20/01/03 (B181) Le Président du Ged adresse une lettre ouverte au Président des Etats Unis d’Amérique à l’occasion de la visite d’IOG, afin de l’informer de la situation à Djibouti et des nombreuses violations des Droits des Citoyens et de lui demander de ne pas financer la dictature.

Lettre Ouverte
au Président Georges. W. Bush,
Président des Etats Unis d’Amérique

 

Monsieur le Président,


Mardi 21 janvier 2003 vous recevrez Ismaël Omar Guelleh à la Maison
Blanche, l’homme qui s’est octroyé par la falsification tous les pouvoirs
lors des Elections présidentielles de 1999 en République de
Djibouti et qui maintient le pays et sa population parmi les plus pauvres
de l’Afrique tout en disposant d’une fortune colossale qu’il conforte depuis
des années au travers de tous les détournements d’argent public
ponctionnés outrageusement à partir des aides internationales
destinées initialement au développement du pays et à
la nation djiboutienne.

Il y a longtemps que l’homme
que vous allez accueillir à la Maison Blanche a perdu tout sens moral
et le respect de toute légitimité républicaine, il a
pour tradition de saper le droit international, de mépriser les droits
des autres pays limitrophes et de pratiquer son propre terrorisme international
en finançant outre d’artificielles oppositions dans ces pays, des réseaux
d’extrémistes à qui il donne suivant les circonstances une connotation
somalienne ou religieuse.

Les 72 % de la population
qui se sont abstenus de voter lors des dernières Elections Législatives
ou l’ont fait contre lui viennent de confirmer de manière significative
que le régime arbitraire qui est en place, malgré les images
lénifiantes qu’il diffuse, est au bord de l’asphyxie face à
une implosion sociale qui se profile à l’horizon.

Ce faisant, la population
djiboutienne vient de réaffirmer face à l’opinion et aux instances
internationales malgré un scrutin d’élections une fois encore
falsifié, que rien, sur le plan moral, légal ou politique, ne
justifierait que les Etats Unis d’Amérique, le pays le plus puissant
du monde, apportent leur caution quelque pourrait en être la manière
à un régime dictatorial, proche sur le principe de la doctrine
idéologique de celui qu’impose Saddam Hussein au peuple irakien.

Si l’histoire mettra le
régime de Saddam Hussein comme celui de Suharto en Indonésie
au banc des pires dictatures de ces dernières années, par le
climat de terreur qu’il fait peser sur la population celui d’Ismaël d’Ismaël
Guelleh y aura aussi sa place a posteriori car curieusement ni les Etats Unis
d’Amérique, ni le Royaume-Uni et d’autres n’ont encore appelé
à un changement de régime.

Toute aide internationale
fournie par les Etats Unis d’Amérique dans le cadre d’une contribution
au développement de notre pays et qui ne s’accompagnerait pas d’un
suivi en temps réel d’exécution et d’une forme d’obligation
de résultats servirait, une fois encore, à financer le renforcement
des mercenaires du régime d’Ismaël Omar Guelleh et à les
équiper en armement sophistiqué afin de réduire au silence
notre peuple et ces justes revendications dans sa démarche pour l’instauration
d’une bonne gouvernance et pour l’émergence d’un Etat de Droit respectant
l’humain.

Je vous prie de croire,
Monsieur le Président des Etats Unis d’Amérique, à l’assurance
de ma haute considération.


au nom de la Nation djiboutienne
au nom de l’opposition politique
pour le Gouvernement en Exil de Djibouti
le Président Mahamoud Idriss Ahmed