans aucun soin du 2 au 8 novembre, il est chassé du centre et il se
réfugie dans un Toukoul. Bien que contacté à plusieurs
reprises le Dr Boutes ne daignera pas se préocuper de son cas. Sa famille,
despérée de le voir mourir à petits feux tente une évacuation
vers Djibouti, mais il n’est plus en état de supporter le voyage dans
un véhicule non médicalisé.

Le centre de soins, sur instruction de son directeur, refuse de mettre à
disposition l’un de ses cinq véhicules, même moyennant le paiement
du carburant.

L’agonie se poursuit. La famille parvient à le faire transporter couché
dans un bus à Ali Sabieh pour des radio. Le centre de soins d’Ali Sabieh
mettra une ambulance à sa disposition pour le retour à Dikhil
où il est réintégré au centre de soins. Le 14
novembre, constatant la gravité de son cas, il est finalement évacué
sur Djibouti qui le dirige immédiatement vers le service de réanimation
: paludisme aggravé. Mais il est trop tard et il meurt dans les heures
qui suivent.

Son frère Ibrahim Ali porte plainte contre le Docteur Broutes, Médecin
Chef du District de Dikhil, qui établit des faux pour tenter de se
disculper. C’est alors que le Sultan Hassan Boko entre en scène pour
demander aux frères du défunt de retirer leurs plaintes.

Devant leur refus réitéré, le Sultan demande au Ministre
de la Défense de ‘radier’ le frère militaire Ibrahim Ali. Ogoure
Kifleh, Ministre le convoque et lui met le marché en main : radiation
ou retrait de la plainte. Fidèle à la mémoire de son
frère, il apprendra le lendemain qu’il est radié de l’Armée
et placé à la retraite d’office à compter du 1er juillet
2001.

Cela n’emêchera pas le Procureur de classer la plainte en janvier 2001.

Les familles envisagent de poursuivre leur action devant la justice française, si cela est possible.