14/02/03 (B185) FORMATION DU GOUVERNEMENT : marge de manoeuvre réduite pour le Premier Ministre M. Dileyta. Un retard qui pourrait cacher des difficultés internes et des interférences ? Est-ce Paulette qui aura le dernier mot ? (Lecteur)

Plus de trente jours se
sont déjà écoulés depuis que M. Dileyta a été

officieusement mandaté par le président de la République
et son cabinet
ministériel n’est toujours pas formé.

Le délai est jugé
trop long par les observateurs pour ne pas susciter
interrogations et spéculations sur les difficultés qu’éprouverait
le Premier
Ministre pour former l’ équipe gouvernementale.

Au lendemain des élections
du 10 janvier, le Premier Ministre M. Dileyta,
Chef de file de l’UMP, pour couper court à toutes les supputations,
avait
rappelé que la nomination du gouvernement relevait des prérogatives

constitutionnelles du président de la République.

Le fait que l’annonce
du gouvernement traîne en longueur alors que l’on
pensait, au plan de la décision politique, après le plébiscite
de l’UMP aux
élections législatives, que c’était une simple formalité,
est un signe qui
ne trompe pas quant aux interférences qui entourent les tractations
autour
de la formation du gouvernement.

Guelleh qui avait mis
plus d’un mois pour mettre en place le gouvernement
après son élection à la présidence de la République,
semble vouloir
s’inspirer de cette stratégie où le facteur temps ne paraît
pas être un
souci majeur. On se rappelle des critiques de l’époque qui lui reprochaient

de ne pas avoir les mains libres pour mettre en place son Exécutif.
Le même
scénario semble se répéter. Tout porte à croire
que l’on n’a pas encore
trouvé l’indispensable consensus qui rythme la vie des institutions
du pays.

La difficulté
réside en fait à deux niveaux :

1 – La première,
la plus déterminante, est liée à l’épreuve de
force que se livrent traditionnellement les différents partis de la
coalition pour imposer leurs hommes dans les centres de décision.

2 – La seconde difficulté
est illustrée par le décalage existant entre la fonction du
Premier Ministre qui ne trouve pas, au regard de l’articulation des différents
pouvoirs dans la Constitution, la traduction politique lui permettant de ne
pas dépendre du bon vouloir de qui que soit, en l’occurrence La Première
Dame Mme Khadra Haïd qui détient le pouvoir suprême le veto
dans l’acte de légiférer.

Dileyta s’est en effet
rendu compte, l’ivresse de la victoire électorale
passée, que les véritables clés du pouvoir sont ailleurs,
et la majorité
qu’il représente ne lui ouvre pas les horizons politiques auxquels
lui et
son parti aspirent.

Quelle que soit la configuration
de la coalition qui semble se dessiner,
celle-ci doit être agrée ou non par  » Paulette  » qui
a toujours veillé à
donner à sa politique de « gouvernante par affinités »
une portée stratégique
où les ministres dits  » loyaux  » ont une place naturelle.

ASS/L